jeudi 22 septembre 2011

Héritage de Nicholas Shakespeare


Je dois avouer dès cette première phrase que ce livre est un véritable coup de cœur !
Je l’ai déjà conseillé plusieurs fois et il a été prêté et apprécié deux fois en 3 semaines seulement, ce qui est un record personnel. 
Dès la première page, j’ai été emportée, j’ai senti que ce livre allait me plaire et me tenir tard éveillée.
Vous me direz que je vous ai fait patienter pour un livre qui m'a plus et dont je vous parle depuis juillet, mais voyez-vous, ces choses là se digèrent.
Trêve de bavardage, et voyons ce que nous raconte cet autre Shakespeare. 

Andy Larkham est un type sans histoire. Employé chez un petit éditeur, il rêve d’avoir sa propre collection mais n’obtient pas la moindre promotion. Sa petite amie, une jeune mannequin blonde filiforme est agacée par ce manque apparent de volonté de sa part. Bref, sa vie est moyenne.
Lorsqu’il doit se rendre à l’enterrement d’un de ses anciens professeurs, Andy est en retard, comme à son habitude. Il court sous la pluie et se retrouve dans une chapelle quasiment vide où seules deux personnes assistent à l’enterrement d’un homme qui n’est apparemment pas son professeur.
Poli, le jeune homme n’ose pas sortir de la chapelle avant la fin et va même jusqu’à signer le registre qu’on lui tend pour ne froisser personne.
C’est ainsi qu’il se retrouve à la tête d’un héritage de 17 millions de livres sterling. L’homme qu’on enterrait dans cette chapelle avait en effet légué tous ses biens aux personnes qui assisteraient à son enterrement. Elles étaient trois, Andy, le notaire de cet homme non concerné par le testament et une femme.

Ce résumé semble avoir tout dit, et pourtant, ce n’est là que le premier chapitre. Lorsque j’ai eu achevé ces 50 premières pages, je me suis dit que c’était très bien, très original mais j’attendais la suite.
Elle ne m’a pas déçu.
Andy Larkham doit d’abord digérer cet héritage et c’est un processus bien compliqué. Lorsqu’il sort enfin d’une année mouvementée mais vide, faite de dépenses et de voyages, il retrouve son meilleur ami et sent le besoin de s’intéresser à cet homme mystérieux qui l’a rendu riche.
Et c’est là que ce roman se fait vraiment intéressant.
Chaque chapitre est une étape dans l'histoire d'Andy ou dans celle de son bienfaiteur, racontée tour à tour par plusieurs narrateurs. Le passage de voix est cohérent et rythme la seconde moitié du roman pour en faire une histoire dans l'histoire.
C'est ainsi que deux vies sont croisées et que l'une agit sur l'autre.

Pour raconter l’histoire de Madigan, millionnaire misanthrope d’origine arménienne, l’auteur mêle effectivement les voix d’Andy et de la femme qui a vécu avec Madigan pendant plusieurs années. Elle raconte l'enfance, la fille, la femme de Madigan et dévoile un pan entier de l’histoire de l’Arménie et des Arméniens.
Mais la vie de Madigan est aussi marquée par un personnage qui revient à intervalles réguliers et ne se prive pas pour l'accabler davantage. 
La fatalité, le destin ont frappé cet homme et si certains secrets ne sont pas dévoilés, sa vie nous est livrée à un rythme qui ne retombe pas avant la fin du roman. On se demande d'ailleurs comment vivre autrement après ce qui lui est arrivé.

De nombreux personnages secondaires sont aussi présents dans le roman.
On ne s'attache pas à tous, mais sans trop s'attarder, l'auteur nous en dit assez pour qu'ils aient une importance dans l'histoire et pour le lecteur. La fille de Madigan, le meilleur ami d'Andy sont des pièces maîtresses de l'histoire dont on ne pourrait pas se passer. Je me suis intéressée à eux, j'ai attendu pour savoir ce qu'il leur arrivait, j'ai été émue par leur histoire.
L'écriture soutient évidemment tout cela et sans être trop présente, elle montre un talent de conteur évident. 

Il s’agit donc d’un bon roman, d'une belle histoire originale qui permet de parler un peu de l'Arménie, tragédie trop vite oubliée. 

Si vous voulez lire un bon roman, une belle histoire qui ne tombe pas dans la facilité, si vous aimez qu'on vous conte un destin, une vie d'homme tragique, ce livre devrait vous plaire. 



Je remercie les Chroniques de la rentrée littéraire pour cette belle découverte et les éditions Grasset.


C'est également ma seconde lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire 2011.



8 commentaires:

  1. Malheureusement je ne peux que survoler brièvement ton billet, car il m'a l'air bien complet et je ne veux pas en savoir trop...ce livre m'intéresse beaucoup aussi, le sujet à l'air bien sympa...c'est bon quand même de voir ton enthousiasme, ça promet une belle lecture à venir ...

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  2. ah le voilà enfin ce billet sur ce roman ! comme Valou j'en ai lu juste assez pour avoir encore plus envie de la lire !

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  3. @ Valou : j'ai fait attention de ne pas trop en dire, mais c'est vrai qu'il est souvent difficile de ne rien dire :)
    Bonne lecture, en tout cas :D

    @ George : je suis débordée, mais j'essaie d'écrire quelques billets dans le train. ;D

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  4. @ Irrégulière : comme disait Oscar Wilde, la meilleure façon de se débarrasser de la tentation, c'est d'y céder ;)

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  5. Moi aussi, très très tentée ! Merci pour ce billet qui fait envie !

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  6. @ Manu : j'espère qu'il te plaira :)

    @ Sophielit : de rien :)

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