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mardi 15 juillet 2014

Un crime en Hollande de Simenon

De temps en temps, il me vient des envies de simplicité et d'efficacité, d'une petite enquête dont je trouverais le coupable sans chercher les complications.
Pour ce genre de moment, il y a un auteur qui ne me déçoit jamais et qui a le mérite d'avoir tant produit que je ne suis pas prête d'avoir lu tous ses livres, c'est Simenon.
Qu'il s'agisse d'un Maigret ou d'un roman sans le commissaire, je ne suis jamais déçue même si j'avoue une préférence pour les seconds.

Sachant que ma maman a toujours un petit Simenon qui traîne, je lui ai demandée si elle n'en aurait pas un à me prêter.
Finalement, elle m'a ramené trois tomes de Maigret, m'offrant l'embarras du choix.
Ayant envie d'un peu d'exotisme, j'ai pioché ce petit roman qui nous emmène au nord des Pays-Bas (j'avoue, en matière d'exotisme, j'ai fait mieux, mais c'est déjà pas mal, non ?).

Maigret est envoyé par ses supérieurs en Hollande pour tirer d'affaire un certain Jean Duclos.
Lors d'une tournée de conférences, ce dernier s'est retrouvé impliqué dans un meurtre survenu sur la personne de son hôte.
Personne ne pense sérieusement qu'il puisse être le coupable, mais l'université de Nancy, son employeur, a néanmoins préféré qu'il soit assisté par un policier français pour assurer sa défense.

Je suis toujours amusée par le personnage de Maigret.
C'est un alcoolique invétéré, et compter les verres qu'il absorbe dans une journée donne parfois le vertige.
Dans ce roman, il descend du train après y avoir passé la nuit et une matinée et il se dirige droit sur le bar.
Et devinez ce qu'il commande ? Pas un café ou un sandwich, mais une bière !
Il se fait ensuite la réflexion qu'il n'a pas de monnaie locale pour payer...

La centaine de page que compte ce roman est dans le même esprit.
Maigret est en décalage avec le mode de pensée des Hollandais, avec la façon de travailler des policiers locaux, et même avec le professeur Duclos qu'il est censé aider.
Il énerve, il agace, on lui reproche même d'avoir trouvé qui était l'assassin.
Très court (une petite centaine de pages), ce roman est d'une redoutable efficacité et nous en apprend beaucoup sur le personnage.

Par contre, on y perçoit quelques stéréotypes bien commodes à utiliser pour aller vite.
Le paysage est forcément plat, sillonné de canaux, les maisons de briques rouges sont propres et bien tenues, les habitant sont des protestants austères ou des marins un peu sauvages.
Mais après tout, c'est un peu vrai, comme la plupart des stéréotypes et cela ne gâche rien à l'histoire.
En revanche, l'utilisation quasi systématique de l'imparfait est un peu agaçante.
Ce roman date du début de la production de Simenon, et cela se sent dans ce petit défaut récurrent.
L'auteur revendique la simplicité de son écriture, ce qui se comprend mais n'excuse pas certaines phrases qui auraient vraiment mérité un petit passé simple.


Pour la petite histoire, ce roman m'a également plu car j'ai fait une de ces tournées de conférences dont parle le roman.
C'est très courant aux Pays-Bas et j'y ai retrouvé l'ambiance dont j'ai gardé le souvenir.
Évidemment, pendant ce périple, il n'y avait pas eu d'assassinat !


Et vous ? 
Un petit Simenon vous tente ? 

Je m'en ferais bien un autre pendant les vacances moi :^)




samedi 12 mars 2011

En cas de malheur de Simenon


Encore un gros coup de cœur pour ce petit roman de Simenon !
Depuis deux mois, je choisis les partenariats auxquels je participe avec un peu plus de recul et de réflexion. J’ai eu quelques belles découvertes depuis que je postule, mais aussi des déceptions et vu les trésors de ma PAL, je ne veux plus perdre mon temps. Et je fais bien car les livres lus en partenariat le mois dernier étaient de bien belles pépites.

Quand j’ai postulé pour ce Simenon, j’ai cru que c’était un Maigret. J’avais oublié que Simenon avait écrit plusieurs « romans-romans » (l’appellation, reprise par F. Vargas, est de lui).
Il s’inquiétait en effet de l’attachement du public pour Maigret et comme Leblanc avant lui, il n’était pas satisfait de cette production qui lui semblait d’une qualité inférieure. Au début de sa carrière d’écrivain, il avait aussi écrit sous le nom de George Sim (et sous bien d’autres noms) des romans plus classiques où aucun assassinat n’était commis.
Ce roman a été écrit en 1956, alors que la série des Maigret étaient déjà bien avancée.
Le titre « en cas de malheur » ne me disait rien, mais dès les premières pages, ça m’a rappelé quelque chose.

Maitre Gobillot est un brillant avocat, influent dans le milieu parisien. Marié à Viviane, comédienne célèbre d’une cinquantaine d’années, il mène une vie mondaine et bien rangée, même s’il ne dédaigne pas les maisons de plaisir de temps en temps.
Réputé pour faire acquitter les causes désespérées, il découvre un jour dans sa salle d’attente une jeune femme qui l’attend avec impatience. Elle le suit dans son cabinet et lui explique qu’elle a attaqué un horloger avec l’aide d’une amie pour lui voler sa caisse. Elles ont assommé son épouse qui est à l’hôpital et se sont enfui.
Comme elle n’a pas d’argent pour payer sa défense, elle propose de régler les frais en nature, ce que l’avocat refuse.
Au cours du procès, le public attend de voir Maitre Gobillot à l’œuvre et d’entendre sa plaidoirie.
Mais ce qui va se passer après le procès entre l’avocat et cette jeune femme est nettement plus intéressant…

Si cela vous dit quelque chose, c’est normal. Si vous remplacez l’avocat par Jean Gabin, la belle Vivianne par le visage de Michèle Morgan et Yvette par Brigitte Bardot, vous devriez avoir une image plus nette de ce film que j’ai maintenant grande envie de revoir.
Car ce roman est un vrai régal. Bien construit, très bien écrit, il se présente sous la forme d’un journal intime. Se sentant emporté malgré lui dans une affaire qui risque de le conduire trop loin, il décide de tout écrire pour laisser une trace de l’enchainement réel des évènements. Il ne tente pas de se justifier mais explique ce qui lui est arrivé.
Le lecteur suit l’évolution de ses sentiments, observe la fascination qu’exerce Yvette sur lui. Pendant le procés d’abord, puis chez elle ensuite, il ne peut se soustraire à cette femme que son épouse semble avoir acceptée. Il l’entretient, accepte ses incartades et ses quelques amants passages, mais ne supporte pas qu’elle s’éloigne. Il s’isole et s’enferme entre sa relation et son travail, s’épuise dans cette double vie qui ne le satisfait pas, tout en lui étant indispensable.
Pendant les 200 pages de ce livre, on sent la tension palpable, on attend l’évènement inéluctable qui ne va pas manquer d’arriver.
Je me sius demandée qui allait craquer, puis qui allait mourir. Tout est calme mais on sent la menace sourde qui guette. Les pages se tournent sans même y penser tant on attend quelque chose.
Alors bien sûr, la moralité de Maitre Gobillot peut être discutée, de même que l’attitude de sa femme, mais finalement, ce n’est pas le plus important.

Si vous aimez les romans psychologiques, les thrilles, les romans bien construits et bien écrits, si vous avez aimé le film ou si vous voulez lire un bon roman, jetez-vous sur ce livre.


Merci à Blog-O-Book  et  au livre de poche pour ce partenariat si plaisant.



J'ajoute la Belgique à mon Tour du monde littéraire et une première lecture pour le challenge Littérature Belge.

 


mercredi 6 octobre 2010

Challenge littérature belge

Un nouveau challenge a fait son apparition dans la liste qui figure à droite de ce blog.
Reka nous propose en effet d'aller lire chez les Belges !
Il n'est pas très loin, ce petit pays (tout est relatif, bien sûr) et pourtant, je connais assez mal les auteurs belges.
On connait évidemment Amélie Nothomb, mais les écrivains francophones d'Europe sont souvent assimilés à la littérature française, ce qui les rend quelque peu invisibles.

Ce challenge est donc une très bonne façon d'aller voir de ce coté, surtout que j'aime beaucoup la Belgique, Bruxelles, Gand, Louvain vieille et neuve, Brugges...

Pour commencer, je me suis inscrite en Petit Belge et je dois donc dire trois auteurs belges avant le 31 décembre 2013.
Cela me laisse même le temps d'en rajouter :)
J'ai sélectionné :
- Jean-Philippe Toussaint, L'Appareil-photo (qui est dans ma PAL)
- Peter Aspe, De sang royal

Pour le troisième, je piocherai parmi Simenon, Henri Vernes, Marguerite Yourcenar ou Amélie Nothomb et si j'en lis un peu plus, je pourrais même devenir un gros Belge (5 auteurs ou +).

Et vous ? ça vous tente ?
Vous connaissez des auteurs belges ?

Pour lui faire plaisir, voici aussi un lien vers le nouveau blog de Georges
Je suis sûr que vous connaissez déjà ce journal de lectrice d'un nouveau genre, mais au cas où, je vous renvoie vers sa prose...

Et merci à La Parisienne et à sa main innocente pour m'avoir sélectionné pour son anniversaire :D
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