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jeudi 8 novembre 2012

Le chant des sorcières de Mireille Calmel (3 tomes)


Je me décide enfin à écrire un billet de lecture sur les trois tomes de ce roman lu il y a déjà au moins 5 mois.
Il n’y a pas de raison particulière à ce délai, rassurez-vous ^-^.
Je crois juste que je ne savais pas trop quoi en dire.
Pourtant, c’était une lecture agréable, qui a précédé celle des 2 tomes de Reine de lumière dont je parlerai dans quelques jours.

Algonde a tout pour être heureuse. Au château de Sassenage, sa mère intendante veille sur le domaine et son amoureux Mathieu veille sur elle.
La vie s’écoule paisible, mais lors d’une promenade en forêt, Algonde tombe dans la rivière et disparaît sous la montagne.
C’est là qu’elle rencontre Mélusine pour la première fois, la fée lui annonçant que son destin est de sauver sa famille.
Mais Algonde refuse qu’on lui dicte sa vie et pour protéger les siens, elle s’éloigne de Mathieu et se rapproche de la jeune Baronne Hélène de Sassenage dont elle va devenir la confidente et l’âme sœur…

Certains romanciers s’inscrivent dans un genre spécifique.
Par choix, le plus souvent, ils s’adressent à un ensemble de lecteurs potentiellement intéressés par ces genres, sans exclure des « égarés » qui viendraient les découvrir, mais en n’hésitant pas à exploiter les codes du genre en question et parfois à en jouer.
Deux groupes d’auteurs se trouvent alors distingués, ceux qui se conforment quasi pieusement au genre, et ceux qui en jouent pour se mettre à distance.
Mireille Calmel est entre les deux.
Elle reste parfois très sage et la sorcellerie n’est pas présente dans ses livres, quand d’autres fois, elle est partout et le roman repose sur une histoire de malédiction et de fées des bois.

C’est le cas ici, comme l’indique le titre, d’ailleurs.
Ce roman développe une histoire complexe de sorcières et de fées qui s’entrecroise avec une histoire d’amour elle aussi bien complexe.
Les vies d’Algonde, d’Hélène, et de Mathieu sont pleines de rebondissement, d’ennemis et de faux amis.
C’est parfois un peu trop, d’ailleurs, mais cela fonctionne si l’on apprécie ce genre de littérature.
L’histoire est foisonnante, les personnages se multiplient (parfois, je m’y suis un peu perdue, mais chacun est bien typé et on finit par s’y retrouver) et on ne s’ennuie pas.

Mireille Calmel fait aussi le choix ici de s’ancrer réellement dans le surnaturel.
Dans Le Lit d’Aliénor, les personnages utilisaient des potions et des plantes médicinales.
Le lecteur se doutait que les filtres étaient accompagnés d’incantations, mais rien ne venait explicitement le confirmer.
Dans ce roman-ci, les fées et les malédictions sont bien présentes, Mélusine remplit parfaitement sa fonction de fée et bien que l’histoire générale s’ancre dans le réel, les malédictions planent toujours sur l’histoire.

Si je devais ajouter un bémol, je dirais que Mireille Calmel n’évite malheureusement pas certains poncifs, comme l’amour contrarié, le fils caché, la servante providentielle, la maitresse qui aime celui qu’il ne faut pas.
Il me semble néanmoins que les amateurs de ce genre ne lui en tiendront pas rigueur.

Si vous cherchez un roman qui vous emporte dans un Moyen Âge fantasmé, empli de fées et de chevaliers, celui-ci pourrait bien vous plaire.
Si vous n’avez pas encore lu Mireille Calmel, commencez plutôt par Le Lit d’Aliénor.

Avec ce roman, je valide la catégorie Sport/Loisir du challenge Petit Bac, la lettre C du challenge ABC qui se complète doucement, et j’enlève un roman de ma PAL qui ne maigrit pas beaucoup en ce moment.





mardi 18 septembre 2012

Souper mortel aux étuves de Michèle Barrière

J’ai tardé à écrire ce billet, et le temps passant, son souvenir s’efface.
Bon ou mauvais signe, je vous laisse juger.

Pourtant, j’ai passé un bon moment dans ces pages où la cuisine est au cœur du récit.
La plongée dans le Paris du Moyen âge a plutôt bien fonctionné et j’ai tourné les pages de ce roman avec plaisir.

En ce 6 janvier 1393, le mari de Constance vient d’être retrouver mort la gorge tranchée.
Les soupçons se portent sur une étuve mal famée comme il y en a tant, mais Constance est certaine que son époux ne fréquentait pas ce genre d’endroit.
Pour laver sa mémoire de l’infamie autant que pour s’assurer de ce qu’elle croit être vrai, elle décide de quitter son logis confortable et une vie qui ne lui donne plus aucune joie pour enquêter.
Elle se fait alors embaucher comme cuisinière par la tenancière de l’étuve, et avec l’aide de sa gouvernante, elle apprend à choisir les mets qu’elle prépare ensuite en suivant un ouvrage fort précieux que lui a légué son époux.
Par égard pour son jeune âge, il lui a rédigé un Ménagier, sorte de traité de cuisine et d’économat.
Muni de cet outil indispensable, elle rivalise avec le cuisinier attitré de l’étuve qui devient bien vite son ennemi…

Je ne vous le cache pas, le roman entier est une véritable invitation à se mettre les pieds sous la table.
On salive, on note les recettes, on découvre les ingrédients, on imagine les mariages de saveurs…
C’est extraordinaire.
Cette histoire permet ainsi à l’auteur de nous mener au cœur de la cuisine de cette époque.
De façon souvent très détaillée, les recettes nous sont livrées avec gourmandise, dévoilant la réalité d’une cuisine que l’on connaît finalement assez mal.
La légende veut que les épices aient caché le goût des viandes faisandées mais il n’en était rien.
Elles étaient au contraire savamment dosées, en grande quantité parfois, mais pas toujours.
J’imaginais également une cuisine assez limitée par l’absence de fruits et légumes qui seront découverts plus tard.
En réalité, de nombreux légumes ne sont plus consommés aujourd’hui, et les fruits étaient surtout confits.
J’ai donc fait de belles découvertes, et noté au moins une recette sucrée qu’il faudra que je tente.
J’ajouterais toutefois que cette accumulation de recettes et de tours de main se présente parfois de manière un peu trop didactique.
L’auteur explique à son lecteur. C’est une bonne chose, mais cela manque parfois de lien avec le reste et certains passages sont un peu longs et un peu trop didactiques.

Ceci mis à part, le roman est très rythmé et les aventures de cette jeune femme se succèdent vivement.
Elle se fait des amis et des ennemis à une vitesse record (un peu trop vite d’ailleurs quelques fois), et les personnages sont nombreux sans que l’on soit perdu.
La fin est un peu cousue de fil blanc, mais ça ne m’a pas gêné.

C’est donc un joli petit roman, gourmand, érudit et bien tourné.

Si vous avez envie d’une petite plongée gourmande dans le Moyen Age, de découvrir cette cuisine beaucoup plus variée que je ne le pensais, ce roman devrait vous plaire.



Un roman de plus pour les challenges polar historiqueABCParis je t'aime et le challenge Thriller et polar.






mardi 21 août 2012

Une odeur de gingembre d'Oswald Wynd


Comme beaucoup de blogueuses, je me suis laissée tenter par ce roman tant vanté.
Je l’ai laissé reposer un peu dans ma PAL, trouver sa place et son moment, mais il me faisait de l’œil et il n’y est pas resté trop longtemps.

Ce billet de lecture, par contre, a mis du temps à être écrit.
Je n’ai pas été emporté par ce roman, mais je ne l’ai pas non plus détesté.
Je dirais même que cela m’a plutôt plu.
Du coup, je ne savais pas vraiment par quel bout commencer.

Mary Mackenzie a pris la mer pour la Chine.
Sa vie vient de changer, car elle a accepté d’épouser Richard Collingworth l’hiver précédent et le rejoint à présent sur son lieu d’affectation.
Elle quitte donc sa mère et sa vie corsetée pour devenir l’épouse d’un attaché militaire à l’autre bout du monde.
A bord du bateau, elle apprivoise doucement cette nouvelle vie, et pendant trois mois, son journal lui permet de mettre des mots sur ce qui change en elle et autour d’elle.
Les jours passent, les continents changent, la température augmente et son mariage approche doucement.
Mais ce n’est que le début d’une vie qui va la mener de Pékin au Japon…

Mary est très jeune et trop seule pour se retrouver isolée à l’autre bout du monde.
Ce qui va lui arriver est évidemment une conséquence de sa solitude et de sa méconnaissance de l’Asie et des relations humaines.
Elle aspire à une indépendance très moderne, mais ce n’est pas encore la bonne époque, ni en Ecosse, ni en Chine, ni même au Japon.
Elle se retrouve alors sans cesse en décalage avec ce qu’elle pense, ce qu’elle veut, et ce que les autres décident pour elle.
Car finalement, ce qui la caractérise, c’est que les décisions importantes de sa vie ont pour la plupart été prises par d’autres.
Elle subit, elle est ballotée d’un univers à l’autre, mais elle n’est jamais heureuse. Seules les décisions qu’elle aura le courage de prendre lui donneront un peu de satisfaction.
Mais il lui faut d’abord murir.

Cet aspect est d’ailleurs celui qui m’a vraiment intéressé dans ce roman.
Mary est d’abord une jeune fille écervelée, ce qui se ressent beaucoup dans ses écrits.
Les premières pages sont celles d’une enfant qui découvre la liberté.
Elles évoluent ensuite et le mariage de Mary marque un passage vers sa vie d’adulte.
Elle note les paroles ambiguës de ses amies, le comportement de son mari, son isolement progressif, ce qui montre sa prise de conscience.
C’est une femme forte, et heureusement. Sans cela, elle se serait effondrée.
La contrepartie, c’est que je l’ai aussi trouvé bien insensible. Elle perd ses enfants sans exprimer l’envie de les retrouver.
Comme il s’agit de son journal, il aurait été logique qu’elle s’y épanche, mais non.
Ce manque de sentiment assez constant dans le roman m’a souvent gêné, je l’avoue.

A part cela, de nombreux passages sont vraiment intéressants.
La vie au Japon est décrite avec le décalage nécessaire à un occidental pour prendre la mesure des différences qui existent.
Les relations entre les Japonais, leurs relations avec les étrangers et le fonctionnement de la société sont bien expliqués sans que cela soit pesant.
La fin est également particulièrement émouvante, et une petite larme s’est frayé un chemin.

Au final, je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai pas été particulièrement enthousiaste.
L’insensibilité apparente de Mary est sans doute en cause, probablement accompagné par le fait qu’elle pardonne tout, accepte tout, supporte et avance sans se retourner.

Mais cela ne doit pas vous empêcher d’aller lire ce livre si vous aimez les parfums d’ailleurs, les quêtes, les vies de femme exceptionnelles, les histoires un peu tristes.
D’autres billets sur de nombreux blogs vous donneront d’ailleurs une idée plus enthousiaste de ce livre.


Livre lu dans le cadre du challenge PAL express de juin qui quitte aussi ma PAL et s'ajoute au lecture du challenge Je vide ma biblio du forum Livraddict.




Je valide aussi la lettre W du challenge ABC et une troisième lecture pour le challenge Dragon 2012






mardi 17 juillet 2012

Mystère rue des Saints-Pères de Claude Izner


N’ayons pas peur des romans gratuits !
 
A l’orée de l’été, certains éditeurs nous offrent des livres.
Je me demande toujours comment est fait le choix du livre offert. S’agit-il d’un roman qui ne se vend pas, ou au contraire d’un roman déjà rentabilisé qui peut être offert sans grosse perte pour l’éditeur ?
Si c’était le cas, je crois qu’on nous offrirait des Classiques. Or, la plupart du temps, il est plutôt question d’auteurs peu connus ou du premier tome d’un série, comme c’est le cas ici chez 10-18. 

Quoi qu’il en soit, quand j’ai vu ce roman dans la boite des romans gratuits chez mon libraire (il y a une boite commune pour toutes les offres), je l’ai pris immédiatement, ayant déjà plusieurs fois croisé ce titre en librairie et sur les blogs.
Il est resté ensuite un certain temps dans ma PAL, par peur d’un roman trop facile sans doute. Puisqu’on me l’offrait, je suis partie du principe que ce n’était pas un si bon roman.
Pourtant, quand j’ai décidé de m’attaquer à ma PAL, je l’ai mis dans ma sélection urgente, avec l’idée de le lire IMPERATIVEMENT avant les vacances !
Je travaille rue des Saints-Pères, et il était impossible de lire un roman qui s’y déroule pendant mes vacances !!

Vous allez voir que finalement, je ne regrette pas du tout qu’on me l’ait offert car c’était une lecture bien sympathique.

Victor Legris est libraire rue des Saints-Pères.
Installé depuis quelques mois, il travaille avec Kenji Mori son associé, et Joseph son commis.
La librairie marche bien, quand Marius Bonnet, un ami de Victor, lui propose de participer au journal qu’il vient de créer en y publiant une chronique littéraire.
Avant d’accepter, Victor rencontre les membres de la rédaction du journal nommé le Passe-Partout au 2e étage de la Tour Eifel récemment inauguré.
L’exposition coloniale bat son plein et le public s’y presse chaque jour.
La tour est très fréquentée et chacun tient à monter le plus haut possible. Quand soudain, on s’agite, un attroupement se forme et tout le monde se précipite. Une femme vient de mourir d’une piqure d’abeille en quelques minutes.
Ce fait-divers est parfait pour faire connaître le journal et les journalistes du Passe-Partout se précipitent.
Mais le lendemain, le journal reçoit une lettre affirmant qu’il s’agit d’un meurtre…

Ce petit roman policier est assez bien construit.
Sachant qu’il s’agissait du premier tome d’une série, je m’attendais à y lire les descriptions des personnages les plus importants, de leurs personnalités ou de leurs relations, ce qui aurait fait passer l’intrigue au second plan.
Mais ce n’est pas le choix des auteurs. Elles ont au contraire choisi de nous proposer un roman qui pourrait tout aussi bien resté isolé, tout en donnant assez d’information pour tenter le lecteur et l’inviter à poursuivre la lecture.
Victor est le personnage central, pris dans une sorte de délire de persécution et soupçonnant tout le monde.
Qu’il s’agisse de Kenji Mori, son associé et père de substitution ou de Tasha, jeune femme séduisante qui le fascine, il les suit, reconstitue leurs faits et gestes sans pour autant parvenir à régler cette affaire de meurtre.
Cela permet au lecteur de découvrir à la fois Victor et Kenji dans leurs relations mutuels et dans leur vie passée, ce qui est évidemment très habile de la part des auteurs.

On en profit pour découvrir certains quartiers de Paris, pour arpenter les grandes avenues ou le site de l’exposition coloniale.
Victor circule beaucoup à pied, et les rues évoquées sont souvent encore visibles dans Paris, ce qui permet de se faire une idée assez précise du cadre de cette aventure.
On y trouve aussi quelques évocations du Paris artiste de l’époque, avec ses ateliers au fond des cafés ou ses peintres nombreux mais sans le sou.

Voilà donc un bon petit roman policier qui m’encourage à lire la suite des aventures de Victor Legris.
Pour une fois, je n’avais pas trouvé l’assassin, alors que tous les éléments étaient présents, et cela ne m’a pas dérangé, parce que finalement, ce n’est pas ce qui m’a vraiment intéressé dans ce roman.

Si vous cherchez un roman policier qui vous transporte dans le Paris du 19e siècle, qui vous parle un peu de littérature et de peinture, qui vous présente des personnages qui ne demandent qu’à se développer, vous devriez appréciez ce roman.


Comme je passe devant tous les jours,  j’ai cherché à quoi ressemblait actuellement la librairie de Victor Legris.
Je me suis d’abord demandé si les auteurs avaient choisi un bâtiment aujourd’hui détruit, car c’est une vieille rue, bordée de maison du 18e et du 19e siècle, mis à part l’énorme bâtiment de l’université qui date des années 1930. Mais à cet emplacement, il y avait autrefois l’Hôtel Dieu, ce qui ne peut pas correspondre à l’installation d’une librairie.
Voici donc le numéro 18 de la rue des Saints Pères, un lieu qui pourrait parfaitement accueillir une librairie, non ?




Cette lecture lu dans le cadre d'un vidage express de ma PAL me permet donc d’enlever un livre de ma PAL et de valider plein de participations à des challenges :








Pour avoir plus d'informations, le site de Claude Izner est bien fourni.





vendredi 6 juillet 2012

Le scandale Modigliani de Ken Follett


J’ai cédé aux sirènes publicitaires, pour une fois, et j’ai acheté ce livre sur la bonne foi de son auteur qui m’avait plusieurs fois régalé, et parce que je le voyais dans toutes les vitrines de librairie.
Je garde un excellent souvenir des Piliers de la terre et d’autres romans de Ken Follett, et je me suis précipité sur celui-ci en pensant qu’il serait aussi bon.
Le sujet promettait également, mêlant plusieurs intrigues et la recherche d’une œuvre d’art, mais…

Dee attend les résultats de ses examens.
Étudiante en histoire de l’art, elle passe l’été à Paris, dans un petit appartement sans prétention loué par son compagnon.
Quand elle apprend qu’elle a obtenu son diplôme avec brio, elle décide de faire une thèse portant sur la peinture et les drogues.
Très vite, son compagnon l’envoie discuter avec un vieil artiste parisien qui lui apprend que Modigliani était un adepte des psychotropes, mais qu’il a brûlé toutes les toiles réalisées sous influence, sauf une. Dee voit là une belle occasion de se faire connaître en tant qu’expert et se lance dans une chasse au trésor qui la mène en Italie.
Un peu écervelée, la jeune femme envoie une carte postale à son oncle pour partager sa joie. Mais son oncle est marchand d’art à Londres et se lance lui aussi à la poursuite du tableau…

Ce roman est l’un des premiers écrits par Ken Follett.
Et cela se voit, malheureusement !
L’auteur s’est d’ailleurs senti obligé de justifier cette publication tardive en ajoutant une introduction dans laquelle il explique ses intentions initiales, et déplore le fait qu’il ne soit pas parvenu à les atteindre.
Il souhaitait effectivement montrer le rôle du destin dans les vies de chacun et comment on peut le tromper ou se laisser tromper, mais ses personnages lui ont apparemment échappé.
Il explique aussi qu’il a hésité à publier ce manuscrit, mais qu’avec les années (la publication en anglais date de 1976), il est devenu plus indulgent avec lui-même.

Je vais l’être beaucoup moins.

Il y a beaucoup de personnages dans ce livre, et trois intrigues parallèles.
C’est beaucoup, car il faut bien ensuite justifier les croisements entre les intrigues, et certaines explications présentes à la fin du livre sont un peu légères.
Je ne veux pas spoiler, vous n’en saurez donc pas plus, mais je suis restée sur ma faim.

La juxtaposition des histoires multiples plus ou moins parallèles rend également le roman un peu bancal.
Il y a trop de thèmes, trop de directions pour que l’une d’entre elles soient vraiment marquante.
Paradoxalement, cette profusion est dommageable pour le rythme du roman et on passe d’une histoire à l’autre sans voir les liens qui les lient.
Chaque histoire est aussi trop courte pour que l’on se passionne réellement pour elle.
C’est dommage.

Je suis sans doute un peu sévère avec ce livre, et il faut bien que les écrivains publient un premier roman, mais j’ai eu l’impression que Follett ou son éditeur ont surfé sur le succès de l’auteur pour sortir ce roman.
Je ne conseillerais donc pas particulièrement cette lecture.
Mais si vous voulez lire ou découvrir Ken Follett, lisez plutôt le Réseau Corneille, les Piliers de la Terre évidemment, ou la Marque de Windfield.


Malgré cette déception, j’ai entamé un vidage express de ma PAL avec ce livre, ce qui lui a fait du bien.  Le challenge de Missbouquinaix est terminé, mais sur le forum Livraddict, on poursuit jusqu'à la fin de l'année. 
Je valide aussi une participation au challenge ABC







mardi 22 mai 2012

La Croix de perdition d'Andrea H Japp


Voilà une bonne dose de Moyen Âge !
Elle est administrée par une auteur que je pensais à tort américaine, sans doute à cause de son prénom. Mais Andrea H. Japp est française, et a écrit de nombreux romans policiers dont les histoires se déroulent dans nos abbayes et dans nos campagnes.
C'est le cas ici, avec un roman policier qui frôle parfois le fantastique.

A Béziers, le 22 juillet 1209, Arnaud Almaric légat du pape, a été envoyé pour éradiquer les Cathares.
Il prend la ville et massacre les habitants, arguant que « Dieu reconnaitra les siens ».
En 1308, à l'abbaye des Clairets, Plaisance de Champlois est la très jeune mère abbesse qui veille sur la communauté. Elle doit reprendre en main ce groupe de femmes, marqué par de récents évènements tragiques.
Elle accueille aussi de nouveaux occupants pour l'abbaye : Mary de Baskerville, la nouvelle apothicaire, qui prend ses fonctions dans des circonstances très particulières, un groupe de manants venus trouver refuge dans les granges, et Arnoldus de Villanova, célèbre chasseur d'hérétiques qui prétend séjourner là pour étudier les plantes de cette région bien que l'on soit en plein hiver.
C'est alors que la mort s'abat à nouveau sur l'abbaye...

Je dois vous avouer que je suis assez sensible aux 4e de couverture, comme beaucoup de lecteur, et avant de choisir un livre, je lis le résumé (qui n'en est pas vraiment un) figurant sur le verso du livre.
Or pour celui-ci, on nous annonce des Cathares, des batailles, et des enquêtes.
Il ne m'en faut pas plus pour m'allécher, moi qui voulait justement lire un bon roman sur le sujet et qui aime les romans policiers.
Oui, mais voilà ! Il n'y a pas de Cathares dans ce roman.
Vous me direz, si j'avais été un peu plus cultivée sur le sujet, j'aurais su que Béziers marque la fin de leur communauté, mais je voulais justement lire un livre sur le sujet pour pouvoir en apprendre davantage.
Mis à part ce point, c'est un roman qui se lit agréablement. Il faudra juste que je trouve autre chose pour apprendre des trucs sur les Cathares ^-^.

Pour revenir à ce roman, il est assez bien construit, autour d'un personnage inquiétant, Arnaud Almaric, et d'autres attachants, comme les manants ou l'apothicaire qui doit être remplacée.
L'enquête n'est pas toujours au premier plan, et si tous les événements sont liés, ils ne s'expliquent pas tous.
Le premier meurtre secoue cette communauté qui vit plus ou moins en autarcie, puis l'histoire se tourne vers les vampires, puis reprend une autre direction. Cela permet de changer de rythme, de suivre plusieurs personnages, puis d'être perdu comme se doit de l'être un lecteur de roman policier.
Il y a néanmoins quelques limites, et j'ai parfois trouvé que l'auteure ne les respectait pas.
S'il est toujours agréable d'être bluffé par l'auteur et de ne pas trouver l'assassin avant les dernières lignes, il est aussi appréciable de pouvoir se dire que tout était là, qu'il aurait suffit d'être plus attentif.
Or, ici, il manque des informations pour pouvoir mener une véritable enquête. Le lecteur est dans l'incapacité de faire des suppositions valables, comme le personnage qui enquête, d'ailleurs.
L'assassin semble être découvert par hasard. C'est dommage.

A l'inverse, j'ai noté de multiples références érudites à de grands prédécesseurs de l'auteur.
Vous aurez remarqué que l'apothicaire se nomme « Baskerville », faisant à la fois référence à Conan Doyle et à Umberto Eco, les personnages se croisant dans ces abbayes coincées par l'hiver.
Le vocabulaire du Moyen Âge est aussi très présent, ce que permet un glossaire en fin de roman, ainsi qu'une notice portant sur les personnages historiques.

C'était donc une lecture agréable, qui m'a laissé parfois un goût de trop peu.
On ne sait pas ce que deviennent certains personnages, mais ce roman est le tome 2 d'une série. Le tome 3 apportera donc sans doute des réponses à leur sujet.

Si vous avez envie de Moyen Age, d'enquête et de meurtres sanglants, de lire un livre un peu érudit qui vous place directement dans une autre époque, ce livre devrait vous plaire.


Avec cette lecture, je valide ma première participation au challenge polars historiques (il était temps), j’enlève un livre de ma PAL (mais le 1er tome y est déjà installé), je valide une participation au challenge petit baccatégorie objet, et j'ajoute une lecture au challenge abc !









jeudi 10 mai 2012

Zarbie les yeux verts de Joyce Carol Oates


Joyce Carol Oates est un écrivain très présent sur les blogs de lecture, comme sur la scène littéraire américaine.
Elle collectionne les prix et écrit au rythme effréné de deux romans par an au moins.
Ces livres n'ont pourtant rien à voir avec ceux d'Amélie Nothomb dont le rythme est apparemment proche.
Je suis tombé sur celui-ci par hasard, alors qu'il venait de sortir et je m'y suis plongée en toute confiance.

Francesca est une ado comme toutes les ados, un peu complexée, mal à l'aise avec son corps, et qui se cherche.
Mais quand un étudiant footballeur, rencontré lors d'une fête et très alcoolisé, tente de la forcer, Franky se transforme en lionne et se débarrasse du crétin qui la baptise Zarbie les yeux verts !
Fière d'elle, Franky va adopter Zarbie et la garder au fond d'elle comme une part idéale de sa personnalité, une Franky qui saurait toujours ce qu'il faut faire et qui réagirait toujours de la meilleure manière qui soit.
Il faut dire que chez elle, Franky ne nage pas dans le bonheur. Son père, ancien footballeur célèbre devenu journaliste célèbre, permet à sa famille de vivre dans un quartier riche, d'aller dans des écoles privées et de ne manquer de rien, mais sa mère ne veut plus de cette vie là et s'éloigne tant physiquement que psychologiquement.
Le père de Franky lui impose alors, comme à sa sœur, de choisir entre lui et leur mère...

Je dois d'abord préciser que ce roman de Oates a été écrit et édité pour un public d'adolescent.
Ce n'est pas une critique, cela n’enlève rien au roman, mais la publication en Folio sans aucune indication au sujet de cette destination première est un peu dommageable pour le lecteur.
Ayant beaucoup entendu parler de Oates sur les blogs, je m'attendais à autre chose, et j'ai parfois été surprise par le texte.
Il y a par exemple des oppositions symboliques assez simplistes. Le confort riche et froid offert par le père souvent absent, est opposé à la simplicité douillette, chaleureuse et désargentée de la mère très entourée.
Le point de vue est aussi toujours celui de Francesca, et uniquement le sien. Elle ne se met jamais à la place de sa mère, de sa sœur ou de sa meilleure amie.
Cela permettra sans doute à une lectrice du même âge de se retrouver dans cette jeune fille en construction, mais quand on n'est plus une adolescente complexée, il y a des moments où on garde une distance qui modifie le regard que l'on porte sur ce personnage.
Elle devient insupportable et égoïste, tout en étant en souffrance, et j'ai un peu perdu le fil de ce que l'auteur attendait de moi.
J'aurais néanmoins sans doute mieux compris si cela avait été précisé dès le départ sur la couverture ou le dos du livre, mais j'insiste quand même sur le fait que cela n’enlève rien au roman.
Je ne me suis pas identifiée à Franky. J'ai pourtant eu de l'empathie pour elle, beaucoup même, ce qui m'a permis de vraiment apprécié ma lecture en gardant une distance qui m'était salutaire à titre personnel.

Ce roman est effectivement à la fois doux et violent.
Il y a peu de brutalité, elle n'est pas visible, mais on devine la peur que chacun ressent.
Francesca et sa sœur, comme leur mère sont soumises à l'autorité du père et parfois à des manifestations plus physiques de cette autorité.
Le frère ainé de Francesca joue aussi un rôle dans les rapports que tous entretiennent.
Face à cette situation, les réactions de chacun sont différentes, mais tous essaient de se préserver.
Il semble pourtant que cela ne parvienne pas à les protéger, et ce qui doit arriver survient inévitablement.

Si vous aimez Oates, si vous aimez les romans pour ados vraiment bien écrits, si vous voulez passer un bon moment, lire un livre qui fait quand même réfléchir, vous devriez pouvoir trouver votre compte dans ce roman.

Pour ma part, je pense que Les femelles qui attend dans ma PAL ne va pas y prendre la poussière très longtemps.


Encore une participation au challenge petit bac 2012 d'Enna, catégorie partie du corps, et une participation au challenge ABC que je poursuis doucement mais sûrement.
Je rejoins aussi le challenge Oates organisé par George qui est devenu illimité. 




mardi 13 septembre 2011

Visa pour Shanghai de Qiu Xiaolong

Voilà enfin ce billet qui aurait dû être écrit il y a déjà 4 mois !
Rassurez-vous, ce roman est encore très présent dans ma mémoire. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que je n’avais pas écrit le billet ou parce que le roman est bon, mais l’histoire est encore bien fraiche.
Il faut dire que ce deuxième opus de la série de Qiu Xiaolong m’a plu autant que le premier. D’ailleurs, le troisième volume est déjà dans ma PAL et attend sagement (mais il sait qu’il n’attendra pas longtemps).

Pendant sa promenade matinale, l’inspecteur Chen Cao découvre un cadavre dans le parc qu’il a l’habitude de fréquenter depuis de longues années. 
Il est ensuite convoqué par le premier secrétaire du parti qui lui annonce qu’il va devoir s’occuper d’un agent du FBI envoyé en Chine pour récupérer un témoin.
A première vue, l’affaire s’annonce simple et Chen pense pouvoir enquêter sur ce cadavre. Mais rien n’est simple en Chine.
Le témoin en question doit rejoindre son mari aux Etats-Unis, condition pour que celui-ci témoigne contre une triade responsable d’un trafic d’êtres humains.
Certes, la Chine affiche un accord complet avec les américains, mais elle ne souhaite pas reconnaître que des Chinois exploitent leurs propres concitoyens. Et le témoin a disparu !
L’inspecteur Chen est donc chargé de s’occuper de l’agent du FBI et de faire en sorte qu’elle ne fouine pas partout. Ses déplacements doivent être contrôlés, et même si en apparence tous sont d’accord, il n’en est rien en réalité.

Encore une fois, Qiu Xiaolong réussit le tour de force de montrer la réalité de la Chine actuelle sans être rébarbatif ou trop accusateur.
Le lecteur découvre progressivement les méandres dans lesquels Chen doit circuler, il se trouve pris au piège des ambigüités suscitées par le système mis en place et voit ce personnage s’arranger parfois avec une organisation bien complexe.
Il est certes facile de considérer que tout est mauvais dans ce système, mais les Chinois doivent faire avec et l’on apprend à la fois comment fonctionne la société chinoise et comment ses habitants font pour vivre avec.

Ce roman est également bien écrit, et bien construit.
De façon très classique, l’auteur a choisi d’utiliser la figure du personnage qui ne sait pas face à celui qui sait. L’inspecteur Chen doit donc tout expliquer à cet agent américain.
La figure de l’étranger correspond aussi à celle du lecteur, ce qui facilite encore l’identification.
Mais pour rendre cette figure moins classique, l’agent en question est une femme très cultivée et passionnée par la Chine et la ville de Shanghai. Il y a donc de nombreuses choses qu’elle découvre elle-même, des erreurs qu’elle commet et qu’il faut corriger, tout comme le lecteur qui a déjà lu un tome et qui a quelques connaissances sur le cadre du roman.

Par ailleurs, Qiu Xiaolong permet à son lecteur de découvrir l’assassin, mais pas trop vite, ce qui est toujours un gage de bonne lecture dans mon classement personnel des romans policiers (très subjectif, bien sûr).
L’histoire m’a parfois paru complexe, car elle mêlait des clans mafieux, des assassins, des trafiquants et je me demandais comment tout cela allait se résoudre. Mais tout s’explique logiquement et la résolution est tout à fait crédible.

C’est donc encore une belle lecture pour ce roman policier et je me réjouis que le prochain me tende les bras.
Qiu Xiaolong est un excellent auteur de policier, même si je vous conseille de commencer par le premier, ce qui vous facilitera la lecture. Les personnages sont nombreux, et il me semble plus agréable de les suivre plutôt que de les rencontrer en cours de route.

Si vous avez lu le premier, si vous cherchez un peu de dépaysement, si la Chine vous intéresse, si vous cherchez un bon roman policier, si vous voulez vous détendre (il y a peu de violence dans ces romans), n’hésitez pas à lire un des romans policiers de Qiu Xiaolong.
J’ajoute pour les challengers, que si vous cherchez un X ou un Q pour le challenge ABC, c’est aussi une bonne piste.

D’ailleurs, je valide la lettre X avec ce billet pour lechallenge ABC 2011 et un second lieu pour le challenge Petit Bac.


Je me lance aussi un petit challenge personnel dont je reparlerai et que je commence avec ce roman en validant un premier pays de mon tour du monde du roman policier. 



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine



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