Aucun message portant le libellé Challenge Dames de lettres. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Challenge Dames de lettres. Afficher tous les messages

jeudi 1 décembre 2011

Plage de Marie Sizun


Jeudi dernier, j'ai lu Plage de Marie Sizun.
Pourtant, c'était un jour de travail. J'ai donc lu ce livre en deux trajets de train et une heure de lecture vespérale, bien qu'il soit composé de 250 pages.
Je ne l'ai pas dévoré, comme on peut le faire avec un livre trépidant qui nous pousse à tourner les pages pour connaître la suite, mais je l'ai lu sans me poser de question, les pages se tournant les unes après les autres.
Il faut dire que Marie Sizun écrit bien. Ce roman est bien composé, agréable à découvrir.
La saison ne correspondait pas au sujet du roman, mais je crois que cela l'a rendu meilleur. Plage n'est pas un roman à lire sur la plage, sous peine de déprime possible, surtout si vous êtes seule sur cette plage. Au contraire, la lecture d'hiver lui confère cette nostalgie des étés passés, ce parfum de vacances oubliées, mais qui reviendront peut-être avec le prochain été.

Anne attend. Elle est venue cinq jours plus tôt pour l'attendre, préparer sa venue ce samedi.
Il lui a promis qu'il pourrait se libérer, la rejoindre dans cette petite station balnéaire où personne ne pourra le connaître.
Anne a choisit un petit hôtel, genre pension de famille, juste devant la plage. En attendant, elle lit la pile de livre qu'elle a apporté, elle attend qu'il l'appelle, elle va sur la plage.
Chaque jour, elle observe les vacanciers, ceux qui sont du coin et ceux qui ne font que passer, ceux qui ont des enfants et les personnes âgées, ceux qui se baignent et ceux qui restent sur le sable.
Le premier jour, il l'appelle. Il a réussi à s'échapper quelques minutes pour lui parler et lui confirmer qu'il sera là samedi. Elle s'imagine ce qu'ils pourront faire tous les deux, les endroits qu'ils visiteront. Elle repense à leur rencontre, aux surprises qu'il aime lui faire.
Puis les jours passent et il ne rappelle pas, alors Anne s'occupe, rencontre du monde, visite... et réfléchit...

Elle réfléchit tant qu'elle finit par ne plus être la même quand elle rentre à Paris.
Car le propos central de l'auteur m'a semblé être cette évolution personnelle d'Anne, ce cheminement de pensée qui fait qu'elle rentre plus forte.
Sa mère, son amant, son travail, tout y passe et dans l'attente, elle a le temps de s'interroger sur sa vie, sur les hommes, les enfants, sa relation aux autres et au monde.
Le cadre est idéal, et qui n'a pas laissé divaguer ses pensées seule sur une plage ?
Rien ne vient distraire le penseur, si ce n'est l'enfant qui passe en jouant avec le sable, ou de nouveaux arrivants qui vont entrainer un nouveau fil de souvenirs ou d'idées à venir.

J'ai beaucoup apprécié le rythme calme qui se dégage de ces pages.
En ouvrant ce livre, j'ai eu l'impression de me glisser dans une bulle, un espace clos au milieu du brouillard. L’hôtel et sa plage où séjourne Anne sont isolés de tout. Il n'y a que peu de touristes, et lorsqu'elle choisit de changer de plage ou d'aller visiter un lieu touristique proche, cela ressemble à une expédition.
L'intrusion de son amant dans cet espace semble dès le départ impossible, tant cet univers est féminin et fermé, et chacun de ses coups de fil (peu nombreux d'ailleurs) semble une intrusion violente qui déstabilise l'équilibre.

Par contre, j'ai trouvé que l'évolution du personnage d'Anne se faisait quand même un peu rapidement.
Cinq jours, c'est un peu court car la transformation est radicale. Il ne s'agit pas seulement de changer d'avis, Anne change complètement.
D'un autre côté, je conçois qu'elle ait pu avoir un déclic qui l'a poussée à voir sa vie autrement.

Un jolie livre, finalement, et une histoire un peu triste.

Si vous avez une après-midi de lecture au coin du feu devant vous, si vous trouvez les images de famille sur les plages bretonnes terriblement mélancoliques, si vous cherchez un livre un peu triste mais un peu optimiste aussi, ce livre pourrait vous plaire.



On est jeudi, et comme ce livre a été lu en une journée un jeudi, je le range dans les livres lus avec George le jeudi :



Ce mois-ci, avec ce livre, je peux (enfin) valider une lecture pour l'objectif PAL.
J'ajoute aussi un livre pour le challenge petit Bac d'Enna, catégorie « loisir » et une auteure du 21e siècle pour le challenge Dames de lettres.





mardi 28 juin 2011

Au cœur des Himalayas d'Alexandra David-Néel



Je ne sais pas si je vais être très objective dans ce billet, car j’ai lu ce livre en visitant les lieux dont parle l’auteure.
Je ne serais donc probablement pas un bon juge pour vous parler des descriptions ou de l’évocation des lieux, puisque je les avais sous les yeux.
D’un autre côté, je ne crois pas que ce soit le plus important dans ce qu’écrit Alexandra David Neel. Elle répète assez souvent que ce qui l’intéresse, ce sont davantage les gens, leurs pensées, leurs façons de vivre plutôt que les paysages. Pour elle, un « paysage » est d’ailleurs quasi uniquement constitué par les gens qui l’habitent, ce qui fait qu’elle passe plus de temps à les décrire qu’à s’attarder sur le décor.

Mais il me faut également dire quelques mots de l’auteur avant de parler du livre. Cette femme, décédée à l’âge vénérable de 100 ans et demi, a été la première occidentale à visiter le Tibet à une époque où aucun étranger n’était autorisé à y entrer. A dos de mulet ou à pied,  accompagnée d’un guide et parfois de porteurs, elle a arpenté les Himalayas, a visité Lhassa, a appris le tibétain et l’hindou, et est même devenue sadou !

Pendant ses voyages, elle remplissait des petits carnets, prenait des notes en vue de la rédaction de ses mémoires. Elle a ainsi pu laisser de nombreux récits de voyage, mais a aussi publié des guides sur le bouddhisme qui constituent toujours une référence aujourd’hui.

Dans ce livre, Alexandra David Neel se rend au Népal, pays interdit aux étrangers en 1912. Seuls quelques observateurs britanniques étaient autorisés à séjourner à Katmandou, pour « observer la situation ». Si d’autres voyageurs souhaitaient s’y rendre, il fallait demander une autorisation spéciale, et la route imposée par le gouvernement était destinée à décourager les voyageurs de revenir seuls.
Grâce à des amis hauts placés, Alexandra David Neel se voit proposer ce séjour et bien qu’elle n’en ait pas particulièrement envie, elle se rend à Katmandou. Ce point a son importance, car elle se montre souvent très critique à propos des Népalais. Dans son récit, elle raconte le voyage, les coutumes locales et décrypte certaines pratiques religieuses.

L’avantage de ce livre, pour le voyageur, c’est qu’il permet de comprendre certaines particularités du pays. Les coutumes religieuses, par exemple, et le mariage bouddhisme-hindouisme ou les relations des Népalais avec les Tibétains sont analysés par une femme qui connaît parfaitement ces populations.
Son discours est à la fois simple et détaillé, elle se place du point de vue de l’occidental, tout en se référant à une réalité indienne qui lui permet de faire des comparaisons. Elle est ainsi très claire et son lecteur dispose des clés principales de compréhension. 

Pendant son voyage, Alexandra David Neel suit un circuit qui est resté le même aujourd’hui et m’a amené à m’interroger sur la quasi impossibilité à l’époque comme aujourd’hui d’aller rencontrer des Népalais de la campagne profonde.

J’ai aussi pu constater que les lieux n’avaient pas beaucoup changés. Alexandra David Neel visite les même lieux que ceux qui sont visités par les touristes pressés d’aujourd’hui, mis à part Pokhara qui a été développé plus tard.
Restituant l’atmosphère de ces lieux, l’auteure essaie de nous faire comprendre le fonctionnement de la société népalaise, son rapport souvent tendu avec des populations installées depuis des décennies mais non népalaises comme les Tibétains.
Ces explications laissent entrevoir une population fière de son pays mais proche du racisme et trop enfermée sur elle-même pour pouvoir se développer de manière harmonieuse. Pour Alexandra David Neel, les Indiens sont méprisés par les Anglais, mais ils le leur rendent bien, alors que les Népalais croient les dominer et ne les voient pas approcher. Mais son point de vue doit être pris pour ce qu’il est : un point de vue personnel. Elle reste fasciné par son voyage au Tibet et habite en Inde. Elle a donc un discours assez orienté et ne le cache pas.
Cela n’a toutefois pas d’incidence pour le lecteur, et ce livre reste une jolie découverte de ce pays.

Si vous allez au Népal, si vous êtes amoureux de l’Himalaya, des montagnes, si vous aimez les récits de voyage, si vous voulez être dépaysé en 100 pages, jetez-vous sur ce petit livre, vous serez comblé.


Cette lecture vient compléter :



vendredi 31 décembre 2010

La princesse de Montpensier de Madame de Lafayette

Histoire de bien commencer l’année demain, je finis aujourd’hui mes billets de lecture restés en attente.
Je pourrais ainsi débuter cette nouvelle année pleine d’entrain et avec une nouvelle to-do-list.
Je ne me fais pas d’illusion, il y aura quelques reports de tâches de la liste de décembre à celle de janvier, mais j’espère évacuer ces travaux pénibles la semaine prochaine (après il faudra corriger les copies des partiels de janvier :S).
Et pour les lectures, je pourrais commencer du bon pied.

Pour cette dernière lecture, je vais vous parler de trois petites nouvelles de Madame de Lafayette, présentées dans un même volume : Histoire de la princesse de Montpensier, Histoire de la comtesse de Tende, Histoire d’Alphonse et de Bélasire.
J’ai lu La Princesse de Clèves il y a plusieurs années, et je vais sans doute faire hurler certains d’entre vous, mais je l’avais trouvé un peu cruche. Je ne dis pas que je n’avais pas aimé, et comme c’était au programme de licence de lettres modernes, j’avais même pu apprécier la modernité de ce roman qui est souvent considéré comme le premier roman au sens moderne de l’histoire littéraire.
Mais l’histoire en elle-même m’avait semblé, même pour l’époque, un peu trop idéalisée.

Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai retrouvé un peu de cet esprit dans la princesse de Montpensier.
Madame de Lafayette semble vouloir faire œuvre d’édification, mais je ne vois pas dans quel sens. Faut-il céder à la tentation (la deuxième nouvelle montre que non) ou faut-il résister, bien que cette résistance n’offre aucun avenir à celle qui résiste.
Dans les deux cas, la jeune femme au centre de l’histoire ne survit pas à l’histoire d’amour dans laquelle elle est embarquée, tandis que l’homme continue sa vie de plaisirs et de galanteries.
La morale serait-elle que seul le couvent sauve les femmes ?

Mais de quoi ça parle, me direz-vous.
Melle de Mézières est promise au frère du duc de Guise. Fréquentant beaucoup la maison des Guise depuis ses douze ans, elle se lie avec le futur duc de Guise. Mais sa famille décide finalement de la marier au prince de Montpensier, espérant acquérir ainsi plus de pouvoir. Le prince a dans son entourage proche un homme de confiance, le comte de Chabannes, qui tombe amoureux de la princesse dès les premières entrevues qu’elle lui accorde. Quelques temps après son mariage, elle revoit le duc de Guise qui décide de la séduire à nouveau, le comte de Chabannes servant d’intermédiaire.

L’histoire de la Comtesse de Tende est similaire, mais elle cède à son amant et tombe enceinte.
Quand à la troisième nouvelle, il s’agit d’une histoire assez différente, puisque le personnage principal est un homme. Alphonse aime Bélasire, mais lui comme elle se sont promis de ne jamais aimer car cela est trop douloureux. A force de preuves d’amour, Alphonse parvient à convaincre Bélasire de son amour et le mariage est décidé. C’est alors qu’il développe une jalousie ravageuse…

J’ai préféré la deuxième nouvelle, je l’avoue. La comtesse de Tende a un comportement et une fin qui me semblent plus lisibles et plus compréhensibles.
La princesse de Montpensier et Alphonse sont tous deux des personnages excessifs qui vont au bout de leur idée, ce qui cause leur perte. La première, à la différence du second, semble toutefois être prisonnière de la société dans laquelle elle vit. Ce sont les autres qui décident pour elle et les seules décisions qu’elle prend la conduisent à sa perte.
Faudrait-il alors se laisser guider par les usages, sa famille, son rang ?

Je crois que cette lecture me pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Le format vraiment très court impose un rythme rapide, sans que le lecteur puisse vraiment connaître les personnages, mais l’action générale semble plus importante que les différents caractères qui s’y présentent.
Les traits essentiels de leur personnalité sont indiqués au lecteur qui a toutes les cartes en main pour suivre le récit.

Si vous n’avez jamais lu Madame de Lafayette, je vous conseille de commencer par la princesse de Clèves, mais c’est une petite lecture courte intéressante.

La princesse de Montpensier me permet de valider :



samedi 9 octobre 2010

Challenge Dames de lettres

On enchaîne les challenges...

J'ai repéré cette semaine ce petit challenge qui semble bien sympathique, le challenge Dames de lettres. C'est sur le blog bleu de Céline.
Nous sommes déjà plusieurs, si je ne m'abuse :p


Pour le moment, de façon modeste, je m'inscris pour être Demoiselle des lettres et lire un auteur par siècle, mais j'aime aussi beaucoup l'idée du niveau Souveraine des lettres pour lequel il faut choisir des genres littéraires différents.
On verra...

J'ai déjà dégoté dans mes achats récents les Mémoires de Marguerite de Navarre et Mademoiselle de Montpensier de Madame de la Fayette.

La reine Margot a écrit ses Mémoires au 16e siècle, cela ma fait un siècle de plus ;)

Pour le reste, on verra au fil de mes lectures...

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...