mercredi 8 avril 2015

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt { Prix Audiolib }

Je commence aujourd'hui une série de billets sur des livres lus dans leur version audio car j'ai la chance de participer au prix Audiolib ! 
Voici donc le premier. 


Il y a eu de nombreux billets sur ce roman au moment de la rentrée littéraire 2014.
Il y a eu des billets enthousiastes, d'autres beaucoup moins.
Le mien appartient à la seconde catégorie, j'en ai peur, mais je n'arrive pas à prendre une décision ferme à propos de cette lecture.
Globalement, disons que mon avis est plutôt négatif, mais j'ai eu une larmichette à la fin (une seule tout de même, je me suis vite reprise et cela ne vaut pas plus).

Antoine est assureur, marié et père de deux enfants.
Son enfance n'a pas été facile.
Sa mère n'a pas su l'aimer, ses soeurs, deux jumelles, ne vivaient qu'entre elles, et son père ne lui a jamais montré qu'il pouvait l'aimer comme on l'attend d'un père.
Mal dans sa peau, Antoine essaie d'être un meilleur père pour ses enfants, mais ce n'est pas facile. 
Son travail, sa femme, son meilleur ami, ses enfants le déçoivent.
Obsédé par ses souvenirs d'un père lâche, démissionnaire et d'une mère absente, il aimerait tellement faire mieux jusqu'au jour où l'accumulation sera insupportable...

Malheureusement pour moi, les billets lus sur ce roman m'en avait dit beaucoup sur l'histoire et de son évènement principal, du basculement qui va tout changer pour Antoine et sa famille (et une émission du Masque et la Plume aussi !).
Mon résumé est donc succinct, mais je tiens à ne pas participer à ce dévoilement dommageable pour le lecteur qui m'a peut-être desservi.
J'ai aussi commencé cette lecture avec un a priori négatif, notamment à cause de ce dévoilement car je trouvais l'acte de cette homme impardonnable.
Mais bon, en vrai, c'était moins pire que prévu !

Venons-en au roman lui-même.

Je crois que j'ai du mal avec les personnages qui passent leur temps à se plaindre.
Dès le début du roman, le narrateur raconte sa vie, son enfance, son adolescence.
Il explique comment il a été délaissé par sa mère, rejeté par ses soeurs, et puis sa mère les a abandonné, et sa vie elle est trop dure, et il est lâche, mais c'est pas sa faute...
Antoine est toujours en train de regretter que quelqu'un n'ait pas été là, car sinon, les choses se seraient passées autrement.
Mouais.
Prends toi en main mon garçon !
Evidemment, à titre personnel, j'avais dès le départ une énorme difficulté.

Et que dire de ces noms de chapitre qui reprennent des sommes d'argent présentes dans ces même chapitres ? 
Chez moi, je vous l'avoue, on ne parle pas d'argent. Ce n'est pas correct.
Alors imaginez cette récurrence de sommes d'argent, petites ou grandes, qui sont censées symboliser la vision d'Antoine qui, en tant qu'assureur, chiffre tout.

Mais le grief principal que j'ai contre ce roman, c'est l'accumulation de scènes dont je ne vois pas l'intérêt.
J'ai eu du mal à comprendre la nécessité narrative de certains moments, surtout dans la première partie.
Et globalement, tant qu'on n'est pas arrivé à la dernière scène, le sens de tout cela est bien obscure (voire même invisible) (et même à la fin, j'ai du mal à accepter cette "morale").

Mis à part ces points délicats, la structure du roman est plutôt bien trouvée.
Les deux premières parties sont racontées par Antoine, avant et après l'évènement qui fait tout basculer.
Les scènes alternent du temps présent au passé et cela permet de suivre son histoire et les explications qu'il en donne dans un même mouvement.
La troisième partie est racontée par un autre personnage qui permet de voir l'autre point de vue sur cette histoire.
Les personnages sont un peu stéréotypés, il y a l'assureur pointilleux et rigide, la femme fatale et séductrice, le meilleur ami timide et effacé, le père adulé par les femmes qui l'entourent...
On aimerait un peu de nuance.
Tout comme j'aurais aimé une écriture plus recherchée parfois : "nous étions de la viande, et c'était bien".

Quant au livre audio, deux lecteurs se partagent le texte, une voix d'homme et une voix de femme.
Si l'homme est impeccable, la femme est un peu atone au début de la troisième partie.
Cela s'améliore rapidement, mais c'est un peu choquant au début.
J'ai supposé que cela devait symboliser l'enfant qui commence timidement à écrire, quoique cela n'apparaisse sans doute pas dans le livre papier.
J'aime beaucoup les entretiens avec les auteurs dans les Audiolib.
Gardez celui-ci pour la fin néanmoins car Delacourt donne beaucoup d'infos sur l'histoire.

Bref, je me suis profondément ennuyée.
Mais dès le départ, la citation aurait dû m'alerter tant elle a été rabâchée : "ne me secouez pas, je suis plein de larmes"...
















17 commentaires:

  1. Une lecture que je n'ai pas trouvée transcendante non plus.

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    1. J'ai la liste de mes envies dans ma PAL. Du coup, je crois qu'il va attendre longtemps.

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  2. Réponses
    1. j'ai vu ça. C'est un livre qui divise apparemment.

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  3. Tu as bien résumé, il m'a agacé ce type, j'avais envie de le secouer.

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    1. Oui, c'est ça, on a envie de lui dire de se prendre en main un peu !

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  4. J'ai lu un seul roman de cet auteur, j'ai vite compris que je n'y reviendrais pas...

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    1. C'était le premier pour moi, et il y en a un autre dans ma PAL. Du coup, j'hésite. Je crois que je vais laisser passer quelque temps.

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  5. Il n'a rien pour me plaire, je pense... j'ai déjà une idée de ce qui se passe au milieu du livre, et comme toi, je n'aime pas les personnages qui se plaignent tout le temps...

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    1. On en a dit beaucoup sur les blogs ou dans la presse. C'est toujours dommage de dévoiler toutes les informations et je me demande toujours si les critiques pensent au plaisir de la découverte du futur lecteur, surtout quand c'est pour dire que c'est mauvais. Il n'y a pas de raison de trop en dire si on ne veut pas "vendre" le roman je trouve.
      Mais bon, pour le personnage qui se plaint, là, on ne peut rien faire ;)

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  6. Dire que je ne suis pas tentée est un euphémisme. Chez moi aussi, parler d'argent c'est vulgaire, et en parler en titres de chapitres c'est tout ce que je rejète. Tous les billets que j'ai lus m'ont découragée de le lire, même les plus enthousiastes. Alors ce n'est pas ta chronique qui va me remotiver. Tout m'énerve: le larmoyant, le drame plus gros que nature, le huis-clos familial...bref en audio ou en papier je passe mon tour.

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    1. Je crois effectivement que ce n'est pas du tout ton genre de lecture ! Passe ton chemin sans regret, il y a tant à lire ailleurs (et de bien meilleur qualité). J'aime lire des choses très éclectiques et l'auteur a priori ne me déplait pas mais le sujet ici me déplait franchement et la façon dont il traite ce personnage est franchement pénible. A oublier bien vite ;)

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  7. Ah oui, quel ennui, et quel pensum !!!

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    1. Oui, c'est tout à fait ça ! (ton commentaire vient seulement d'apparaitre Oo)

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  8. Trop gnan gnan et attendu. En revanche, son 1er roman 'l'écrivain de la famille" m'a touchée.

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    1. Ah oui ? Je regarderai peut-être alors. J'ai la liste... dans ma PAL. Un jour, sur une plage, je lui donnerai peut-être sa chance.

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  9. Coucou,
    Je n'ai pas accroché moi non plus et je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule ahah, je me suis ennuyée et j'ai préféré de loin La liste de mes envies !^^
    Bisous et bonne soirée :)

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