samedi 18 décembre 2010

Le temps de la sorcière d’Arni Thorarinsson [Destination Islande]



Pour une fois, je vous livre un billet de lecture avant d’avoir terminé le livre.
Cela ne signifie pas que je ne le terminerai pas, mais c’est en cours, j’en suis précisément à la page 132.
Si je vous en parle avant la fin, c’est que cette lecture traîne un peu en longueur. Je ne dirais pas que je m’y ennuie, mais les pages ne se tournent pas bien vite car je lis plein de choses en même temps.
Or la date fixée pour le défi d’Evertkhorus était le 18 décembre. Je fais donc un premier billet où je suis sure de ne pas vous dévoiler la fin, puisque je ne la connais pas, et j’en ferais sûrement un autre quand j’aurai terminé.

La littérature islandaise m’était totalement inconnue.
Je situe l’Islande, rassurez-vous, mais je suis bien incapable de citer un auteur ou un titre.
J’ai donc cherché un peu pour ce défi « Destination Islande » et j’ai trouvé deux auteurs de polars : Thorarinsson et Indridason qui est apparemment plus connu.
Mon choix s’est ensuite fait en fonction des synopsis, et voici de quoi parle les 100 premières pages de ce roman.

Einar, journaliste qui travaille pour le plus grand quotidien d’Islande, vient d’être envoyé au nord de l’île pour développer une petite rédaction locale du journal. C’est évidemment une punition, puisque Einar est accompagné par Asbjörn, ancien rédacteur en chef et responsable de cette rédaction, avec lequel il n’a jamais pu s’entendre.
Il leur faut donc travailler ensemble, alors qu’Einar tente d’arrêter l’alcool et vit plutôt mal le fait d’être relégué dans ce coin paumé.
La femme d’Asbjörn et Joa, la photographe du journal, complètent ce tableau de naufragés qui tentent de retrouver des repères.
Évidemment, comme dans toute petite bourgade qui se respecte, il ne se passe pas grand-chose, mais ce n’est qu’apparence. Lors d’une sortie rafting, la femme du pdg d’une grande entreprise locale est tombée dans la rivière et a succombé à ses blessures. Un peu plus au nord, dans un village où la spéculation industrielle menace la campagne alentour, des rixes de jeunes racistes ont dégénéré.

Ces 130 premières pages ne contiennent pas vraiment d’effet retentissant ou de meurtre sanglant. Je pense que la mort de cette femme en rafting est un crime, mais j’ai cru comprendre qu’il y en avait un autre qui arrivait. Il me reste encore 300 pages, ce qui justifie que les évènements s’enchaînent tout doucement.
Car il faut bien le dire, il ne se passe pas grand-chose, et pourtant j’apprécie vraiment la lecture de ce livre. Une série de micro évènements, la vie quotidienne à Akureyri, les déboires familiaux d’Einar me plaisent et les descriptions de la société islandaises sont vraiment intéressantes.
Certes, les aspects de cette société choisis par l’auteur ne sont pas les plus valorisants, puisqu’il parle de racisme et de violence, mais je découvre un pays que je ne connais absolument pas.

Je dois toutefois mettre un bémol qui me fait sourire, mais je dois avouer que les noms des personnages comme les noms des lieux ne sont pas simples à mémoriser.


Merci à Evertkhorus pour m'avoir fait découvrir un petit morceau de littérature islandaise :)



L’heure zéro d’Agatha Christie

Dans mon panthéon Christien (ou christique mais là, il pourrait y avoir confusion) figurent quelques romans dont les histoires m’ont particulièrement plu.
L’heure zéro en fait partie.


Mr Nevile  Strange, la trentaine, joueur de tennis professionnel et membre de la bonne société anglaise, a eu l’idée bizarre de réunir pour les vacances son ex-femme et sa nouvelle femme.
Audrey, sa première femme, est aussi une amie d’enfance, et il voudrait pouvoir continuer à la voir malgré leur divorce. Kay, sa nouvelle femme, est une jeune beauté superficielle qui ne goûte pas vraiment la situation.
Il y a aussi Thomas Royde, rentré des Indes pour six mois et qui a grandi avec Nevile et Audrey. Il cache moyennement bien son petit faible pour elle.
Cette société se retrouve à la Pointe-aux-mouettes, chez Lady Tressilian, dont le mari fut le tuteur de Nevile pour des vacances qui vont être mouvementées.  

Comme le titre l’indique, il est encore question de temps dans cette histoire.
L’art de l’auteur a été de tendre ce récit pour que le lecteur ait conscience du temps qui passe. Il ne s’agit pas de s’identifier à un personnage, puisque les évènements s’enchaînent sans qu’aucun d’entre eux n’attende un meurtre, mais de créer une attente qui donne l’impression qu’à chaque page il peut se passer quelque chose.
Le roman commence par un prologue où, lors d’un dîner d’hommes de lois la discussion vient à porter sur les qualités d’un bon roman policier. L’un d’entre eux affirme qu’un bon roman policier ne présente pas le meurtre au début mais doit faire monter la tension jusqu’à l’heure H, celle du meurtre.
J’aime beaucoup ces allusions qu’Agatha Christie place souvent dans ses romans. Elle met ensuite le système en application. La première partie du roman se déroule de date en date et commence plus de six mois avant l’heure H. Les différents personnages sont présentés, on les voit évoluer dans leur vie quotidienne et surtout, on les entend exprimer leur avis à propos de leurs futures vacances.
Les invités arrivent ensuite les uns après les autres, les vacances se déroulent dans une atmosphère très tendue et certains décomptent les jours les séparant de la fin des vacances, jusqu’au moment fatidique.

Encore une fois, le talent d’Agatha Christie est manifeste et ce roman original montre une société où les petits secrets sont très dangereux.
J’ai également découvert le superintendant Battle, haut gradé de Scotland Yard, et le hors série de Lire m’a appris qu’il s’agissait d’un héros récurrent, présent dans quatre autres romans.
Ce hors série est décidément bien fait et je pense que je pourrais ajouter une contrainte à ma participation au challenge de George : lire un roman avec chacun de ses enquêteurs fétiches que sont Parker Pyne, Harley Quinn, le superintendant Battle, le colonel Race, Ariadne Oliver, les Beresford et bien sûr Hercule Poirot et Miss Marple.

Cette lecture est ma troisième participation au challenge de George.



vendredi 17 décembre 2010

The murder of Roger Ackroyd, with David Suchet


Alors que je rédigeais mon billet sur le Meurtre de Roger Ackroyd, hier après-midi, je me suis dit qu’il serait logique de le faire en regardant Hercule Poirot sur TMC.
Je me suis donc installée devant la télé et là, surprise, l’épisode diffusé s’intitule justement Le Meurtre de Roger Ackroyd, ou plutôt The murder of Roger Ackroyd  puisqu’avec la TNT, je peux le regarder en VO sous-titrée.  
J’ai donc pu comparer avec une mémoire toute fraîche.

L’avantage de cette histoire, quand on connait la fin, c’est de pouvoir observer comment les fausses pistes sont traitées.
Le statut de suspect se transmet d’un personnage à l’autre et le réalisateur se focalise sur chacun au fur et à mesure de la reconstitution des évènements.
Car dans cette histoire, il me semble que le plus important c’est justement le temps et l’enchaînement des différentes phases du meurtre. La position de chaque protagoniste au moment du meurtre est reconstituée, puis leurs histoires individuelles avant de pouvoir observer le panorama général, à la toute fin de l’épisode.
Le réalisateur accentue également cet effet en disposant sans cesse dans le champ de la caméra des horloges et des pendules qui décompte le temps pendant le meurtre et pendant l’enquête. Elles marquent les mouvements de chacun des suspects ainsi que ceux de Poirot et constituent un indice à part entière, ce qui est évidemment moins visible dans le roman.

Un autre aspect apporté par ce téléfilm est celui des décors. Dans cette série de la BBC, une grande attention a été portée aux décors années 1930 et aux costumes. Aucun bal ou grande comtesse dans cet épisode et donc aucune robe affriolante. Par contre, la villa de Roger Ackroyd est un superbe spécimen du style art déco anglais, qu’il s’agisse de l’architecture ou de la décoration intérieure.

Mais la difficulté principale de cet épisode résidait dans le traitement de la narration. Comment retranscrire la lecture d’un journal ?
Pendant les premières minutes, j’avoue avoir été troublée. Le journal était filmé, mais la voix qui lisait était celle d’Hercule Poirot. Je me suis donc demandée si c’était lui qui l’écrivait mais la situation s’éclaircit rapidement. Cette lecture intervient ensuite comme une ponctuation après chaque hypothèse invalidée et permet de faire monter la tension. Le journal apparaît également gondolé, ce qui s’explique dans les dernières minutes.
La position de Poirot n’est pas la même non plus. Dans le roman, il est au second plan, ce qui n’est pas le cas ici. En tant que héros de la série, il occupe la place principale.

Il faut aussi dire quelques mots de David Suchet. Quand un personnage romanesque est incarné si longtemps par le même comédien, il est difficile de l’imaginer avec un autre aspect.
Poirot et Suchet se superposent et la panoplie des tics et manies de Poirot lui semble naturel.
Si vous pouvez regarder un épisode en VO, vous verrez également que l’acteur adopte un accent français (oups, pardon, Belge) et utilise des mots en français qui ne sont pas traduits. Ceci explique que certaines répliques des épisodes en VF soient parfois étranges, comme lorsque Hastings reprend Poirot en reformulant ses phrases. En réalité, il traduit en anglais ce que Poirot vient de dire.

En bref, une bonne adaptation du roman qui ne réserve pas la même surprise que le livre, bien sûr (puisque c’est Poirot qui raconte) mais qui se regarde très bien pendant 1h30.

Et un billet de plus pour le challenge de George. 



Le meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie

J’ai plein de billets en retard à publier.
La fin de l’année est bien chargée, je vais donc enchaîner les posts divers et variés sur ce blog pendant cette fin de semaine et la semaine prochaine J

Pour commencer, un petit Agatha Christie.
J’ai ressorti récemment de ma bibliothèque Qui a tué Roger Ackroyd de Pierre Bayard.
Avant de lire ce livre, je voulais quand même relire le roman d’Agatha Christie correspondant pour l’avoir bien en tête. J’ai donc ressorti aussi mon vieil exemplaire hérité de ma maman.

J’ai déjà lu Le meurtre de Roger Ackroyd il y a plusieurs années. La surprise majeure du roman m’est donc connue, et on pourrait penser qu’un roman policier dont on connaît et la fin et le meurtrier n’a plus beaucoup d’intérêt.
Il recèle toutefois encore bien des plaisirs de lecture.
Quand le roman est bien construit, les indices qui avaient égarés le lecteur la première fois apparaissent dans leur fonction réelle, celle de paravent chargé de dissimuler la vérité. Les personnages occupent aussi d’autres fonctions. Alors qu’ils sont les suspects lors de la première lecture, ils deviennent victimes, complices ou témoins.
Cette seconde lecture permet de mieux apprécier le talent de l’écrivain car s’il y a des incohérences, elles sautent aux yeux du lecteur.


Venons-en au roman.
Difficile d’en parler sans trop en dire.
Célèbre pour le procédé utilisé par Agatha Christie, ce roman repose sur une narration à la première personne.
Le Dr Sheppard, l’un des protagonistes de l’histoire, raconte le meurtre d’un de ses patients dans son journal. Le patient Roger Ackroyd, riche capitaine d’industrie vivant avec sa belle sœur et la fille de celle-ci, a été retrouvé mort dans son bureau fermé à clef.
Hercule Poirot, ami de longue date de Roger Ackroyd, a justement décidé de s’installer dans ce village et de prendre sa retraite. Il s’occupe de son jardin et espère avoir trouvé la tranquillité mais ce n’est pas le cas et il va lui falloir résoudre cette affaire.

La publication de ce roman a provoqué un scandale oublié aujourd’hui. Mais l’idée d’Agatha Christie pour tromper le lecteur a véritablement choqué les défenseurs du roman policier, les puristes des sociétés littéraires.
Il était en effet de coutume de suivre les vingt règles du roman policier fixées par Van Dine dans les années 1920 et publiées en France dans le Mystère Magazine. Elles font toujours office de tables de la loi aujourd’hui, et même si, depuis, d’autres transgressions ont eu lieu, celle-ci a fait date.
La notoriété de l’auteur implique en effet que si Agatha Christie décide de ne plus les respecter, ces règles sont caduques. Si elle se permet cela, pourquoi d’autres auteurs ne le pourraient-il pas ?
Le scandale reposait aussi sur le principe d’honnêteté. Une loi tacite implique en effet que l’auteur doit tromper son lecteur, mais dans certaines limites. L’assassin ne peut donc pas être un inconnu, ou un personnage mineur, ou un domestique. Il faut ainsi cacher l’assassin, tout en laissant assez d’indice pour que le lecteur ait les moyens de le découvrir.
Malgré cette tromperie, le meurtre de Roger Ackroyd connut un grand succès, entérinant l’usage et, par la même occasion, interdisant à un autre écrivain d’user du même procédé, désormais éventé.
J’ajouterai pour finir que j’ai été ravie de découvrir une écriture fine et assez travaillée dans ce roman.
Mes lectures "Christiques" remontent à bien des années, à une époque où l’intrigue m’intéressait plus que l’écriture. Or ce roman est une mine de phrases à double sens, de fausses pistes savamment ménagées, et le dernier chapitre laisse émerger des interrogations d’écrivain que l’on pourrait sans nul doute attribuer à Agatha Christie elle-même.

Après cette seconde lecture, une question subsiste néanmoins.
Quel est l’assassin qu’a choisi Pierre Bayard pour réécrire la fin du roman d’Agatha Christie ? 


Cette lecture est ma première participation au Challenge Agatha Christie



lundi 13 décembre 2010

Pour les fans de l'oulipo

Dans la lettre hebdomadaire de Gallimard de la semaine passée, il y avait un lien vers un concours oulipien.

A l'occasion de la sortie d'un coffret comprenant une anthologie et un documentaire vidéo, le site Arte.tv propose chaque semaine des jeux de lettres à la manière oulipienne.
Chaque jour, une nouvelle question est publiée, à laquelle il faut répondre par mail.
Les plus assidus ayant donnés le plus de bonnes réponses dans la semaine se voient récompensés par un coffret.

Etant une fan inconditionnelle de l'Oulipo, je ne pouvais manquer ce jeu, et j'ai donc cogité un peu, et envoyé un mail avec mes réponses.
Et j'ai gagné un coffret !

N'hésitez pas à tenter votre chance, car il reste encore plein de coffrets à gagner.

Pour la troisième semaine, cliquez ici ou sur l'image et bonne chance !

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