lundi 28 février 2011

Un lundi ludique...

C'est lundi, mais je ne vous dirai pas ce que je lis (c'est toujours la même chose, pas de changement depuis une semaine), je ne vous montrerai pas de photo pour les lundi de Chrys et Zaza (le thème est le bijou et je n'en mets que très peu) et je ne vous parlerai pas des livres qui m'ont plu dernièrement (ce sera pour les prochains jours).

Par contre, je vais faire un point sur le jeu lancé jeudi dernier, pour ceux qui étaient là, ceux qui étaient en vacances, ceux qui ne sont pas passé par là :)

Je récapitule. 
La question était : quelle est ma destination de vacances au mois d'avril ? 
Le cadeau pour celui ou celle qui trouve est un livre : la Reine des lectrices ou le Portrait de madame Charbuque


1er indice : je dois prendre l'avion pour m'y rendre.
2e indice : c'est à l'Est. 
Vous pouvez d'ores et déjà éliminer les propositions suivantes, déjà formulées dans les billets précédents.
Je ne pars pas  :

  • au ski (trop froid mais un élément commun), 
  • en République Dominicaine (c'est pas mon truc), 
  • à New York (un jour peut-être), 
  • en Italie (ça, ça me plairait), 
  • en camping (je déteste ça)
  • en Grèce (bof), 
  • au Portugal (plus tard sans doute), 
  • au Mexique (trop criminalisé à mon goût), 
  • en Bulgarie (non, pas tentée),
  • en Tunisie (pas en ce moment),
  • au Vietnam (déjà fait),
  • au Japon (un jour j'irai à Kyoto),
  • en Chine (non, trop rouge),
  • en Irlande (trop pluvieux),
  • au Sénégal (trop chaud), 
  • au Kenya (j'ai faillit y travailler, mais climat trop armé pour moi),
  • l'Espagne (pas cette fois),
  • la Russie (et non),
  • la Croatie (non plus),
  • l'Egypte (pas maintenant),
  • la Suisse (trop près),
  • l'Autriche (trop froid),
  • l'Ukraine (non, non),
  • la Roumanie (pas cette fois), 
  • la Moldavie (trop dangereux),
  • la Pologne (pas grand chose à visiter, non ?), 
  • la Hongrie (ça, ça me plairait),
  • les Républiques Baltes (non, pas maintenant)


Une belle liste qui permet encore beaucoup de proposition à l'Est, en avion et avec mon sac à dos :)
A vos commentaires...






dimanche 27 février 2011

Un dimanche à Pagan



En ce dimanche où le soleil joue à cache cache, je vous emmène en Birmanie. 

C'est un voyage qu'on ne fait pas sans réflexion, et si l'on fait le choix d'y passer ses vacances, certaines formules seront plus intéressantes que d'autres pour la population.
Si vous choisissez la formule "Tour des golfs birmans" en dormant dans de grands hôtels, vous financerez la junte à 100 %.
Si, au contraire, vous allez dans des guest houses, vous choisissez de vous nourrir dans de petites gargottes et vous êtes vigilants face aux loueurs de vélo ou aux vendeurs de souvenirs, vous pourrez aider la population locale à aller un peu mieux et à avoir des nouvelles de l'extérieur. Bien sûr, une partie de vos dollars ira à l'Etat birman, mais les touristes autonomes ne sont pas si nombreux et cela ne financera pas grand chose.
J'ajouterai que la Birmanie est un pays magnifique, sa population est adorable et quand il y a quelques touristes, il est plus difficile de faire complètement n'importe quoi (même si nous ne sommes pas dupes).



Plaine de Pagan



La plaine de Pagan regroupe des dizaines et des dizaines de temple. 
Les militaires ont évacué la population il y a quelques années pour "faciliter" la gestion du site.







Tout se visite en vélo et il faut un peu d'endurance. 






Les dimanches en photos sont organisés par Lyiah et sont aussi chez EvertkhorusMyaRosaLounimaTiphanieHildeCacahueteLisalorChoupynetteEloraMelisendeFleurUne mamanLiliba100chosesAnjelicaMyrtilleSandrine,HérissonMohamed SemeUnActeAnkyaGrazyelTinusiaKatellChocoLatiteSofynet, Art SouilleursDounzzSeriaLecteur, MinifourmiAziliceScor13Stieg

vendredi 25 février 2011

Et les vacances, alors ?

Ce soir, je suis en semi-vacances pour une semaine. Du coup, le moral est remonté en flèche. :)

Pas question de se reposer sur ses lauriers pour autant, et j'ai du pain sur la planche (des billets en retard, des livres à finir...).
Chez les universitaires (surtout les non-titulaires comme moi), les vacances peuvent aussi souvent rimer avec livres à lire, cours à préparer, articles à terminer...
C'est mon cas, et comme je pars plus tard sans travail dans mon sac à dos, il faut prendre de l'avance.


Tiens, d'ailleurs, où va me conduire mon billet d'avion ? 


Revenons à ce petit jeu lancé hier (c'est ici pour ceux qui n'était pas là) pour gagner un petit livre. 
La question posée était la suivante : quelle est ma destination de vacances au mois d'avril ? 
1er indice : je dois prendre l'avion pour m'y rendre.


Et je ne pars pas au ski, ni en République Dominicaine, ni à New York, ni en Italie (ça, ça me plairait), ni en camping (je déteste ça). 
Vous pouvez faire toutes les propositions qui vous passent par la tête dans les commentaires, et je vous donnerai un deuxième indice demain si personne n'a trouvé :)



jeudi 24 février 2011

Bof !

Non, non, ce blog n'est pas abandonné et je ne vous oublie pas.

J'ai juste un petit passage plein de travail et de soucis qui m'empêchent de me concentrer pour écrire quoi que ce soit.
Ma cheminée va mieux (cf ici) mais c'est l'Education Nationale qui me fait des soucis maintenant.
D'ailleurs, si parmi vous il y a un délégué syndicale de cette belle institution ou quelqu'un qui connait les arcanes du système, qu'il se signale, ça m'arrangera.
Figurez-vous qu'ils veulent m'envoyer à Versailles !!
C'est très bien, Versailles, mais cela ne faisait pas du tout partie des choix que l'on m'avait obligé à faire, et moi je suis très bien en détachement dans ma petite université.
Je crois que l'Education Nationale est raciste envers les familles sans enfant qu'elle éclate sans état d'âme !

Bon, je me dis que les vacances, c'est le mois prochain, et que je vais pouvoir souffler un peu et poser mes ennuis dans un coin de mon sac à dos pendant un mois.

Tiens, et si on faisait un jeu ? 
Le premier qui découvre où je pars en vacances au mois d'avril aura droit à un petit livre comme la Reine des lectrices ou le Portrait de madame Charbuque
ça vous tente ? 


Je bascule les commentaires en validation et je vous donnerai des indices si personne ne trouve...



lundi 21 février 2011

C'est lundi, que lisez-vous ? 10°



Il y a quelques semaines que je n'ai pas fait le bilan de mes lectures hebdomadaires. Il faut dire que je n'ai pas avancé beaucoup depuis trois semaines, et je suis restée sur les mêmes livres.
Par contre, il m'est arrivé quelque chose de singulier.
Alors que j'étais plongée dans la lecture du livre de Susan Fletcher, narrant le récit d'une sorcière promise au bûcher, et qu'il était 1 heure du matin, j'ai entendu un gros bruit dans ma maison, et découvert que mon conduit de cheminée était en train de brûler. Curieuse coïncidence, non ?
Bon, je vous épargne ensuite mes tribulations nocturnes et le nettoyage diurne qui s'en est ensuivit, et je passe à mes lectures du moment.

En ce moment, je lis donc Un bûcher sous la neige, mais comme le feu de cheminée m'a un peu traumatisée, je lis aussi En cas de malheur de Simenon, La vie immortelle d'Henrietta Lacks et Cat's Eye.







La semaine prochaine, je tâcherai de finir ces livres puis je lirai En attendant Robert Cappa et Emma.




Et vous ? Vous lisez quoi ?

Pour voir les billets de tous les participants, c'est chez Malou.

dimanche 20 février 2011

Un dimanche à Alger

En ce dimanche après-midi, je vous emmène en visite à Alger.
J'ai eu l'occasion d'y passer quelques jours il y cinq ans lors d'un colloque, et cette ville m'a enchanté.
Un peu de dépaysement fait toujours du bien par ce temps gris :)




Vue sur la baie d'Alger et sur le port



Le palais du Dey



Le palais d'une princesse algéroise aveugle ou d'une concubine ?







La mosquée de la Casbah



J'ai vu que Liyah organisait des dimanche en photo, alors je m'incruste :)

Les dimanches en photos sont aussi chez  : Evertkhorus, MyaRosa, Lounima, Tiphanie,Hilde, Cacahuete, Lisalor, Choupynette, Elora, Melisende, Fleur, Une maman, Liliba,100choses, Anjelica, Myrtille, Sandrine, Hérisson, Mohamed SemeUnActe, Ankya, Grazyel,Tinusia, Katell, Choco, LatiteSofynet, Art Souilleurs, Dounzz, SeriaLecteur, Minifourmi,Azilice, Scor13, Stieg



samedi 19 février 2011

Aphorismes de Victor Hugo


Je poursuis aujourd’hui sur ma lancée des petits livres atypiques (voir par ici pour le premier).
Lors d’un partenariat organisé chez Blog-O-Book avec le libraire éditeur Ivres de livres, j’ai postulé pour lire Aphorismes de Victor Hugo.
Je dois avouer n’avoir pas lu beaucoup d’ouvrages de Victor Hugo, à part Notre-Dame de Paris, Le Dernier jour d’un condamné et Les Contemplations il y a quelques années. Je garde un excellent souvenir des Contemplations (des deux autres également), lues dans un vieux livre de poche qui appartient à ma mère et date de sa propre jeunesse. Les Aphorismes de Victor Hugo ne pouvaient donc que me plaire.

Là encore, il est difficile de vous résumer ce livre.
Il s’agit d’une suite de mots, organisés par ordre alphabétique, et portant sur des sujets variés. Ces sujets sont liés au travail et à la vie de Victor Hugo, et on comprend assez vite le lien qui existe entre eux. Dès la lettre A, par exemple, j’ai noté la présence du mot « adultère » qui a quand même constitué un style de vie pour Hugo, ou à la lettre B « beau », « beauté » et toutes les recherches théâtrales et artistiques de l’écrivain me sont revenues en mémoire, le romantisme, la bataille d’Hernani…

Mais qu’est-ce qu’un aphorisme ?
Sur le site Études littéraires, un aphorisme est «  une formule brève qui résume l'essentiel d'une pensée ». Victor Hugo propose donc ici, pour chaque terme choisi, l’essentiel de sa pensée en une phrase. J’ai également lu qu’un aphorisme est le contraire d’un lieu commun, et effectivement, les aphorismes qui sont dans ce livre sont tout sauf des lieux communs.
On y sent la pensée d’Hugo, sa façon de concevoir la vie et d’envisager son art. C’est à la fois un recueil de petites phrases et de pensées.
Voici quelques exemples :

Adultère : L’adultère est une curiosité de la volupté d’autrui. [Reliquat de Notre-Dame de Paris]
Romantisme : Romantisme n’a jamais été qu’un mot de guerre. [Critique]
Satan : Dieu est l’auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre. [Philosophie prose]

Certains aphorismes font sourire, d’autres font réfléchir, et l’éclectisme apparent de leur réunion dans ce livre crée un ensemble agréable à lire car on alterne les niveaux d’un terme à l’autre. On apprend aussi beaucoup sur le mode de pensée d’Hugo, et sur sa façon de voir la vie.

J’ai toutefois été un peu gênée par l’absence d’introduction. Comme vous pouvez le voir dans les citations, une mention entre crochets semble signaler l’origine de ces phrases. Hugo aurait donc réuni ou  compilé dans ces carnets des petites phrases tirées de ses diverses publications ou les paroles de certains de ses amis. N’étant pas une spécialiste d’Hugo, je ne connais pas sa bibliographie par cœur, et il m’est donc parfois difficile de lier un aphorisme à un texte. Une petite notice aurait donc été la bienvenue, au moins pour savoir sous quelle forme ces aphorismes nous sont parvenus. C’est néanmoins un défaut mineur de cet ouvrage.

A part ce petit bémol, c’est un livre sympathique, original, et destiné autant aux amateurs d’Hugo, qu’à ceux qui veulent le découvrir. Je le range volontiers à coté du dictionnaire des idées reçues de Flaubert, car il m’a semblé qu’il s’agissait du même type de petit livre à consulter de temps en temps pour passer un bon moment.


Merci à Blog-O-Book et au libraire éditeur ivres de livres pour cet envoi bien sympathique. 



mercredi 16 février 2011

A la file indienne de Gilles Guilleron

Lors de la dernière opération Masse Critique chez Babélio, j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour recevoir A la file indienne.
En tant que linguiste de formation (bah vi, c’est mon domaine scientifique), ce titre m’avait sérieusement fait de l’œil dans la liste des livres proposés. Il fait suite à A la queue leu leu, titre précédent du même auteur tout aussi instructif.

Il n’est pas possible de réellement résumer ce livre.
Une introduction présente le principe utilisé par l’auteur où il explique qu’il a choisi 300 expressions courantes, non argotiques ou passées dans le langage courant.
Les expressions sont ensuite classées par ordre alphabétique en fonction du mot important dans chacune d’elles. « Être chocolat », par exemple, est classé à la lettre C pour chocolat.
Je vais tout de même vous donner des exemples.
L’expression « faire cavalier seul » provient du domaine du cheval, bien sûr, mais en passant par la danse. Le danseur a été nommé cavalier dès le 16e siècle, puis une figure de danse du quadrille où le cavalier dansait seul devant sa cavalière a amené l’expression du cavalier seul.
La « grenouille de bénitier », elle, réunit deux éléments proches de l’eau : la grenouille et la dévote jamais très loin de l’eau bénite. Toutes deux ont besoin de cette eau pour vivre et la dévote ne manque jamais de se signer quand elle entre dans une église.

Pour moi, ce n’est pas un livre qui se lit en continu, comme un roman par exemple, mais c’est un livre qui se consulte, qui se prête, qui se sort quand on a un doute, quand on a cinq minutes de libre ou qu’on veut sortir sa science ;p
Bourré d’informations diverses, il contient aussi de petits paragraphes qui permettent d’aller plus loin en précisant les auteurs de telle ou telle œuvre littéraire ou en rappelant le nom d’inventeurs ou de créateurs.
Les expressions choisis sont les plus courantes, la première est ainsi « briller par son absence » et la dernière «au vu et au su de », mais on y trouve également « frère Jacques », « être de mèche », « tourner autour du pot », « soupe au lait »… Il n’y a que l’expression « faire son chemin de Damas » qui m’était inconnue.
C’est donc un ouvrage assez exhaustif, qui doit bien compléter le premier volume, mais qui se lit très bien tout seul.

Il est resté trois semaines dans mon cartable (je lis pendant mes pauses), et on me l’a même réclamé pendant une pause déjeuner, moment où traditionnellement, on ne parle pas travail.
C’est pour vous dire à quel point il est intéressant.
D’ailleurs, je le rangerais volontiers dans la catégorie de ces petits livres passionnants et très utiles du type de ceux qu’écrit Henriette Walter.
Je pense que je continuerai également à le consulter de temps en temps, surtout que l’index en fin de volume est très utile.

En bref, un petit livre utile et intéressant quand on s’intéresse à la langue française, mais également quand on veut juste s’amuser un peu. Je le recommande sans hésiter.



Je remercie Babélio pour l’opération Masse critique et les éditions First pour cet envoi instructif et agréable. 





dimanche 13 février 2011

Théâtre d'ombre

Je ne sais pas si certains d'entre vous participent au projet 365, mais cela m'a paru un peu trop contraignant pour que je m'y engage une année entière. Prendre et publier une photo par jour, cela demande du temps si l'on veut que cette photo soit montrable, qu'elle ait un intérêt esthétique, ou narratif ou photographique.
Une photo par semaine, par contre, cela m'a semblé possible, voire même utile pour essayer de m'améliorer et maîtriser un peu mieux les appareils photos dont je dispose à la maison.
Je participe donc au projet photo 52 organisé par Ktycat de bentoblog. Chaque semaine, elle donne un thème et il n'y a "plus qu'à prendre une photo" en indiquant quelques caractéristiques techniques pour qu'on puisse quand même comprendre comment la photo a été prise. Mes photos sont par ici.

Le thème de la semaine dernière était "ombre". 
Comme il faut faire la photo dans la semaine, je n'ai pas pu utiliser celles-ci, mais j'ai tout de suite pensé au théâtre d'ombre.

L'an dernier, au Cambodge, nous sommes allés acheter des marionnettes en cuir découpé dans une association que je vous ai montré dans ce billet. Les enfants de l'école tenue par l'organisation n'ont pas souvent l'occasion de s'entraîner et rien que pour nous, ils se sont regroupés en quelques minutes pour nous montrer ce qu'ils savaient faire. Bon, ils ont visé juste, car on est reparti avec un petit stock (cela fait de magnifiques cadeaux, n'est-ce pas ? ) mais ils n'ont tellement émerveillé qu'ils l'avaient bien mérité !

Ces photos ne sont pas d'une grande qualité, mais l'histoire qu'elles racontent est très drôle...


Ces deux là se sont croisés et ont décidé d'aller boire un coup ensemble. 



La soirée passe, et les esprits s’échauffent. 
L'un provoque l'autre et lui affirme que sa vache est la plus forte. 
Un combat de vache est décidé. 



Les deux hommes parient. 
Celui qui perd donne sa vache à l'autre. 



Celui-ci a perdu, mais il a une hachette...



... il décide donc de tuer sa vache plutôt que de la donner... 



Heureusement, la police arrive, mais l'homme est saoul et va tuer le policier. 
Il va donc en prison et y reste toute sa vie. 
L'autre homme a récupéré la vache ! 






Cette représentation était franchement épique. Les enfants riaient autant que nous et les marionnettes volaient, comme vous pourrez le voir sur cette courte vidéo.



Bonne semaine.

samedi 12 février 2011

Meurtre dans un jardin indien de Vikas Swarup


J’ai lu ce livre suite à un partenariat avec Audiolib. Je l’ai donc plutôt écouté, expérience originale qui ne m’a pas empêché d’apprécier le texte.
Je vous en parlerai plus tard, car cela mérite bien un article.
Aujourd’hui, à l’occasion de la première étape de l’Inde en fête, je vais m’en tenir au roman, qui le mérite bien.

Vicky Rai, un jeune indien richissime, a été tué pendant une réception qu’il donnait dans sa propriété de Delhi.
Mais qui était Vicky Rai et qui est son assassin ?
A partir de cette question simple, la vie des six suspects est dévoilée au lecteur, qui les suit pendant les six mois qui précèdent le meurtre.
Il y a d’abord Muhan Kumar, un bureaucrate d’une haute caste qu’a choisi l’esprit de Gandhi pour s’exprimer. Au cours d’un spectacle de spiritisme, cet esprit est entré dans son corps et prend le contrôle à chaque choc émotionnel. Le problème, c’est que Gandhi n’a pas du tout la même philosophie de vie.
Il y a ensuite Shabnam Saxena, star du Bollywood qui a recueilli une jeune femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Mais que va-t-elle en faire ?
Il y aussi Eketi, jeune aborigène arraché à son île par un fonctionnaire véreux pour partir à la recherche d’une pierre précieuse volée sur son île. Mais le déraciné va se plaire en Inde et se sauve pour rester.
Il y a également Mouna, un jeune voleur de téléphone portable qui a trouvé une valise pleine d’argent. Il choisi d’en profiter et alors qu’il passe la soirée dans une boite de nuit huppé, il rencontre une jeune femme riche dont il tombe amoureux.
Larry Page, quand à lui, est américain. Il a rencontré une jeune indienne sur Internet et vient pour se marier. Mais voilà, ce sont les photos de Shabnam Saxena qu’il a reçu et personne ne vient le chercher à l’aéroport.
Enfin, il y a le père de la victime, ministre de l’intérieur et mafieux sans scrupules.

Au début de ce livre, j’ai eu un peu peur de me perdre parmi les différentes histoires racontées. Mais finalement, ça c’est très bien passé. Elles se croisent assez peu, même si de nombreux points de contact apparaissent à la fin du roman, et les chapitres sont assez longs pour qu’on ait le temps de s’y installer de faire connaissance avec le personnage.
Chaque histoire est également racontée avec des variations stylistiques qui leur donnent une identité. L’histoire de Shabnam Saxena est présentée sous la forme du journal intime qu’elle tient quotidiennement, celle du père de Vicky Rai repose sur les coups de fil qu’il passe toute la journée, quand celle de Larry Page est racontée à la première personne.
Cela permet d’alterner les styles, et ce roman assez long semble être constitué de plusieurs romans.
Car la vie de chacun de ces personnages est un roman à elle seule. Il leur arrive des trucs incroyables et pourtant, tout s’enchaîne sans que le lecteur soit vraiment surpris. Tout est logique et semble possible dans cet enchainement d’évènement si improbable.

Le titre m’avait aussi amené à imaginer autre chose (mais c’est voulu, bien sûr).
Le jardin indien m’avait emporté vers un jardin anglais, vers un univers suranné, victorien et feutré, vers un assassinat en vase clos et dans un milieu bourgeois.
En réalité, ce roman décrit les dessous d’une société vérolée, pourrie par le système des castes, la mafia et la corruption. La perversion est à la fois celle de la société et celle de l’individu.
Tous les personnages ont commis des actes répréhensibles, de manière induite ou volontaire. Ils sont aussi emportés par les évènements et subissent leur enchainement.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’un film de Bollywood. Il n’y a pas de Happy end, pas de salut, et pourtant certains s’en sortiront mieux que d’autres.
Finalement, je crois que c’est un roman assez optimiste.

Je dois encore dire quelques mots du format de l’audio livre.
Le comédien qui lit ce roman a une voix très agréable. Il la module quand il exprime la parole d’une femme, d’un vieil homme ou d’un enfant et on entend bien les passages de voix. J’ai beaucoup aimé entendre lire, même s’il faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer, et pour moi qui n’aime pas conduire, ce livre a transformé mes temps de trajet.

Bref, un roman que je vous conseille si vous voulez passer un bon moment, que vous le lisiez ou que vous l’écoutiez.


Aujourd’hui, c’est Shivaratri dans le calendrier de L’Inde en fête organisée par Soukee et Hilde.
Et ce roman constituera ma première participation J (Ah ben non, en fait Shivaratri, c'est le 3 mars, tant pis, ce billet attendra jusque là....)



Je remercie également vivement Audiolib pour cette belle découverte. 




jeudi 10 février 2011

LAL : -4 vs PAL : +12

Je parle en code, ce soir :)
Mais vous avez compris, n'est-ce-pas ?
J'avais des chèques rentrée qui attendaient bien sagement dans mon bureau, bien trop sagement en fait.
Je n'ai pas tout dépensé, mais j'ai fait une belle moisson. J'ai aussi trouvé le livre de Badinter à 4€, neuf et en grand format. Une bonne semaine pour ma LAL qui a vu 4 livres disparaître, mais une mauvaise pour ma PAL qui voit s'ajouter 12 lignes.




Est-ce si mauvais, d'ailleurs ?
La tenue d'un blog, les challenges ou les défis, tout cela invite à faire le compte de sa PAL et a faire des points réguliers. On compte, on inventorie, on répertorie les titres et les auteurs, les lectures communes, les livres sélectionnés pour les défis ou simplement ceux qu'on veut lire dans les prochains jours.
Actuellement, et après ces nouveaux achats, il y a 156 livres dans ma PAL.
Je devrais peut-être m'affoler, et vous trouverez sans doute cela bizarre, mais avoir des livres en réserve, ça me rassure. Quand je sors, il me faut aussi un livre dans mon sac. Quand je pars en weekend, en déplacement, au bureau, à une réunion, il me faut toujours un livre, même s'il s'agit d'un livre pro ou que je ne l'ouvre pas.
Je connais les meilleures librairies de Bangkok et je sais où y trouver des livres en français, de même qu'à Vientiane, Phnom Penh, Hanoi ou Rangoon , mais aussi Turin, Bruxelles ou Amsterdam. Si je passe plus de deux jours dans un endroit à l'étranger, j'en profite pour visiter une librairie ou une bibliothèque et voir à quoi ressemble les livres dans ce pays. D'ailleurs, j'ai publié quelques photos de bibliothèques par ici.
C'est sans doute pathologique ;)


Comme on a tous une belle PAL qui promet de belles lectures, et même si elle n'est composée que de quelques livres, je vous propose un petit tag rapide et efficace. 
L'idée est simple : 

tu as une belle PAL, alors montre là, et si tu en as un, 
montre-nous aussi ton coin préféré pour lire et celui où tu t'installes pour bloguer. 
Envoie ensuite ce tag à 5 blogueurs...

Et un petit logo : 



Bien sûr, je vous montre aussi ma PAL :) 



Et voilà mon fauteuil à bascule, mon endroit préféré pour lire pendant l'hiver. 
Il fait aussi office de bureau quand je fais une pause ou que je rentre du boulot. 
C'est donc également mon endroit préféré pour bloguer.




Et j'envoie ce tag :
 à George pour du beurre car elle rentre de la librairie et a montré sa PAL cette semaine,
à Liliba qui a sa PAL sur sa bannière,
à Vilvirt qui a suscité cette idée, 
à Delphine si elle a un peu de temps après son concours, 
à Nane qui va me permettre de lire un deuxième Jane Austen, 
à Anne qui nous fait découvrir la rentrée littéraire de janvier en ce moment, 
à  Marie qui a vu le dernier Myiazaki et a bien de la chance :)


Si cela vous plait, n'hésitez pas à vous emparez de ce tag vous aussi   :)

mardi 8 février 2011

Jézabel d'Irène Némirovsky

Certains billets de lecture me résistent sans que je sache pourquoi.
Celui-ci en est un, peut-être parce que j’aime vraiment cet écrivain et que je ne suis pas sure que ce livre me permette de vous faire partager ce sentiment. Je vais essayer quand même J Pour mettre toutes les chances de mon côté, je suis même revenu au stylo et au papier, histoire de me poser pour l’écrire.

En plus du nom de l’auteur, c’est le résumé de la 4e de couverture qui m’a attirée vers ce livre. La lecture des premières lignes à la librairie a achevé de me convaincre de le mettre dans mon panier. Je suis comme ça. Si je commence un livre, il fait ensuite partie de mes petites obsessions jusqu’à ce que je retourne l’acheter. Autant le prendre de suite, donc.

Gladys Eysenach, femme d’une cinquantaine d’année de la haute société parisienne, est accusée d’avoir assassiné son jeune amant le soir du nouvel an. Son procès montre une femme effondrée, abattue, silencieuse mais très belle encore.
Elle fascine l’assistance par sa prestance, la souffrance qui émane d’elle et le mystère qui l’entoure. Ne répondant aux questions posées que lorsqu’elle y est obligée, elle ne livre rien de ce qui a motivé cet assassinat, mais avoue tout pour aller plus vite.
Sa meilleure amie vient témoigner en laissant apparaître de vieilles rancœurs, le procureur tourne le témoignage de sa femme de chambre pour la faire passer pour une femme délurée, l’homme qu’elle devait épouser, aristocrate italien, ne peut expliquer son geste. Les amis du mort témoignent aussi de visites à la fin desquelles Gladys laissait toujours de grosses sommes d’argent à Bernard Martin, un jeune homme sans histoire qu’elle a sans doute pris dans ses filets avant de l’assassiner. Ce geste ne s’explique pourtant pas, et personne ne parvient à savoir pourquoi elle l’a tué.

Jézabel est le 2e livre d’Irène Némirovsky que je lis après le Bal. Comme dans celui-ci, le sujet est traité sur un ton doux-amer. Il n’y a aucun heurt, aucune critique frontale mais une mise en situation qui laisse un sentiment de malaise.
Gladys est une femme superficielle, futile, qui n’a vécu que pour elle et pour profiter de sa beauté physique, si bien qu’il ne lui reste plus rien. Elle a négligé sa famille, ses proches par coquetterie et vanité. Dépensant sans compter, elle n’a pas su s’attacher durablement et a repoussé ceux qui l’aimaient.
Cette femme devrait être détestable, mais tout le talent de l’auteur est là. Je ne dirais pas non plus que j’ai aimé cette femme, la critique est vraiment acerbe et il serait difficile de s’identifier à ce personnage.
C’est alors son histoire qui passe au premier plan. Que lui est-il arrivé pour qu’elle finisse par tuer un jeune homme de 20 ans ?
Qui était ce jeune homme ? Pourquoi lui donnait-elle de l’argent ?
Après le récit du procés, Irène Némirovsky raconte la vie de cette femme, son errance, sa fuite et les pages se tournent pour parvenir au dénouement, pour comprendre et découvrir les abymes de noirceur dans lesquels elle s’est enfoncée.


On a dit d’Irène Némirovsky qu’elle était antisémite, on lui fait parfois un procès d’intention, critiquant violemment ses écrits qui auraient appuyé les critiques faites contre les juifs.
Accuser d’antisémitisme une femme morte avec les siens au camp d’extermination d’Auschwitz m’a toujours paru une cruelle ironie.
Surtout aujourd’hui, alors que l’on écrit tant de choses contre ceux qui ont refusé que l’on « célèbre » un antisémite, fut-il un grand écrivain.
C’est vrai que Némirovsky critique avec force la haute bourgeoisie juive française. Les femmes sont futiles et décadentes, quand les hommes sont lâches et impuissants. Ils n’ont aucune ambition, aucun but apparent si ce n’est le plaisir. Mais elle décrit avant tout le milieu qu’elle connaît, et si certains noms sont juifs, il n’y a aucune autre indication qui permet d’affirmer que ces textes sont antisémites.
Il me semble qu’il y est plutôt question de peindre une certaine frange de la société, pour une auteure qui appartenait à un milieu intellectuel d’avant-garde et avait à cœur de se faire connaître. Pour cela, elle a publié dans Gringoire, sous pseudonyme, et dans Marianne, nettement plus à gauche.
Quoi qu’il en soit, il semble bien que l’histoire ait jugé pour elle.

Si vous ne connaissez pas Irène Némirovsky, je vous conseille le Bal qui est un petit bijou. Celui-ci est passionnant, mais pour un premier contact, il est très critique et assez noir.




Ce roman est ma deuxième lecture pour le challenge ABC 2011, une deuxième aussi pour le challenge Petit Bac (catégorie prénom) et la première pour le challenge Dames de lettres.




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