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mercredi 28 février 2024

Portrait de femme : Lady Diana [Manga]

Une fois n'est pas coutume, voici un petit manga en un seul volume en ce mercredi ! 

Les manga qui n'appartiennent pas à une série sont plutôt rares et j'ai déjà tellement de séries en cours que je préférais éviter d'en commencer une nouvelle. 

Aucun souci avec ce titre donc, puisqu'il n'y a qu'un tome qui concerne Lady Diana. 

 



J'imagine que vous connaissez comme moi Diana, princesse de Galles qui eut le mauvais goût de ne pas attacher sa ceinture et mourut dans un tunnel parisien une fin de mois d'août il y a plus de 25 ans. 
Sa vie est un roman et toutes les caméras du monde se sont attachés à la suivre. 
Elle a elle-même beaucoup raconté et il ne reste sans doute plus grand chose à dire. 
Et pourtant, dans ce manga, j'ai appris quelques petites choses. 
Le récit s'attache à montrer les tenants et les aboutissants. 
On apprend ainsi que Diana a toujours été généreuse et a pris soin des autres mais un évènement particulier va l'inciter à s'engager encore plus dans cette voie alors qu'elle est princesse de Galles. 
De sa jeunesse à ses dernières années, l'histoire reprend ainsi les moments importants de sa vie et rappelle qu'elle avait trouvé son chemin dans l'ouverture aux autres, emmenant volontiers ses fils avec elle, au grand dam de la famille royale. 

Véritable récit hagiographique, les pages se succèdent pour chanter la gloire de cette princesse malheureuse en passant un peu sous silence la partie un peu plus sombre de sa vie. 
Il est surtout question ici de générosité, de partage. 
C'est très rapide, mais quelques pages de texte en fin de volume donnent davantage d'informations. 
 
Le dessin est assez sobre, les personnages sont tous dessinés avec de grands yeux et des visages doux. 

C'est donc une lecture toute douce, parfaite pour découvrir Diana, notamment pour les jeunes filles. 





vendredi 19 mai 2023

Le cerf-volant de Laetitia Colombani

Je crois avoir lu tous les romans de Lætitia Colombani !
C’est plutôt rare mais à chaque fois, j’ai eu l’occasion d’écouter ou de lire ses publications en audio ou en numérique.
Le cerf-volant n’a pas fait exception et j’ai pu plonger dans ses pages avec enthousiasme. 


 

 
 
Après avoir vu sa vie basculer, Lena tente de se reconstruire en séjournant à Mahabalipuram en Inde.
Elle espère que ce voyage lui permettra de se reposer, de voir autre chose et de revenir en ayant enfin fait son deuil.
Mais les choses ne vont pas se dérouler comme elle l’imaginait…

Si vous connaissez les écrits de L. Colombani, vous êtes habitué au croisement des récits, à l’alternance des histoires selon les chapitres.
Ici, elle fait un choix différent et raconte uniquement l’histoire de Léna.
Au fil du récit, elle va croiser plusieurs personnages féminins qui auront également beaucoup d’importance mais c’est sur elle que le roman se concentre.
En revanche, l’autrice poursuit son plaidoyer pour l’éducation des filles, pour que les femmes sortent de la pauvreté et ne soient plus des laissées pour compte.
Léna est enseignante et se retrouve confrontée à la fois au système des castes et aux difficultés, pour les filles, d’aller à l’école ou de recevoir une quelconque éducation.
Elle va utiliser les moyens à sa disposition pour tenter d’agir à sa petite échelle.
C’est un peu manichéen, sans doute un peu trop joli aussi, mais on la suit avec curiosité et on espère qu’elle réussisse à mener ses projets à terme. 

Les personnages sont également très attachantes. 
Elle parvient à créer une galerie de portrait qui se dépose en nous même lorsque le livre est fermé.
On est aussi tenu par les révélations au sujet du mari de Léna.
On se demande forcément comment elle l’a perdu, ce qu’il s’est passé pour qu’elle soit seule et quelle tragédie s’est déroulée dans sa vie.

C’est donc un roman de femmes, de résilience, de (re)construction au sens propre et figuré.
J’ai aimé suivre l’histoire de Léna, mais je crois que la pluralité des récits m’a manqué.
La narration verse parfois dans les poncifs sur l’Inde, dans la dénonciation occidentale d’un système qui nous est très lointain et qui n’est pas vraiment étudié ici.
Certes, les castes, c’est pas bien, mais nous avons nous aussi de nombreuses choses à faire évoluer dans notre société.
Il m’a aussi manqué un peu plus de décor.
Ce n’est jamais très détaillé dans les romans de L. Colombani mais il aurait pu y avoir davantage d'odeurs, des couleurs, une atmosphère qui m’aurait vraiment indiqué qu’on est en Inde.
Elle mentionne quelques noms de plats, le tchaï bu à certains moments du récit, mais de Mahabalipuram, je n’ai rien retrouvé si ce n’est une vague image de plage.

Si vous avez aimé la Tresse ou les Victorieuses, il y a de grandes chances que vous aimiez ce roman.
Si vous avez envie de lire un texte un peu critique, féministe avec une belle histoire qui tient le lecteur, n’hésitez pas !
Quant à moi, je lirai le suivant malgré mes petits bémols. 
 
 

 
 
 
 Les étapes indiennes avec Hilde et Blandine



 

lundi 17 avril 2023

Witch club de Cardona et Mayen

Une petite histoire de diable et de sorcière, ça vous dit ? 
 
 

 
Norah n’a aucun pourvoir magique.
Au sein de son école de sorciers, elle est souvent moquée par ses camarades de classe.
Pourtant, quand sa tante la Bruja, puissante sorcière doyenne du Conseil, disparaît, elle décide de la retrouver.
Alors qu’elle entre dans le manoir de la Bruja, elle se retrouve face au diable invoqué par un petit esprit domestique de sa tante…

La quête de Norah ne va pas être sans danger, vous vous en doutez.
Elle se retrouve accompagnée par le diable qui est venu sans ses jambes et qu’il faut porter !!
Deux quêtes se mêlent alors.
Tandis que Norah cherche sa tante, le diable qui n’est plus sur son trône pour diriger ses troupes doit faire face à une machination destinée à lui voler sa place !
Le récit est trépidant, les péripéties s’enchaînent et l’histoire nous entraine de l’Enfer à la ville des sorciers sans interruption.
Il faut néanmoins rester attentif car les personnages sont très nombreux (peut-être un peu trop), les changements de lieu parfois un peu rapides et il faut suivre le rythme.

Le dessin de Sandra Cardona est original.
Les visages sont pointus, les décors foisonnants.
La ville des sorciers et l’Enfer sont faits d’enchevêtrements ou l’œil se perd en tentant de suivre les chemins qui n’existent pas.
Les créatures familières des sorciers ont des dizaines de formes et on sent que le dessinateur s’est fait plaisir en les inventant.
Le choix des couleurs mise sur le lilas, les verts éteints alors qu’en enfer, les couleurs sont plus vives. 
C'est original et ça colle bien avec l'histoire. 
 
En bref, c'est donc une jolie découverte que je vous conseille pour passer un petit moment sympathique. 









samedi 15 avril 2023

Tête de pioche, Les bébêtes du Bayou de Brrémaud et Rigano

Voilà une petite BD sympathique qui conviendra autant aux jeunes qu'aux plus grands ! 





Tête de Pioche est une petite fille espiègle.  

Elle vit chez sa grand-mère dans la montagne au milieu de la forêt et parle avec les oiseaux et les petits animaux qu’elle essaie d’aider quand ils ont un problème. 

Sa grande sœur, quant à elle, se promène de ville en ville au grès des différents emplois qu’elle trouve. 

Dans sa dernière lettre, elle annonce qu’elle donnera un concert à la Nouvelle Orléans. 

Quand un prospectus annonçant le concert tombe de l’enveloppe, il n’en faut pas plus à Tête de pioche pour avoir très envie d’aller écoûter sa sœur qu’elle n’a pas vu depuis longtemps… 


Si le début de cette histoire parait triste avec cette petite fille orpheline, le ton du récit ne l’est pas du tout. 

La peine de Tête de pioche est évoquée sobrement puis l’aventure prend le dessus et le lecteur est emporté dans un tourbillon d’évènements. 

Les pages se tournent sans qu’on s’en aperçoive et on termine la lecture dans un souffle. 

Il faut dire que les évènements ont de quoi intriguer et on ne peut qu’avoir envie de savoir comment tout cela va se finir ! 


Le trait de Giovani Rigano est tout rond et les visages sont dessinés avec de bonnes joues et une joie de vivre qui donne envie d’aller goûter les gâteaux de la mamie de Tête de pioche. 

On ressent toute la chaleur de cette petite maison et la tendresse de sa propriétaire et de la fillette. 

Les couleurs vives renforcent l’impression de luxuriance dans le bayou et tous ces petits animaux mignons ne pourront que plaire aux jeunes lecteurs. 

D’ailleurs, ma fille de 9 ans a partagé ma lecture et a beaucoup aimé. 


C’est donc une BD jeunesse très chouette que je vous conseille sans réserve, que vous ayez 9 ans ou beaucoup plus !

 

 

 


 

 


 

 

 

 

mercredi 5 avril 2023

Filles uniques de Beka et Camille Méhu

En ce mercredi, voici une BD jeunesse, pour changer, mais cette petite série peut tout à fait entrer dans votre bibliothèque, même si vous n’avez pas d’ado à la maison. 


 
 
 
Paloma a été placée dans plusieurs familles d’accueil avant une tentative de la dernière chance chez Liselotte.
Celle-ci lui indique qu’elle doit se faire des amis dans sa nouvelle école pour pouvoir rester chez elle.
Elle a un an pour cela…


On ne peut qu’être touché par l’histoire de Paloma.
Passant de familles en familles, elle est isolée et repousse l’aide qu’elle pourrait trouver chez certains adultes qui l’entourent.
Dans un mouvement de rejet qui va s’expliquer au fil du récit, elle s’est construit une carapace qui ne lui permet plus d’avoir confiance en personne.
La belle idée de Liselotte vise à l’envoyer chercher du soutien parmi les enfants de son âge, même si c’est illusoire et qu’elle le sait.
Et pourtant, une des camarades de classe de Paloma, Chelonia, va créer un petit groupe de filles isolées, rejetées ou simplement seules : le club des mal-barrées.
Pour Paloma, l’intégration reste difficile mais Chelonia n’est pas du genre à renoncer.

Esthétiquement, cette BD s’inscrit dans les habitudes de l’éditeur Dupuis avec des pages assez classiques et un dessin dans la tradition franco-belge.
J’ai toutefois trouvé le trait de Camille Méhu particulièrement doux.
Les couleurs sont chaudes, les visages expressifs sans qu’il y ait besoin de trop de traits.
On se sent bien dans ces pages et on a bien envie de découvrir les tomes suivants.

Plutôt à destination des jeunes ados, cette BD leur permettra de découvrir la vie différente de ces enfants qui sont parfois rejetés par le groupe, ou de pouvoir parler de leur vie s'ils partagent cette situation.
Elle parle aussi de prise en charge et d’isolement en s’adressant aux adultes qui sont parfois défaillants (mais pas trop ici quand même) et je vous la conseille sans hésiter !

 



 

 


 

 

 


mercredi 22 mars 2023

Je suis métisse de Sayra Begum

 C'est mercredi, c'est le jour des bandes dessinées ! 
Ou des "romans graphiques" ? 🤔
Je ne sais pas trop comment les distinguer mais voici un volume au nombre de pages conséquent, ce qui doit le placer dans la catégorie des romans graphiques. 

 
 
 
Shuna va se marier avec l'homme qu'elle aime. 
Mais rien n'est simple dans ce mariage car Shuna est musulmane, fille d'une mère bangladaise très religieuse et d'un père anglais converti. 
Alors qu'elle doit répondre à quelques questions, elle se replonge dans son enfance et son adolescence tiraillée entre deux cultures... 

Voilà un roman graphique très particulier ! 
Le format est carré et les pages se dessinent avec un trait noir et sombre vraiment original. 
Sayra Begum a choisi un parti pris graphique qui vient renforcer l'atmosphère pesante, dramatique. 
Les visages ont une importance particulière, notamment celui de Shuna, jamais souriant, fermé, reflétant ses difficultés et ses peines. 
Certaines double pages sont illustrées avec des chimères, des images mentales qui font divaguer l'imagination et mettent le lecteur au coeur des pensées de Shuna. 
J'avoue avoir eu un peu du mal au début de ma lecture avec ce trait très aride et un peu froid mais on entre petit à petit dans les pensées de la narratrice et on partage ses difficultés. 
 
Car le récit est d'abord celui d'un tiraillement. 
Shuna est sans cesse enfermée par sa double culture. 
Alors qu'elle souhaite simplement vivre sa vie, les injonctions de la religion relayées par sa mère la ramènent à son identité bangladaise dans laquelle elle ne se reconnait pas vraiment. 
Les séjours au Bangladesh ne sont pas plus simples que sa vie en Angleterre et les relations familiales mettent en valeur ses difficultés. 
Lorsqu'elle choisit de se marier, il lui faut aussi choisir entre sa vie d'avant, sa famille, et une vie qui s'ouvre avec un mari qu'elle s'est choisi. 

C'est donc un récit dans lequel il faut accepter d'entrer, mais lorsque les premières pages sont passées, on ne peut qu'avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui se débat avec son identité. 
Et je vous encourage évidemment à ouvrir ce livre pour découvrir Shuna !!









mercredi 8 mars 2023

Le ciel pour conquête de Yudori

En ce 8 mars, journée des droits des femmes, publier un billet sur ce roman graphique m'a paru une excellente idée ! 
Ce n'est pas un livre étiqueté "féministe" mais il parle de la place des femmes dans une société passée mais pas forcément si lointaine. 
 
 

 
Dans la bonne société hollandaise du 16e siècle, comme dans beaucoup d'autres pays, les jeunes femmes sont mariés sans qu'on leur demande leur avis. 
Amélie se retrouve ainsi mariée à Hans, riche marchand. 
Mais la vie de bourgeoise humble, travailleuse et modeste n'est pas ce à quoi elle aspire. 
Amélie rêve de science, de grandes découvertes, elle a soif de s'instruire et d'inventer. 
Quand Hans ramène de l'un de ses voyages une jeune esclave, la vie de la jeune femme prend une nouvelle tournure... 

Les premières pages nous plongent directement dans la vie d'Amélie qui vient de se marier et découvre un univers où elle trouve bien mal sa place. 
Il lui faut se conduire en maitresse de maison mais tout est difficile. 
Le carcan qui lui est imposé devrait régler ses journées et lui éviter de se poser des questions mais le regard de ses employées, les tâches imposées, la maison qui lui est étrangère, tout l'empêche de respirer. 
Le lecteur ne peut que compatir avec cette jeune femme que l'on sent à fleur de peau et trop enfermée. 
Tout en étant la femme du maitre, elle étouffe dans ses obligations. 
Le récit dresse un portrait en quelques pages qui est sans concession mais pas simpliste pour autant. 
L'histoire est aussi rythmée par des étapes qui vont transformer les évènements et les personnages. 
L'arrivée de la jeune esclave dévoile à Amélie des secrets qu'elle ne soupçonnait pas par exemple. 
Mais c'est l'avent-dernière partie du roman qui est la plus poignante et montre un rapport homme-femme uniquement exprimé dans la possession. 
La femme est un objet dont on peut disposer à loisir. 

 
 
 
Le choix graphique oscille entre la bd franco belge et le manga. 
Le livre, plutôt épais, se lit de gauche à droite, à l'occidental, mais les pages sont noires et blanches. 
Certaines expressions sont également figurées avec des gros yeux et tendent vers le manga, même si ce n'est pas aussi exagéré. 
Je dois d'ailleurs avouer avoir eu un peu de mal avec le visage d'Amélie dans les premières pages car j'ai souvent trouvé ses yeux un peu trop présents. 
On s'habitue vite cependant et l'histoire prend le pas sur le reste assez vite. 
 
Je vous conseille donc ce joli pavé qui vous plongera dans une société lointaine dont les habitudes sont parfois encore d'actualité !
 
 
 





 
 

 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 

lundi 6 mars 2023

Cette nuit-là de Victoria Hislop

 Écrire une suite ou un roman dérivé peut être un piège.
Le second roman va-t-il égaler le premier ? Sera-t-il aussi bon ou au moins aussi intéressant ? Le lecteur ne sera-t-il pas frustré s’il a imaginé autre chose ?
Toutes ces questions ne m’ont pas empêchées de lire ce petit roman qui est la suite de l’île des oubliés. 

 
25 août 1957, la colonie de lépreux de l’île de Spinalonga voit partir ses derniers occupants.
A Plaka, en Crète, juste en face de l’île, on fête le retour des exilés guéris.
Alors qu’Anna s’approche de la fête, son mari Andreas lui tire dessus, rongé par la jalousie.
Fou de chagrin, Manolis, amant d’Anna et cousin d’Andreas, prend quelques affaire et monte dans un bateau pour la Grèce…

Pour ce roman, Victoria Hislop a choisi de s’intéresser à Manolis, personnage secondaire de l’île des oubliés qui était évoqué comme un oncle lointain dont on était sans nouvelle.
Tout en étant absent, ce personnage avait une grande importance et était fréquemment cité.
On est donc forcément curieux de connaître les détails de sa vie et l’autrice a su tiré le bon fil pour nous attirer.
Comme on peut s’y attendre, Manolis est très malheureux et doit reprendre sa vie en main.
Au hasard des rencontres et de son errement, il va croiser des routes toutes aussi torturées que la sienne et son personnage évolue petit à petit.
Le récit de ces évènements est croisé avec celui de la vie de Maria, et par ricochet, celle d’Andreas après son procès.


Maria décide en effet de rendre visite à son beau-frère dont elle élève la fille.
Ce n’est pas un geste simple, il a tout de même tué sa soeur, mais elle souhaite faire ce geste.
Les enfermements s’inversent, puisqu’elle est désormais libre de ses mouvements alors qu’il est enfermé.
Condamné à perpétuité, celui-ci doit aussi survivre dans une prison insalubre et surpeuplé, ce qui donne l’occasion à Victoria Hislop d’évoquer les prisons de cette époque.

L’histoire de Maria est celle qui m’a le plus touché, je l’avoue.
Elle se reconstruit doucement, elle se marie et doit retrouver une place dans une société dont elle a été exclue un certain temps.
Cela prend du temps, et on se demande si elle y parviendra réellement un jour.
Manolis, à l’inverse, s’enferme dans son chagrin et doit lutter contre ses démons tout comme ceux de ceux qui l’entourent parfois.
Cela m’a intéressée mais je n’ai pas été aussi sensible à son histoire.

Quant à l’écriture, elle est toujours aussi fluide et agréable.
Ce roman se lit vite, vous le dévorerez sans problème.
En bref, je vous le conseille donc sans hésiter, surtout si vous avez aimé l’Ile des oubliés. 
 
 
 

 

mardi 7 février 2023

Les mystères de Paris, Partie 1 d'Eugène Sue

 Connaissez-vous les romans-feuilletons du 19e siècle ? 
Moi, j'adore ! 
Je les ai découvert pendant mes études et j'en ai lu plusieurs avec un grand plaisir. 
Et voilà justement Les Mystères de Paris que les éditions VOolume ont eu la bonne idée d'enregistrer en version audio. 
 
 
 
 
Dans une ruelle sombre, Rodolphe se précipite pour défendre une jeune femme agressée par un homme qui fait deux fois sa taille ! 
Alors que l'homme est maitrisé, Rodolphe se fait expliquer la cause de cette correction qu'il juge démesurée. 
C'est alors qu'il fait la connaissance de Fleur de Marie et du Chourineur... 
 
Le roman-feuilleton Les mystères de Paris est le premier roman de ce genre. 
C'est à partir de cette histoire que les journaux vont publier les romans en petits morceaux chaque jour et fidéliser la clientèle.
Pour ce récit, le succès est énorme dès les premiers épisodes. 
On le lit dans toutes les couches de la société, et quand on ne sait pas lire, une lecture collective est organisée. 
C'est un roman à rallonge, avec de nombreux rebondissements. 
Il a les défauts de son genre, avec des personnages un peu stéréotypés, qui sont blancs ou noirs et constituent des types de caractères. 
Mais c'est très agréable d'écouter cette histoire, de vibrer pour Fleur de Marie, de se laisser aller au suspense que l'auteur diffuse dans son récit. 
On ne peut que se demander qui est Rodolphe ? Qui est Fleur de Marie pour lui ? Pourquoi est-il poursuivi par des personnages sombres qui prétendent vouloir l'aider ? Et que fait-il dans ces ruelles obscures alors qu'il semble appartenir à la bonne société ? 
Il faut aussi se replacer dans ce contexte où les lecteurs découvrent un nouveau type de lecture. 
Dumas n'est pas encore très lu, tout comme d'autres feuilletonnistes (puisque Sue est le premier 😆). 
Si les personnages nous paraissent typiques, c'est qu'ils ont été repris dans des films ou d'autres récits. 
Ainsi, le personnage de l'enfant caché est quasiment présent dans tous les feuilletons qui vont suivre. 
Les décors sont très présents et Sue ne se prive pas de décrire les rues salles et sombres de Paris. 
On s'y croirait et in ne regrette pas qu'Haussman soit passé par là, même si cela a entrainé la disparition de pans entiers d'histoire.

Je trouve également cela très audacieux d'avoir décidé de publier une version audio. 
Il est difficile de trouver une version papier correcte depuis pas mal de temps. 
Le roman est tombé dans le domaine public, il est disponible en numérique, mais on ne pouvait pas le lire sur un autre média. 
Voilà une version qui pourra vous permettre d'écouter les aventures de Rodolphe et de vous délecter des péripéties dont le roman regorge. 
Le rythme est parfois un peu lent, mais en augmentant la vitesse d'écoute, c'est un défaut qui se corrige facilement. 

Alors ? Tentée ?
 
 


 
 



 
 
 

samedi 4 juin 2022

Seizième printemps de Yunbo

Attention, pépite !! 
Je me suis remise à lire des bandes dessinées et quel régal quand on tombe sur de beaux livres comme celui-ci ! 
 
 
 
 
 
Yeowoo a cinq ans quand sa maman part et la laisse seule avec son papa. 
Incapable de s'occuper de l'enfant, il la confie à sa tante et son grand-père à la campagne. 
Yeowoo doit apprendre à vivre dans ce nouvel environnement où elle a perdu tous ses repères. 
Mais un jour, une nouvelle voisine, Paulette la poule, s'installe dans la maison d'en face...
 
Publié aux éditions Delcourt, cet album fait la part belle aux couleurs douces, pastels, avec des foisonnements de touches plus vives. 
Le dessin est doux comme une brise d'été, et on aimerait aller visiter ce village où Paulette et Yeowoo ont trouvé refuge. 
Les visages sont expressifs, fins, et le choix d'avoir mis en scène des animaux sert parfaitement le récit. 
On ressent toutes les émotions de Yeowoo et on a envie de la serrer dans nos bras. 
 
Le format à l'italienne donne un autre rythme au récit et permet d'admirer de pleines pages comme des tableaux. 


 
Le choix des prénoms est amusant et montre les liens de l'autrice coréenne avec la France où elle vit. 
 Chaque nouveau chapitre est illustré par une fleur et porte sur une année supplémentaire passée au village. 
Car Yeowoo, vous vous en doutez peut-être, va rester quelques années chez son grand-père et sa tante. 
Cette situation est effleurée et on n'en sait pas beaucoup plus sur l'absence de sa mère notamment (pour son père, on voit bien l'idée !) car l'histoire est centrée sur la petite fille qui grandit. 
Son caractère parait difficile, mais elle est surtout infiniment malheureuse. 
Paulette va apporter une touche de fantaisie et d'originalité dans sa vie qui prend ensuite un autre tour.
 
 
 
J'ai vraiment aimé cette histoire d'une vie qui se construit, de la peine qu'il faut assumer, de l'abandon qu'il faut accepter. 
Mais Paulette amène à réfléchir au regard que l'on porte sur ceux qui viennent d'ailleurs (une poule chez les renards...), ceux qui n'ont pas peur d'être eux-mêmes, bien que cela semble les isoler. 
 
C'est donc une très jolie histoire d'émancipation servie par un trait d'une douceur infinie que je vous recommande sans hésiter, y compris pour les enfants sans doute à partir de 8 ou 9 ans !!!



 
 


 

 

mardi 15 mars 2022

Du côté de Pondichery de Dominique Marny 🇮🇳🥻📚

Il y a des villes dont le nom sonne comme un rêve, qui évoquent immédiatement l’ailleurs, l’exotisme, le lointain.
Pondichery, pour moi, fait partie de ces lieux mythiques où j’imagine tant de choses, comme Bangkok ou Saigon (et je suis d'ailleurs aller les voir en vrai pour vérifier 😂).
A Pondichery se croisent l’Inde et la France des colonies, un passé suranné et pas toujours glorieux, deux villes dans la ville, le mysticisme et le commerce, Auroville et les grands hôtels.
Il y a quelques années, j’ai confronté ces images à la réalité de cette ville mais elles ne se sont pas effacées.
Je les ai enrichies et complétées avec mon ressenti qui confirmait ces visages multiples.
Et depuis, lorsque je croise un roman se déroulant dans ces lieux, je n’y résiste pas ! 


Juliette Fournel s’ennuie. Elle rêve d’aventures, de vivre une vie trépidante, mais quand on est la fille unique d’un des plus grands marchands de Pondichery, on a plutôt un destin marital tout tracé.
Pourtant, elle rêve et ne veut pas se plier à cette vie qui lui tend les bras.
Son oncle, un riche excentrique, lui offre la possibilité de s’évader parfois du petit cercle colonial dans lequel elle évolue.
Sa belle-mère, en revanche, souhaite se débarrasser d’elle le plus vite possible.
Et puis il y a régulièrement de nouveaux arrivants, comme cette riche bourgeoise parisienne, Manon Galbret, venue vendre une maison dont elle a hérité, ou ce jeune agronome dont le contrat l’a porté jusque dans ces contrées lointaines, ou bien encore cet autre jeune homme venu seconder son père dans ses entrepôts…

L’histoire de Juliette va prendre un nouveau tournant avec l’arrivée de ces nouveaux venus et l’on voit se dessiner la romance qui va suivre.
Car ce roman est une romance, ce qui ne me déplaît pas, mais j’étais venue chercher une atmosphère, des descriptions, un décor que j’ai moyennement retrouvé.
Comme dans beaucoup de romances, le décor n’est pas le plus important et il est évacué en quelques mots.
Cela ne signifie pourtant pas que l’histoire aurait pu se passer ailleurs, mais mon envie d’Inde n’a pas été suffisamment rassasiée !
J’ai retrouvé la jetée, la cathédrale, l’atmosphère des rues mais j’attendais davantage.


Mis à part ce bémol « décor », j’ai aimé suivre Juliette et Manon dans leur vie quotidienne et leurs réflexions sur la condition féminine à cette époque.
Manon est une femme qui s’est libérée temporairement en voyageant. Elle doit prendre des décisions qui lui coutent, ce que chacun devra faire dans cette histoire.
Juliette est une enfant gâtée qui parait très libre pour l’époque mais il n’y aurait pas d’histoire sans cela et la vie dans un comptoir colonial n’était pas la même.
Elle pense aimer, s’aperçoit que ce n’est pas le cas, et se découvre ensuite dans un dilemme compliqué car sa liberté n’est peut-être pas si grande et ne dépend pas que d’elle.

L’écriture de Dominique Marny est efficace, elle ne laisse aucun temps mort.
Il y a de nombreux personnages dans cette petite société, sans que l’on soit perdu.
Chacun est bien identifié dans son rôle et les lieux où se déroulent l’histoire sont aussi associés à des sociétés différentes.

J’ai donc passé un bon moment dans ces pages avec ces personnages dont la vie virevolte sans cesse.
C’est un roman exotique et distrayant qui se laisse lire avec un tchai ou un thé au jasmin ! 
 
 
 
 



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