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mardi 23 avril 2013

Trois accidents et un suicide de Seamus Smyth


Enfin une bonne lecture !
Après une accumulation de choix de lecture décevants, j’ai enfin lu un livre qui m’a plu.
Je n’y croyais plus, mais la quatrième de couverture m’avait laissé penser que je pourrais passer un bon moment avec cet auteur irlandais qui m’était totalement inconnu.
Et effectivement, c’est un roman vraiment sympa, à condition, je pense, d’avoir une bonne dose de second degré pour l’apprécier.

Gerd est tueur à gage.
Voilà, c’est son métier. Il est spécialisé dans la création de scénarios compliqués destinés à tromper la police.
Et jusqu’à maintenant, cela a toujours fonctionné.
Il faut dire qu’il soigne les détails, n’hésitant pas à enquêter sur les cibles pendant plusieurs semaines pour que le travail puisse être fait le mieux possible.
D’ailleurs, Gerd n’aime pas le gaspillage. Pas de mort inutile, un minimum de contacts extérieurs et un maximum de sécurité.
Il imagine une façon de faire, la transmet à son patron, et c’est un autre qui fait le boulot.
Le cloisonnement est sa règle, comme dans l’IRA.
Parfois, il faut tout de même se salir les mains, mais c’est assez rare.
La vie de Gerd pourrait être parfaite si sa femme n’avait pas décidé de le quitter, et si sa belle-sœur, journaliste au service criminel, n’avait pas décidé de fourrer son nez dans ses affaires…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tueur à gage n’est pas banal !
Un tueur qui ne tue quasiment jamais mais qui n’hésite pas quand c’est nécessaire, qui raconte sa vie et surtout son travail avec ses difficultés et ses réussites comme s’il était plombier, c’est plutôt original.
Évidemment, Gerd est sans doute un psychopathe, mais ça n’a pas vraiment d’importance.
On rigole pas mal, on apprend plein de trucs et on devient un tueur perfectionné sans même s’en apercevoir.

Certes, il vous faudra tout de même une bonne dose de second degré, mais dès qu’on accepte de basculer dans sa tête, on s’amuse.
Il n’y a pas de temps mort, l’histoire se déroule sous nos yeux et on n’en perd pas une miette.
Le point de vue développé est d’ailleurs tellement original que je me suis souvent demandé jusqu’où l’auteur allait aller.
Son écriture fluide ferait passer n’importe quoi pour un acte naturel, autant que d’aller boire un café ou conduire ses enfants à l’école.
La narration alterne ainsi les épisodes où Gerd se plaint du départ de sa femme et ceux où il raconte son métier de tueur avec une jubilation qui se partage.

Gerd est aussi un être humain avec ses contradictions, et la sienne c’est d’aimer les femmes qui réfléchissent un peu mais pas trop.
Franchement macho, il préfère quand sa femme est autonome, mais soumise.
Pour lui, une bonne épouse est à la maison et ne pose pas de questions.
Cela pourrait choquer la féministe que je suis, bien sûr, sauf que ce personnage est clairement une caricature, et c’est ça qui est drôle !

Par contre, il n’y a pas de suspense à proprement parler, et pas de meurtrier à découvrir.
Si vous êtes adepte du Whodunit, de la recherche des indices, vous serez déçu.
Si vous voulez passer un bon moment avec un type bizarre, vous passerez un bon moment.

En bref, un bon petit roman original qui se lit tout seul et nous fait découvrir un auteur irlandais qui a du talent.


Tour du monde

mardi 2 octobre 2012

Inséparables d’Alessandro Piperno


Je reprends ma série de billets sur la rentrée littéraire avec un roman qui restera pour moi un peu spécial. 
Il s’agit en effet du premier roman que j’ai lu sur ma liseuse, mais je vous en reparlerai sans doute bientôt, quand j’aurais « digéré » les avantages et les inconvénients de son utilisation.

Pour en revenir à ce roman, il s’est trouvé dans le lot envoyé par le forum Entrée livre pour l’opération lecteurs VIP en format pdf.
Je l’ai donc lu en août, à la suite de quatre autres romans lus sans enthousiasme.
Après la déprime de la quarantaine, la déprime de la cinquantaine, la déprime de l’inévitable chute de toutes choses et l’originalité extrême du roman de Claro, lire un roman « traditionnel », avec une histoire, des personnages « traditionnels », j’avoue que cela m’a fait du bien.

Filippo et Anna forment un couple atypique.
Jeune starlette de séries B, Anna est capricieuse, trop gâtée par son père millionnaire tandis que Filippo végète et se traine toute la journée.
Ancien médecin humanitaire, ancien militaire, il se cherche sans vouloir se trouver.
Mais il dessine aussi et l’impresario de son épouse trouve qu’il a assez de talent pour aller jusqu’à la réalisation d’un long métrage qui va rencontrer un grand succès.
Il se rend donc à Cannes et se laisse happer par le festival, les honneurs, les conférences où on l’invite ensuite, les fans et ceux qui le dénigrent… bref, il devient une star avec plaisir.
Mais son nouveau monde vacille quand un groupe d’intégristes religieux voient dans son film une attaque contre leur religion et lance un appel au meurtre sur Internet.
Pendant ce temps, son frère Samuel, négociant en laine très à l’aise financièrement, se retrouve acculé par une escroquerie et risque de perdre son emploi et de finir ruiné, perdant alors sa femme et sa situation…

Je lis peu de littérature contemporaine italienne, et Alessandro Piperno ne fait pas partie des écrivains que je connais.
Je ne pourrais donc pas dire si les thématiques qu’il a choisi d’aborder sont fréquentes actuellement dans la littérature italienne, ou s’il fait preuve d’originalité.
Par contre, ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’une suite.
En 2010, Piperno a publié Persécution, un roman qui raconte la descente aux enfers du père de Filippo et Samuel, histoire qui est au cœur des Inséparables et a reçu le prix du roman étranger.

Les relations entre les deux frères sont effectivement assez explosives, tapissées de non dits et de souvenirs qui remontent à cette histoire de famille et qui vont finir par éclater.
Le roman est à la fois tendu par ce qui se passe « en direct » et par ce qu’il s’est passé 25 ans plus tôt.
Les personnages se croisent sans vraiment s’expliquer et ce chassé-croisé tient le lecteur en haleine pendant une bonne partie du roman.

Ces personnages sont d’ailleurs assez bien construits.
Ce n’est pas si fréquent, mais qu’il s’agisse des personnages secondaires ou des principaux, le lecteur dispose d’informations suffisantes pour pouvoir les imaginer et l’auteur s’intéresse autant à leurs actes qu’à leurs pensées.
C’est un vrai plaisir qui rend ce roman pluriel et donne envie d’en savoir plus.

Le roman est aussi pluriel par ses thématiques.
Il parle aussi bien de la communauté juive romaine, que des relations familiales ou de la solitude.
La fraternité n’est pas toujours facile à vivre, la figure de la mère juive n’est pas aisée à évincer et l’héritage familial est un lourd fardeau !

Mais une lecture sympa ne fait pas un coup de cœur.
En effet, si les personnages sont solides, ils sont aussi très superficiels.
Il arrive beaucoup de chose à Filippo et Samuel, leurs vies sont bouleversés, leur quotidien ne ressemble plus à rien, et pourtant, ils ne semblent pas en souffrir tant que cela.
Je n’ai pas eu d’empathie réelle pour ces deux hommes qui prennent la vie en dilettante et semblent mettre une distance avec tout.
L’auteur utilise aussi des procédés un peu gros, comme la menace terroriste qui m’a paru un peu facile, surtout que les services secrets prennent cela très très au sérieux.


Les illustrations m'ont également semblé superflu, même si je vois bien quel est leur rôle dans le livre. 
Du coup, j’ai parfois trouvé le roman long et ennuyeux. Certains détours auraient pu être évités et le lecteur s’en serait mieux porté.

Pour autant, la lecture est agréable, et si je trouve le roman à la bibliothèque, il est fort possible que je lise aussi Persécution.


Je remercie Entrée Livre et la librairie Decitre pour l’envoi de ce livre.




Une sixième lecture pour le challenge 1%  Rentrée littéraire 2012 et un 23e pays pour le challenge tour du monde



Et 1 premier livre lu sur ma liseuse :D !!










vendredi 14 septembre 2012

Casino Royale de Ian Fleming


Je suis fan de James Bond, et surtout de Daniel Craig.
C’est un peu inavouable, n’est-ce pas ?
J’aimais bien aussi Roger Moore, mais je le préférais dans Amicalement Votre

Lorsque j’ai vu la nouvelle version de James Bond dans Casino Royale, j’ai tout de suite adoré son côté mauvais garçon plein de failles, apparemment lisse mais plein de blessures.
Pour ce film, le réalisateur a fait le choix de revenir aux origines de la série, au premier tome des romans de Fleming, pour proposer une trilogie mettant en valeur la construction du personnage de Bond.
Le deuxième volet, Quantum of Solace, n’est pas tout à fait à la hauteur, mais le troisième qui arrive bientôt promet de nous en mettre plein les mirettes.

Bien sûr, en tant que féministe, en tant qu’universitaire, c’est un peu une hérésie d’écrire cela.
Et pourtant, je regarde toujours ces monuments de machisme avec plaisir.
Généralement, l’histoire assez pauvre ne me laisse aucun souvenir, ce qui me permet de les regarder encore et encore, surtout quand ils repassent à 22h ou 23h.

Pour Casino Royale, c’est différent.
Il n’est plus possible aujourd’hui (du moins je l’espère) de produire un gros film international aussi machiste qu’autrefois, et Eva Green (superbe) est tout de même mieux traitée que Carole Bouquet en son temps.
L’histoire a aussi été très travaillée, et un certain nombre de personnages qui reviendront souvent sont présentés avec soin.

Évidemment, comme le réalisateur affirmait être plus prêt du roman, j’ai eu envie de revenir à la source, et de voir ce qu’il en était vraiment du machisme, du martini, de l’instabilité de Bond dans le roman de Ian Fleming.
Je peux vous dire que je n’ai pas été déçu

James Bond vient d’obtenir son double zéro et appartient désormais au cercle fermé des agents ayant un permis de tuer.
Mais ce statut lui semble bien lourd à porter, quand il est envoyé en France pour une mission.
Comme il est le meilleur joueur du service secret britannique, il a été choisi pour participer à une grosse partie de carte où un escroc nommé le Chiffre va tenter de se refaire.
Son banquier qui a pris la forme d’une jeune femme énigmatique doit lui assurer les fonds pour mener la partie, et ses formes avantageuses doivent détourner l’attention.
Bond doit donc tout faire pour gagner la partie, ce qui fera disparaître le Chiffre du circuit criminel.

Que dire de ce petit roman ? 

D’abord, que sa lecture est très agréable.
Il ne s’agit pas d’un roman destiné à un public exclusivement masculin, comme peut l’être SAS par exemple.
Évidemment, c’est une des cibles, mais il n’y a quasiment pas de scène de sexe.
James est chaste, voyez-vous. C’est un petit cœur fragile qui se préserve pour le grand amour !
Vous ne l’auriez pas cru, n’est-ce pas ?
C’est aussi un bon mangeur qui dévore des repas largement commentés par Fleming.
Il goûte tous les plats, parfois très exotiques (on est en Picardie quand même) et si quelques mets lui semblent étonnant, il ne résiste jamais à une belle assiette.
Il a aussi une bien jolie voiture, une Aston Martin qu’il bichonne lui-même.
Il loue un garage pour sa voiture et tient à ce qu’elle soit toujours impeccable.
Un vieux gars en somme !

Mais voilà !
Le vieux gars va rencontrer une belle jeune femme qui ne le laissera pas de marbre.
Il se déconcentre un peu, manque de se faire assassiner au moins trois fois en 150 pages, et finalement repart avec la fille, comme dans les films.
Sauf que ce n’est pas si simple, et c’est là que Fleming est malin.
Comment inciter le lecteur à lire le deuxième tome ?
Par une fin malheureuse qui appelle la vengeance de 007 !

Alors bien sûr, le roman est aussi un peu daté.
Il y a une réflexion antisémite notamment (signalée dans l’introduction) qui cadrent avec l’époque, quelques réflexions de l’agent qui sont aujourd’hui difficiles à lire, et surtout les méchants du KGB ^-^.
Mais le plus drôle n’est pas là !
Ce qui m’a le plus amusé, c’est le décor de la fin du roman.
Bond passe quelques jours avec son amoureuse dans une crique non loin de Casino Royale, au milieu des plages et des pins. C’est beau, la mer est bleue, ils sont heureux.
Vous avez déjà vu des pins et des criques en Picardie, vous ? J
A la décharge de Ian Fleming, il faut rappeler qu’il écrivait en Jamaïque, d’où la Picardie est si exotique…

Si vous voulez revenir à la source du mythe, si vous êtes curieux de connaître le Bond des origines, si un petit roman amusant vous tente, n’hésitez pas.


Un roman de moins dans ma PAL lu pour le challenge PAL express de juin, un ajout au challenge Je vide ma biblio du forum Livraddict, et une destination de plus pour le challenge Tour du monde car Fleming écrivait en Jamaique.


Un aperçu du prochain épisode ^-^





jeudi 19 juillet 2012

Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort


J’ai une attirance particulière pour tout ce qui parle des Pays-Bas et des Néerlandais*.
J’aime beaucoup ce pays et ses habitants, leur mode de vie à la fois austère et festif, à la fois public (les grandes fenêtres ont rarement des rideaux ou des volets) et privé (l’ostentation est très mal vue).
J’ai également un faible pour leur architecture contemporaine, leurs villes historiques et leurs cuisines (néerlandaise et indonésienne).
Quand j’ai trouvé ce roman policier dans les rayons de mon libraire spécialisé, je ne pouvais donc qu’être séduite et je l’ai immédiatement mis dans mon panier.
Il est ensuite resté quelques mois dans ma PAL, mais ça, c’est le lot de la majorité de mes livres.

Il y a quelques années, Karen et Michel se sont installés dans un pavillon de la banlieue d’Amsterdam pour élever leurs deux enfants. Michel travaille en ville et part tôt chaque matin, tandis que Karen s’occupe des enfants et travaille de son bureau familial.
Après des débuts un peu difficiles, Karen a réussi à trouver son rythme, et s’est même fait des amies. Elles ont créées le Club des dineurs et les 5 familles se retrouvent régulièrement pour passer de bonnes soirées.
La vie de Karen est donc bien organisée et suit son cours, quand la maison d’Evert et de Barbara prend feu, piégeant Evert qui ne s’en sortira pas.
Quelques jours plus tard, c’est Hanneke qui se suicide en se défenestrant d’un petit hôtel d’Amsterdam.
Karen se sent l’obligation de comprendre la mort de sa meilleure amie, mais elle sent aussi que ses amis souhaitent passer à autre chose.
Pourtant, elle est certaine qu’Hanneke ne s’est pas suicidé et décide de mener sa propre enquête, quitte à faire éclater leur petite société…

Malheureusement, mon enthousiasme n’a pas été récompensé.
Ce roman est sympa, mais sans plus.
Il y a beaucoup trop de personnages et j’ai mis du temps à identifier tout le monde. Il y a les amies de Karen, les maris des amies, et il faut donc d’abord placer les femmes, puis relier les hommes qui vont avec ces femmes, sans parler des enfants.
Bon, on arrive à se repérer, mais ça finit par être un peu fastidieux, d’autant plus que l’auteur ne les décrit pas vraiment, ce qui ne permet pas de les visualiser.
Pour m’y retrouver, j’avais décidé de me concentrer surtout sur les personnages principaux, mais au bout d’un moment, on est quand même perdu.
Il faut dire que tout le monde ment, puis se drague, couche avec le mari ou la femme d’un autre, et on finit par s’insulter, se fâcher voire se tuer, et là, c’est important d’avoir compris les couples de départ pour identifier les adultères.

Le problème des personnages passé, le roman pourrait être passionnant, mais hélas, il n’y pas vraiment de tension.
Je pensais lire un thriller, avec du suspens, un serial killer qui sévit dans le quartier et le suspens qui monte dès que le soleil est couché, mais ce n’est pas le cas.
Il ne se passe pas tant de choses que cela et tout ceci est un peu mou.
La narration fait quelques aller-retour dans le passé pour qu’on puisse comprendre le présent, ce qui change un peu et aère le récit, et Karen est un peu stressée, ce qui la rend irritable, mais c’est tout.

Il y a quand même quelques points positifs.
Les personnages sont attachants, notamment Karen et Hanneke, et leurs faiblesses paraissent assez communes (même si les adultères sont vraiment nombreux au kilomètre carré dans ce quartier).
On finit par connaître ces femmes et leurs époux souvent absents, et pourtant très présents dans l’intrigue finale, et on ne peut s’empêcher de ressentir un peu d’empathie pour eux.
La fin est un peu caricaturale, mais ça fonctionne tout de même.

Pour résumé, vous trouverez sans doute la lecture agréable si vous aimez les Pays-Bas et si vous cherchez un petit roman policier de société.
Je signale également que d’autres blogueurs ont beaucoup appréciés ce roman J.


* Les Néerlandais francophones vous reprendront si vous les nommez « Hollandais » car la Hollande historique correspond seulement aux régions du sud du pays aujourd’hui dénommé Pays-Bas ^-^. C’était ma minute « prof ».


Encore un roman de moins dans ma PAL, lu dans le cadre du vidage expressproposé en Juin par Miss Bouquinaix et du challenge vidage de PAL deLivraddict.
Je valide aussi une nouvelle destination pour le challenge Tour du monde car je n’avais pas encore lu d’auteur néerlandais.
Et j’ajoute un pays au tour du monde en polar que j’ai commencé il y a quelques temps et que j’ai nommé Polar du monde.





jeudi 24 mai 2012

Shim Chong, fille vendue de Hwang Sok-Yong


Voilà un roman sur lequel mon avis reste très mitigé, bien que je l'ai laissé reposé quelques jours.
Le résumé de quatrième de couverture partait bien, j'avais très envie de le lire, mais il y a de nombreux éléments qui m'ont un peu dérangé.
J'ai aussi mis du temps à le lire (il me semble qu'il y a 3 mois que je l'ai commencé).
Pourtant, il s'y passe plein de chose, c'est trépidant, mais ces 500 pages me sont souvent tombées des mains.

Shim Chong, jeune fille pauvre de Corée, est vendue par sa marâtre à un riche marchand chinois.
Pendant le voyage en bateau, elle est jetée à la mer, pour mieux renaitre en tant que Lenwa, abandonnant sa vie précédente, et une part de son identité.
En Chine, elle est d'abord la concubine d'un vieillard qui espère se nourrir de sa jeunesse pour gagner quelques années de vie, mais cela ne dure pas. Reléguée dans une cour au fond du jardin au décès de cet homme, elle est dès lors dévolue à la vénération de ses cendres et doit s'occuper de l'autel funéraire.
Mais cette vie n'est pas pour elle. En séduisant le fils cadet de ce marchand, elle espère sortir de cette arrière cour et trouver une place auprès de lui. Fasciné par cette jeune femme, il l'installe dans son « logement de fonction », une maison située à l'arrière de son lupanar, et de sa fumerie d'opium.
Lenwa y apprend la vie dans un lieu de plaisir, elle se forme et devient l'une des femmes les plus recherchées par les riches clients, notamment parce qu'elle en reçoit très très peu.
Mais l'un des musiciens du lupanar lui plait beaucoup, et quand les anglais attaquent la ville, elle vient de se marier en secret. Profitant de la confusion, les jeunes époux s'échappent, espérant pouvoir refaire leur vie un peu plus loin...

Je m'arrête là pour le résumé, pour ne pas tout dévoiler, mais Lenwa va encore changer de vie six ou sept fois.
Il lui arrive sans cesse de nouveaux malheurs, ou des rencontres qui pourraient lui permettre de s'installer et de vivre confortablement, mais elle refuse chaque fois de rester.
Alors qu'elle a épousé un prince, elle préfère partir et rouvrir un lupanar dans un endroit inconnu, plutôt que de rester dans son palais. Quand un anglais installé à Singapour lui demande de l'épouser, elle refuse et repart vers son ancienne vie.
Cette bougeotte pourrait se concevoir, mais je ne suis franchement pas certaine que la vie dans un lupanar soit un idéal à atteindre pour toute femme !

L'auteur développe effectivement une image qui m'a semblé assez masculine de ce que peut être la vie d'une femme dans ce genre d'établissement.
Dans la première vie de Lenwa, lorsqu'elle est initiée par ce vieillard chinois qui l'a acheté, Hwang Sok-Yong dépeint des scènes qui sont tout de même proches du fantasme.
Il nous demande d'imaginer cette toute jeune fille, arrachée à son père, à son village, déracinée violemment, dans un lieu inconnu, qui s'ouvre à la sexualité et y prend plaisir immédiatement, réclamant même plus que ce que cet homme faible peut lui donner.
Les scènes sont décrites avec force détail, et sans connaître l'auteur, j'ai deviné très rapidement qu'il s'agissait d'un homme.
De la même façon, jetée dans un lupanar de Formose, soumise aux paysans rustre et en manque de femme, elle vit cela très calmement et enchaine les passes de façon très naturelle.
D'ailleurs, quand elle réussit à sortir de ce milieu, elle y retourne chaque fois, et même si elle ne reçoit plus de client, cela ne la gêne en rien d'y soumettre d'autres jeunes femmes.

J'ai donc trouvé cette jeune femme bien insensible, et cet auteur bien complaisant, sans parler de cette succession de péripéties qui a finit par me fatiguer.
Certes, il faut qu'il se passe quelque chose dans un roman, mais comme le rappelle l'auteur à la fin du livre, la légende de Shim Chong était beaucoup plus simple, et c'est sans doute ce qui faisait tout son intérêt.
D'un autre côté, j'ai appris plein de choses sur la géographie de la région, vu tous les voyages de Lenwa !

Après ce commentaire qui, évidemment, n'engage que moi (je sais que beaucoup de lecteurs ont beaucoup apprécié ce livre), je ne peux que vous conseiller de vous faire un avis personnel et de le lire vous même ^-^


Merci à Libfly et aux éditions Points pour l'envoi de ce roman.




Avec cette lecture, je valide deux participations à des challenges : le challengeDragon et le challenge tour du monde.  






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