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samedi 19 février 2011

Aphorismes de Victor Hugo


Je poursuis aujourd’hui sur ma lancée des petits livres atypiques (voir par ici pour le premier).
Lors d’un partenariat organisé chez Blog-O-Book avec le libraire éditeur Ivres de livres, j’ai postulé pour lire Aphorismes de Victor Hugo.
Je dois avouer n’avoir pas lu beaucoup d’ouvrages de Victor Hugo, à part Notre-Dame de Paris, Le Dernier jour d’un condamné et Les Contemplations il y a quelques années. Je garde un excellent souvenir des Contemplations (des deux autres également), lues dans un vieux livre de poche qui appartient à ma mère et date de sa propre jeunesse. Les Aphorismes de Victor Hugo ne pouvaient donc que me plaire.

Là encore, il est difficile de vous résumer ce livre.
Il s’agit d’une suite de mots, organisés par ordre alphabétique, et portant sur des sujets variés. Ces sujets sont liés au travail et à la vie de Victor Hugo, et on comprend assez vite le lien qui existe entre eux. Dès la lettre A, par exemple, j’ai noté la présence du mot « adultère » qui a quand même constitué un style de vie pour Hugo, ou à la lettre B « beau », « beauté » et toutes les recherches théâtrales et artistiques de l’écrivain me sont revenues en mémoire, le romantisme, la bataille d’Hernani…

Mais qu’est-ce qu’un aphorisme ?
Sur le site Études littéraires, un aphorisme est «  une formule brève qui résume l'essentiel d'une pensée ». Victor Hugo propose donc ici, pour chaque terme choisi, l’essentiel de sa pensée en une phrase. J’ai également lu qu’un aphorisme est le contraire d’un lieu commun, et effectivement, les aphorismes qui sont dans ce livre sont tout sauf des lieux communs.
On y sent la pensée d’Hugo, sa façon de concevoir la vie et d’envisager son art. C’est à la fois un recueil de petites phrases et de pensées.
Voici quelques exemples :

Adultère : L’adultère est une curiosité de la volupté d’autrui. [Reliquat de Notre-Dame de Paris]
Romantisme : Romantisme n’a jamais été qu’un mot de guerre. [Critique]
Satan : Dieu est l’auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre. [Philosophie prose]

Certains aphorismes font sourire, d’autres font réfléchir, et l’éclectisme apparent de leur réunion dans ce livre crée un ensemble agréable à lire car on alterne les niveaux d’un terme à l’autre. On apprend aussi beaucoup sur le mode de pensée d’Hugo, et sur sa façon de voir la vie.

J’ai toutefois été un peu gênée par l’absence d’introduction. Comme vous pouvez le voir dans les citations, une mention entre crochets semble signaler l’origine de ces phrases. Hugo aurait donc réuni ou  compilé dans ces carnets des petites phrases tirées de ses diverses publications ou les paroles de certains de ses amis. N’étant pas une spécialiste d’Hugo, je ne connais pas sa bibliographie par cœur, et il m’est donc parfois difficile de lier un aphorisme à un texte. Une petite notice aurait donc été la bienvenue, au moins pour savoir sous quelle forme ces aphorismes nous sont parvenus. C’est néanmoins un défaut mineur de cet ouvrage.

A part ce petit bémol, c’est un livre sympathique, original, et destiné autant aux amateurs d’Hugo, qu’à ceux qui veulent le découvrir. Je le range volontiers à coté du dictionnaire des idées reçues de Flaubert, car il m’a semblé qu’il s’agissait du même type de petit livre à consulter de temps en temps pour passer un bon moment.


Merci à Blog-O-Book et au libraire éditeur ivres de livres pour cet envoi bien sympathique. 



mercredi 16 février 2011

A la file indienne de Gilles Guilleron

Lors de la dernière opération Masse Critique chez Babélio, j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour recevoir A la file indienne.
En tant que linguiste de formation (bah vi, c’est mon domaine scientifique), ce titre m’avait sérieusement fait de l’œil dans la liste des livres proposés. Il fait suite à A la queue leu leu, titre précédent du même auteur tout aussi instructif.

Il n’est pas possible de réellement résumer ce livre.
Une introduction présente le principe utilisé par l’auteur où il explique qu’il a choisi 300 expressions courantes, non argotiques ou passées dans le langage courant.
Les expressions sont ensuite classées par ordre alphabétique en fonction du mot important dans chacune d’elles. « Être chocolat », par exemple, est classé à la lettre C pour chocolat.
Je vais tout de même vous donner des exemples.
L’expression « faire cavalier seul » provient du domaine du cheval, bien sûr, mais en passant par la danse. Le danseur a été nommé cavalier dès le 16e siècle, puis une figure de danse du quadrille où le cavalier dansait seul devant sa cavalière a amené l’expression du cavalier seul.
La « grenouille de bénitier », elle, réunit deux éléments proches de l’eau : la grenouille et la dévote jamais très loin de l’eau bénite. Toutes deux ont besoin de cette eau pour vivre et la dévote ne manque jamais de se signer quand elle entre dans une église.

Pour moi, ce n’est pas un livre qui se lit en continu, comme un roman par exemple, mais c’est un livre qui se consulte, qui se prête, qui se sort quand on a un doute, quand on a cinq minutes de libre ou qu’on veut sortir sa science ;p
Bourré d’informations diverses, il contient aussi de petits paragraphes qui permettent d’aller plus loin en précisant les auteurs de telle ou telle œuvre littéraire ou en rappelant le nom d’inventeurs ou de créateurs.
Les expressions choisis sont les plus courantes, la première est ainsi « briller par son absence » et la dernière «au vu et au su de », mais on y trouve également « frère Jacques », « être de mèche », « tourner autour du pot », « soupe au lait »… Il n’y a que l’expression « faire son chemin de Damas » qui m’était inconnue.
C’est donc un ouvrage assez exhaustif, qui doit bien compléter le premier volume, mais qui se lit très bien tout seul.

Il est resté trois semaines dans mon cartable (je lis pendant mes pauses), et on me l’a même réclamé pendant une pause déjeuner, moment où traditionnellement, on ne parle pas travail.
C’est pour vous dire à quel point il est intéressant.
D’ailleurs, je le rangerais volontiers dans la catégorie de ces petits livres passionnants et très utiles du type de ceux qu’écrit Henriette Walter.
Je pense que je continuerai également à le consulter de temps en temps, surtout que l’index en fin de volume est très utile.

En bref, un petit livre utile et intéressant quand on s’intéresse à la langue française, mais également quand on veut juste s’amuser un peu. Je le recommande sans hésiter.



Je remercie Babélio pour l’opération Masse critique et les éditions First pour cet envoi instructif et agréable. 





jeudi 16 septembre 2010

Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Pour ma première lecture commune sur le forum LivreAddict, je me suis inscrite pour lire Mrs Dalloway de Virginia Woolf.
Ce livre figurait dans ma PAL, et il squattait mes étagères successives depuis une douzaine d’année.
D’ailleurs, j’ai retrouvé un vieux ticket de théatre de 40 F de ces années là dans les pages de ce livre.

Quand j’ai vu cette proposition de lecture commune, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de le lire et de le changer de bibliothèque puisqu’il passe de la PAL aux livres lus.

Pari tenu !
Enfin pour la lecture, parce que pour le billet, je suis en retard J
Le livre devait être lu pour le 15 septembre, et c’est fait. Mais le billet n’a pas voulu se publier hier…

Maintenant, il faut que je vous dise ce que j’en ai pensé.
Je dois avouer qu’il m’a été difficile d’avoir un avis définitif.
Dès le début de ma lecture, j’ai senti que je ne pourrais pas reposer ce roman s’en l’avoir terminé.
Il y a beaucoup de choses qui m’ont vraiment plu, et j’ai été touchée par beaucoup d’autres.
Par contre, j’ai été déroutée par le style de l’auteur qui cueille le lecteur d’emblé et lui impose une progression par contact entre les personnages.
On fonctionne un peu comme ça aujourd’hui quand on se promène sur Internet. Cela se nomme la sérendipité. Quand vous cliquez sur des liens successifs de blogs en blogs et que vous allez d’une page à l’autre, vous vous déplacez sur la toile par sérendipité. Les pages lues peuvent avoir peu de rapport entre elles.
Eh bien dans ce livre, le narrateur fait pareil. On suit d’abord un personnage, puis un autre qui se trouve dans un lieu commun, puis encore un autre croisé dans une rue…
Finalement, on a envie de tous les connaître !

Alors de quoi ça parle ?
Clarissa Dalloway, femme accomplie dans la cinquantaine, organise une grande soirée mondaine.
Le roman se déroule pendant la journée qui précède cette soirée.
Une fois que je vous ai dit ça, je ne vous ai rien dit, car pendant cette journée, Clarissa va rencontrer de nombreux personnages, va en croiser d’autres, va repenser à sa vie passée, aux choix qu’elle a fait, à sa fille, à son mari, à son amour de jeunesse…
Mais la particularité du roman est de juxtaposer, d’entrecroiser les vies de ces personnages croisés, effleurés. Finalement, en une journée, on lit la vie de Clarissa, celle de son amour déçu Peter Walsh, on croise son mari, on suit sa fille, et surtout, on rencontre Septimus et sa femme Lucrezia.
Le fil de la narration se poursuit par croisement, les personnages fréquentant les mêmes lieux jusqu’au dénouement final.
Peter Walsh est un homme qui a raté sa vie, qui revient des Indes mais reste attaché à ce qui aurait pu être. Septimus est paranoiaque, sa femme souffre de ne pas comprendre ce qui se passe et étant italienne, elle se sent perdu dans Londres sans appui.
Quand à la fille de Clarissa, elle est sous l’influence d’une gouvernante névrosée qui semble bien amoureuse de son élève.
Seul le mari de Clarissa semble vivre sa vie sans encombres.

 Ce que l’on devine dans ce résumé, c’est que la personnalité de Virginia Woolf se laisse vraiment entrevoir dans ce livre. Écrit pendant une période de rémission entre deux dépressions, il m’a semblé qu’il permettait à l’auteur d’exprimer les multiples facettes de sa personnalité, mais également de sa vie et de celle de son mari.
Les thèmes évoqués sont ceux que l’on associe à Virginia Woolf : l’homosexualité féminine, le suicide, la dépression, ou la société mondaine.
Dans le roman, Septimus est dépressif, il a des hallucinations et Clarissa est plus que nostalgique. Peter, quant à lui, est insatisfait et ancré dans le passé. La gouvernante de la fille de Clarissa est elle-aussi psychotique.
Comment ne pas penser qu’il s’agit là des différentes facettes de la folie de l’auteur ?
Cet aspect m’a particulièrement intéressé car il est bien développé.
Et si le roman est composé d’une façon vraiment surprenante, il maintient tout de même une certaine tension narrative qui pousse à connaître la vie de ses personnages.
Ce n’est pas trépidant, mais les personnages sont attachants et en quelques pages (le roman ne fait que 200 pages) on arrive à les découvrir.
Malgré ces thèmes un peu lourds, il ne m’a pas semblé que le livre était déprimant. Je trouve plutôt que certains personnages sont positifs et permettent d’équilibrer l’ensemble.

Finalement, je dirais que j’ai bien apprécié cette lecture et je pense que je relirai ce livre.
Je n’avais aucune note dans mon édition, ce qui fait que certains passages me sont demeurés un peu hermétiques. Mais j’ai lu sur le forum que d’autres lecteurs ont été déroutés par les notes.   
Il faudra que je cherche une bonne critique de ce livre pour en décortiquer les secrets.

Et vous ? Avez-vous lu ce livre ?

Pour cette lecture commune, nous étions beaucoup.
Hilde, l'Irregulière, Jana, Katzenlyly, evertkhorus ont déjà publié leur billet.
Si j'ai oublié quelqu'un, un petit commentaire et je complète. 



Et un livre de moins dans ma PAL ;)



Mais aussi un livre de plus pour le challenge au bon roman. 

  Et je vais même l'inscrire dans le challenge   J'aime les Classiques :)

mardi 17 août 2010

Comment dormir du Dr Ralph Y. Hopton et d'A. Balliol

La première chose que je voudrais dire à propos de ce livre, c’est qu’il est beau.
Pour la première fois, j’ai eu envie de faire une jolie photo pour vous montrer la qualité de cet objet-livre (bon, je l’avoue, ça, c’est pas trop réussi).
En plus, ce souci esthétique va bien avec le contenu du livre. Le tissu imite la soie, d’un beau rouge foncé (c’est indiqué « toile satinée Orsay rouge ferrari ») et donne envie d’aller se coucher ;), il y a deux autocollants amusants insérés et le bandeau de couverture est plein de surprises quand on prend le temps de le déplier. Si vous croisez ce livre en librairie, jetez un œil, c’est original !

Pour cette lecture en partenariat, la demande de l’éditeur était que nous lisions ce livre à deux. Nous avons donc aussi rédigé ce billet à deux, et vous allez voir qu’il y a effectivement des chapitres sexués dans ce livre.

Elle : Pourquoi tu as accepté de lire ce livre avec moi ?
Lui : Parce que tu ronfles, alors j’espérais trouver une idée pour dormir.
Elle : ça, c’est pas vrai, je ne ronfle pas !
Lui : si tu ronfles !
Elle : bon, et si on parlait du livre plutôt ?
Lui : Ah oui, le truc bizarre que tu m’as fait lire ?
Elle : Pourquoi tu as trouvé ça bizarre ?
Lui : Ben c’est pas un livre habituel, quand même. Donner des conseils pour dormir sur le yacht d’un ami, c’est pas courant !
Elle : Oui, mais ce livre suit le modèle des livres d’étiquette des années 1930. Alors forcément, c’est destiné à une certaine classe sociale qui, j’imagine, va passer le weekend sur des yachts. Quoique celui-ci soit bien miteux. Et il n’y a pas que les yachts qui sont abordés, il y a aussi les wagons-lits et le camping.
Lui : Deux endroits que nous ne fréquentons pas franchement souvent.
Elle : C’est vrai, mais bon il y a d’autres conseils.
Lui : Oui, à propos du coucher et du lever, très instructif, et à propos du conjoint qui lit au lit ! J’espère que tu l’as bien lu !
Elle : (oui, je lis au lit XD) Comme j’espère que tu as bien lu le chapitre sur le conjoint qui rentre tard (il y en a aussi un sur l’épouse qui rentre tard).
Lui : Je ne rentre jamais tard… Ce qui est marrant, par contre, c’est que certains chapitres sont destinés aux hommes, et d’autres aux femmes.
Elle : oui, on ne dort pas pareil, il faut croire.
Lui : ça, c’est vrai, quand même !
Elle : c’est surtout nos comportements autour de la chambre, qui sont différents. Et tu as vu la date de première publication ? C’est indiqué 1936 !
Lui : On comprend mieux certains passages ! Le mode d’emploi pour accepter ses amis dans sa maison de campagne ne doit plus servir à grand monde !
Elle : Je ne sais pas si ce n’est pas un artifice de l’éditeur, mais c’est plutôt drôle ! Et finalement, tu dirais quoi de ce livre ?
Lui : Je dirais qu’il faut l’offrir aux amis qui ont tendance à s’incruster. Mais c’est quand même un peu décalé.
Elle : C’est justement ce qui est drôle ?
Lui : Oui, mais il faut prévenir, alors !
Elle : C’est vrai que si on ne le lit pas au second degré, on risque de passer complètement à coté.
Lui : Oui, on peut sans doute l’offrir avec une notice !
Elle : En tout cas, pour une pendaison de crémaillère d’un jeune couple, ça peut être rigolo.



Voilà finalement le mot de la fin : « rigolo ».
On a bien ri, et la lecture en couple nous a permis de passer un bon moment.
C’est vrai que c’est un peu décalé, mais c’est justement tout le sel de ce livre.



Cette lecture a fait l’objet d’un partenariat. Je remercie les éditions de Monsieur Toussaint Louverture et le Blog-O-Book pour cet agréable moment que nous avons passé.  


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