vendredi 31 décembre 2010

La princesse de Montpensier de Madame de Lafayette

Histoire de bien commencer l’année demain, je finis aujourd’hui mes billets de lecture restés en attente.
Je pourrais ainsi débuter cette nouvelle année pleine d’entrain et avec une nouvelle to-do-list.
Je ne me fais pas d’illusion, il y aura quelques reports de tâches de la liste de décembre à celle de janvier, mais j’espère évacuer ces travaux pénibles la semaine prochaine (après il faudra corriger les copies des partiels de janvier :S).
Et pour les lectures, je pourrais commencer du bon pied.

Pour cette dernière lecture, je vais vous parler de trois petites nouvelles de Madame de Lafayette, présentées dans un même volume : Histoire de la princesse de Montpensier, Histoire de la comtesse de Tende, Histoire d’Alphonse et de Bélasire.
J’ai lu La Princesse de Clèves il y a plusieurs années, et je vais sans doute faire hurler certains d’entre vous, mais je l’avais trouvé un peu cruche. Je ne dis pas que je n’avais pas aimé, et comme c’était au programme de licence de lettres modernes, j’avais même pu apprécier la modernité de ce roman qui est souvent considéré comme le premier roman au sens moderne de l’histoire littéraire.
Mais l’histoire en elle-même m’avait semblé, même pour l’époque, un peu trop idéalisée.

Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai retrouvé un peu de cet esprit dans la princesse de Montpensier.
Madame de Lafayette semble vouloir faire œuvre d’édification, mais je ne vois pas dans quel sens. Faut-il céder à la tentation (la deuxième nouvelle montre que non) ou faut-il résister, bien que cette résistance n’offre aucun avenir à celle qui résiste.
Dans les deux cas, la jeune femme au centre de l’histoire ne survit pas à l’histoire d’amour dans laquelle elle est embarquée, tandis que l’homme continue sa vie de plaisirs et de galanteries.
La morale serait-elle que seul le couvent sauve les femmes ?

Mais de quoi ça parle, me direz-vous.
Melle de Mézières est promise au frère du duc de Guise. Fréquentant beaucoup la maison des Guise depuis ses douze ans, elle se lie avec le futur duc de Guise. Mais sa famille décide finalement de la marier au prince de Montpensier, espérant acquérir ainsi plus de pouvoir. Le prince a dans son entourage proche un homme de confiance, le comte de Chabannes, qui tombe amoureux de la princesse dès les premières entrevues qu’elle lui accorde. Quelques temps après son mariage, elle revoit le duc de Guise qui décide de la séduire à nouveau, le comte de Chabannes servant d’intermédiaire.

L’histoire de la Comtesse de Tende est similaire, mais elle cède à son amant et tombe enceinte.
Quand à la troisième nouvelle, il s’agit d’une histoire assez différente, puisque le personnage principal est un homme. Alphonse aime Bélasire, mais lui comme elle se sont promis de ne jamais aimer car cela est trop douloureux. A force de preuves d’amour, Alphonse parvient à convaincre Bélasire de son amour et le mariage est décidé. C’est alors qu’il développe une jalousie ravageuse…

J’ai préféré la deuxième nouvelle, je l’avoue. La comtesse de Tende a un comportement et une fin qui me semblent plus lisibles et plus compréhensibles.
La princesse de Montpensier et Alphonse sont tous deux des personnages excessifs qui vont au bout de leur idée, ce qui cause leur perte. La première, à la différence du second, semble toutefois être prisonnière de la société dans laquelle elle vit. Ce sont les autres qui décident pour elle et les seules décisions qu’elle prend la conduisent à sa perte.
Faudrait-il alors se laisser guider par les usages, sa famille, son rang ?

Je crois que cette lecture me pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Le format vraiment très court impose un rythme rapide, sans que le lecteur puisse vraiment connaître les personnages, mais l’action générale semble plus importante que les différents caractères qui s’y présentent.
Les traits essentiels de leur personnalité sont indiqués au lecteur qui a toutes les cartes en main pour suivre le récit.

Si vous n’avez jamais lu Madame de Lafayette, je vous conseille de commencer par la princesse de Clèves, mais c’est une petite lecture courte intéressante.

La princesse de Montpensier me permet de valider :



mercredi 29 décembre 2010

90 livres cultes à l'usage des personnes pressées


En vadrouille dans une librairie inconnue, il y a quelques semaines, j’ai cédé à la tentation de ce petit livre jaune à la couverture affriolante.


Petite BD sympatoche, elle réunit 90 planches traitant chacune d’un grand livre romanesque de la littérature mondiale.
En trois cases, l’auteur règle son compte à des chefs-d’œuvre comme Crime et châtiment, Gatsby le magnifique ou Notre-Dame de Paris, mais il parle aussi du Da Vinci Code !

Difficile de vous faire un résumé plus long, vous avez saisi l’esprit, c’est le principal.

Voici quand même une planche pour vous montrer à quoi ça ressemble.
Vous pouvez cliquer dessus pour la voir en plus grand :-)
Je ne dis pas que vous êtes aveugle, hein, je suis juste consciente que c'est écrit tout petit. 

Et pour ce que j’en ai pensé, ce sera également bien rapide.
J’ai trouvé que ce livre petit format permettait de passer un bon moment, de rigoler cinq minutes, mais je suis restée perplexe face aux choix faits par l’auteur.
Cela doit être dû à sa nationalité (il est suédois), mais l’éclectisme dont il fait preuve m’a un peu déstabilisée.
 Quoi ? La littérature française aurait-elle donnée aussi peu de textes cultes ?
D’accord, je fais de l’ethnocentrisme primaire, mais quand même…

Bon, sinon, sans rire, j’ai passé un petit moment sympa, sans plus.
Le dessin est original, l’idée aussi mais ne devrait pas être décliné en de trop nombreuses versions sous peine de lasser le lecteur. 





Cette petite BD sera ma deuxième participation au challenge BD de M. Zombi et au challenge PAL sèches de chez Mo'.
Je participe aussi à la BD du mercredi de Mango.


mardi 28 décembre 2010

Chaise vide à Angkor Vat (2008)

Suite à une fausse manip, 
cette photo n'est pas parue sur le bon blog. 
Maintenant qu'elle est là, je n'ai plus envie de la supprimer, 
alors voilà, c'est cadeaux pour vous :)

Mais si elle n'est pas parue sur le bon blog, 
c'est que j'en ai ouvert un autre aujourd'hui
un pour monsieur qui me voyait bloguer depuis 6 mois 
et qui a finit par se laisser tenter. 
Je lui ai donc préparer un petit blog
pour partager ses photos, ses diaporamas et parfois les miennes et mes dessins. 
Si ça vous tente, c'est par ici
Il n'y a pas encore beaucoup de billets, mais cela devrait s'étoffer, 
et pour pouvoir suivre plus facilement, il y a même un compte Hellocoton par ici




La Ballade de Lila K de Blandine le Callet



Cette rentrée littéraire est décidément pleine de surprises.
C’est la première fois que je lis autant d’ouvrages sortis pendant cette grand messe de l’édition, mais je ne le regrette vraiment pas.
Le roman dont je vais vous parler aujourd’hui est d’un genre assez particulier, puisqu’il fait appel à la science fiction ou à l’anticipation pour évoquer ce qui pourrait bien être notre futur, ou ce à quoi pourraient aboutir certaines de nos peurs contemporaines.
Ce n’est là qu’un cadre pour développer l’histoire de Lila K mais il occupe une vraie place.

Quand ces hommes armés sont entrés dans l’appartement, la vie de Lila s’est effondrée.
Arrachée à sa mère alors qu’elle n’a que 4 ans, elle va devoir apprendre à vivre au Centre, seule au milieu d’autres enfants parfois très hostiles. Elle refuse de s’alimenter, ne supporte pas qu’on la touche et la lumière lui blesse les yeux.
Pour retrouver un peu de calme, elle parvient jour après jour à se constituer un petit cocon sous son lit, elle réapprend à marcher et grâce à une paire de lunettes de soleil qu’elle ne quittera plus, elle arrive à se déplacer dans le centre. Le groupe reste tout de même un milieu hostile, comme la foule ou l’inconnu.
Il lui faut pourtant progresser si elle veut sortir un jour et retrouver sa mère, ce qu’elle va faire grâce à quelques belles rencontres.

Cette histoire m’a tellement plu que je vous en raconterai bien plus, mais il faut garder quelques surprises.
Parlons alors de mon avis.

Ce livre mêle différents fils que j’ai trouvés bien équilibrés.
La narration a pour décor un futur potentiel qui n’est pas un simple cadre. Il interroge nos usages, la multiplication de la vidéosurveillance, l’obsession des quartiers sécurisés, les clivages qui s’accentuent entre certaines zones urbaines.
Le futur nous interpelle directement car une partie de ses habitants choisit de quitter ces lieux sécurisés et contrôlés malgré la protection qu’ils apportent.
Le personnage de Lila passe elle aussi d’un sentiment à l’autre. Les caméras la sécurisent d’abord. S’il lui arrive quelque chose, quelqu’un pourra alerter les secours et le centre ville sécurisé s’oppose à la zone où tous les dangers semblent réunis. Mais cette surveillance contrôle aussi sa vie et ne lui laisse finalement plus aucune liberté. Faut-il alors choisir entre liberté et sécurité ?
Par le biais de ces questionnements qui surviennent petit à petit, la quête de Lila s’intègre parfaitement à cette ville fantasmée, tout en renvoyant le lecteur à son propre cadre de vie. La zone dangereuse et le centre propre et calme n’existent-ils pas déjà ?

Le fil principal reste toutefois l’histoire de Lila. Cette toute petite fille va croiser plusieurs personnages qui vont l’aider à avancer.
Les différents chapitres portent d’ailleurs le nom de ces personnages. D’abord petite chose muette et fragile, Lila évolue, grandit et apprend à faire ce que l’on attend d’elle car elle a un objectif qui la guide et la soutient : retrouver sa mère. Mais il lui faut sortir du centre pour cela…

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé l’apprentissage et l’évolution de cette jeune femme, sa façon d’apprivoiser le monde et son rapport aux autres. On pourrait la qualifier d’autiste, je pense, mais grâce à l’acharnement de quelques uns, elle parvient à sortir de son cocon et à trouver sa place dans la société.
Cette ville sécurisée, ce monde fantasmé où les livres sont physiquement dangereux (ils contiennent des microbes) m’ont aussi fait penser au film Bienvenue à Gattaca qui a aussi pour cadre un futur où les naissances sont contrôlées, où chacun est soumis à des vérifications génétiques qui lui prédise son avenir.
A méditer…




Je remercie Clara à qui j’envoie plein de bises de remerciement pour ce livre voyageur qui m’a vraiment ravi J

Et un nouveau livre pour le challenge 1%



lundi 27 décembre 2010

La Colère des aubergines de Bulbul Sharma

Après le concours de George et Noël, ce blog reprend une vie normal (jusqu’à vendredi et les fêtes du Nouvel an).
Il me reste plusieurs livres lus dont je souhaite vous parler ici avant le 31, quelques challenges à terminer ou à compléter, comme je vais le faire avec ce billet.

Pour le challenge Bienvenue en Inde, j’avais prévu de lire La Colère des aubergines.
C’est chose faite, et j’ai même testé quelques recettes, car ce livre est plein de bonnes idées de plats indiens. D’ailleurs, il est sous-titré « récits gastronomiques », et chaque nouvelle est suivie d’une ou deux recettes de plats ou de desserts indiens.
Un vrai régal !

Buaji, maitresse de maison qui régit sa famille d’une main de fer, veille jalousement sur la réserve de nourriture où dorment les pickles de mangue.
Bala, cousine pauvre, va chez l’un ou l’autre de ses cousins pour soigner, prendre soin des malades, ou simplement là où l’on veut bien l’accueillir. Mais Bala a une qualité, elle prépare de délicieux  pakora. Quand un cousin d’Amérique s’entiche d’elle et désire l’épouser, c’est le drame. Va-t-elle le suivre ?
Vinod est tiraillé entre sa femme, très mauvaise cuisinière, et sa mère, mauvaise cuisinière. Chaque soir, elles se battent pour le nourrir.
Priti a trente ans, et a enfin trouvé un mari. Mais un mariage à l’indienne ne s’improvise pas. Chaque famille va rivaliser d’audace et d’ardeur pour nourrir les invités à force de banquets et de gâteaux.


Voici quelques unes des nouvelles qui composent ce recueil savoureux et inattendu.
Je savais qu’il était question de nourriture, dans ce livre, le titre le dit assez. Pourtant, je n’avais pas pensé qu’elle put être aussi centrale.
Les rites culinaires et les plats traditionnels sont réellement au cœur de ces petites histoires parfois très courtes.
Qu’il s’agisse de repas de mariage, de repas quotidiens ou de commémoration funéraire, chaque nouvelle raconte le rapport à la nourriture des personnages qui s’y agitent. L’une veut maigrir, quand l’autre veut nourrir sa famille à outrance, une autre est chargée d’organiser un banquet funéraire, quand un autre encore, à l’article de la mort, refuse de nourrir ses fils envahissants.
Les recettes de cuisine viennent ponctuer les textes, faisant songer à des épices inconnus comme le fenugrec ou des mets introuvables comme les graines de lotus.
Il n’est donc pas question de connaître ces personnages qui ne font que passer. Le lecteur s’imprègne, au contraire, de l’Inde et de ses coutumes culinaires et découvre au fil des nouvelles la cuisine comme on la conçoit dans ce grand pays.

Ce format m’a d’ailleurs un peu gêné au début de ma lecture. Comme les nouvelles sont très courtes, je cherchais un lien entre chaque texte, un personnage récurrent ou des personnages issus de la même famille. Il m’a fallu quelques pages pour voir que chaque texte est indépendant.
Une fois cet obstacle passé, ma lecture a été plus facile et j’ai vraiment apprécié ce petit moment passé en Inde.
D’ailleurs, j’ai même testé deux recettes, celle du biryani que j’ai modifié à ma sauce, et celle du carrot cake.
Si vous voulez cette recette simplissime et vraiment excellente, le détail est sur mon blog de bentos, en cliquant ici
Mais voici deux photos qui  vous ferons peut-être envie et vont me permettre de participer un peu en retard au challenge à lire et à manger de Chiffonnette.






Cette lecture me permet aussi de valider une lecture de ma PAL pour décembre, ma première participation au challenge Bienvenue en Inde et un nouveau pays pour le tour du monde

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël et bonne lecture !







Zigzags en France de Théophile Gautier

Théophile Gautier est un des auteurs classiques les plus méconnus, il me semble.
J’ai cherché pendant des années une édition complète du Capitaine Fracasse, par exemple, et il n’y a pas si longtemps qu’on peut enfin se la procurer.
J’ai l’impression que l’image qui lui est associée est plutôt celle d’un auteur de nouvelles, facile à lire pour le jeune public. Il est aussi parfois confondu avec Mérimée.

Quand j’ai vu ce livre en partenariat chez BOB, je me suis dit que ce serait un bon moyen de découvrir une nouvelle facette de cet auteur.
La collection dans laquelle ce texte est publié se nomme « Le voyage littéraire », présageant déjà des découvertes, et l’on y trouve également les voyages de Stendhal, Pierre Loti ou encore Victor Hugo.
De nombreux écrivains du 19e siècle ont raconté leurs voyages en France et ailleurs, certains sur le mode anecdotique, d’autres en tant que professionnels (comme Mérimée) et d’autres encore en tant qu’écrivain, comme c’est le cas ici.

Les textes qui sont proposés sont en effet marqués par les qualités littéraires de leur auteur.
Il ne s’agit pas de raconter simplement un voyage, mais de partager une émotion avec le lecteur, émotion provoquée par un lieu, par un paysage ou un évènement particulier.
Les descriptions sont organisées de telle façon que le lecteur puisse recomposer l’image, le tableau et revivre l’événement ou l’émotion ressentie.
Le premier texte, par exemple, raconte une visite au Mont Saint Michel. Il y a, bien sûr, une description du mont, mais le texte commence en décrivant les grandes marées qui viennent envahir la baie et noyer le mont pour le libérer au matin. La mer devient un être doué de volonté qui encercle et emprisonne.
« Quand le flot fut plus près de nous, il prit l’apparence d’un front de cavalerie composé de chevaux blancs et chargeant au galop. Les lanières d’écume imitaient le fourmillement confus des jambes, et le clapotis des vagues le piétinement des sabots ».
C’est quand même plus joli que « la mer avance à la vitesse d’un cheval au galop » !
La description du mont suit, complétée par plusieurs métaphores et comparaisons particulièrement visuelles.
Ce texte est sans doute celui qui m’a permis de me rendre compte pleinement du talent de l’auteur car le Mont Saint Michel est le seul lieu encore intact depuis l’écriture du texte.




D’autres lieux sont évoqués, mais ils ont bien changés.
Après le Mont, le lecteur suit l’écrivain de Paris à Marseille sur les routes de France mais à bord d’un bateau à vapeur. La « maladie du bleu », que nous connaissons bien aujourd’hui, pousse Gautier à descendre au soleil et à voir la mer pour devancer l’été.
Une promenade à Paris, au hasard des rues et des places, puis un texte sur un Paris futur fantasmé, rasé et reconstruit font un tableau de la capitale assez original, tout comme le voyage sur la Meuse qui les suit.
Changement de décor pour les textes suivants qui présentent une superbe excursion au Mont Blanc, et un voyage dans les Vosges.
Le dernier texte évoque les voyages littéraires, ce qui est fort savoureux après la lecture des textes de l’auteur.

 En conclusion, je dirais qu’il s’agit d’une belle découverte. Cette édition présente des textes bien assemblés, qui dialoguent entre eux et donnent à la fois une image de l’écrivain et du paysage décrit.
Une belle lecture ! 

Merci à Blog-O-Book et aux éditions François Bourin qui m’ont envoyé ce livre. 


jeudi 23 décembre 2010

Noël avant noël

Ma petite session Agatha Christie est terminée.
Je n'oublie pas cet écrivain et j'ai des réserves dans ma bibliothèque, rassurez-vous, mais je ne vais plus enchaîner ses romans policiers avant quelques temps.

En fait, j'avais une bonne raison de vous inonder de billets de lectures policières : je visais le livre de cuisine offert par George pour son concours.

Verdict : 6 billets et un livre qui rejoindra bientôt ma cuisine et ma bibliothèque !
Rassurez-vous, je vous en reparlerai quand il arrivera et que je l'aurai essayé.

Et j'envoie par avance de grosses bises à George :)

Je me suis aussi amusée récemment sur le site Wordle.net
J'aime beaucoup ce site qui permet de créer un nuage de mots à partir de l'intégralité du blog.
Il suffit de cliquer sur "create" puis de remplir le champ url.
C'est en anglais, mais ce n'est vraiment pas compliqué.
J'ai placé un premier nuage de mots fait il y a deux jours dans ma colonne de droite et je le changerai de temps en temps.
Il est tout petit, mais on ne peut pas copier les images. Il faut importer le code html que le site fournit sous l'image quand vous cliquez sur "save to public gallery".
Si je suis allée trop vite, n'hésitez pas à poser des questions.

Et voilà deux exemples de nuages réalisés aujourd'hui :

Wordle: christie2Wordle: Untitled

(clic pour voir en plus grand)

Cela m'a beaucoup amusé de voir les mots roman, Poirot, Christie, Marple écrits en gros, mais les petits mots sont aussi intéressants car ils révèlent mes tics d'écriture et ceux que j'utilise tout le temps.

Et vous ? Quels sont les mots qui apparaissent en gros ?

J'ai aussi eu une bonne surprise dans ma boite à lettre hier midi.
Ma factrice a apporté plein de paquets, dont le nouveau coffret Oulipo.
Je vous en ai parlé la semaine dernière, Arte et Gallimard organisaient un jeu avec 50 coffrets à gagner.
Le voici :


Si vous aimez l'Oulipo, c'est un très bel ouvrage, complet et le documentaire est vraiment intéressant.
Un joli cadeau à se faire :)

Et pour finir, ce blog a maintenant une page de fan sur Facebook, qui vient s'ajouter au compte twitter et au compte Hellocoton.
Comme ça, vous faites comme vous le sentez pour suivre les nouvelles publications.


D'ailleurs voilà le programme pour demain et la semaine prochaine : 

Zigzags en France de Théophile Gautier
La colère des aubergines de Bulbul Sharma
La Ballade de Lila K de Blandine Le Callet
90 livres cultes à l'usage des personnes pressées d'H. Lange
La princesse de Montpensier de Madame de la Fayette
Le bilan de décembre puis le bilan de ce premier semestre d'existence...



mardi 21 décembre 2010

Némésis d'Agatha Christie


Une fois n’est pas coutume, voilà un Agatha Christie qui me laisse de marbre. Pourtant, cela fait au moins quatre fois que je le lis (ou plutôt que j’essaie de le lire).
J’ai surtout parlé d’Hercule Poirot jusqu’ici, mais il s’agit cette fois d’un Miss Marple.
J’adore cette petite bonne femme. Je la préfère largement à ce cher Hercule, et quand un Miss Marple passe à la télé, il ne faut pas me déranger.
Oui, mais voilà, je trouve souvent les histoires plus compliquées et plus tarabiscotées lorsque c’est Miss Marple qui s’y attèle.
Je crois que je préfère voir Miss Marple, et lire Hercule Poirot.

J’ai tout de même lu Némésis, et je dis bien « lu » et non « relu », car les autres fois, je crois bien que je ne l’ai jamais terminé.
Il est même resté en plan pendant plusieurs années la première fois que je l’ai ouvert.
Alors de quoi ça parle ?

Miss Marple vient d’apprendre le décès d’un de ses vieux amis. Quelques jours plus tard, elle reçoit une invitation pour un voyage tout frais payés dans les manoirs et grandes demeures d’Angleterre, avec visites guidées et conférences sur l’architecture britannique. Les avoués de cet ami lui ont également demandé son aide.
Evidemment, M. Rafiel n’a pas été assassiné. Il n’y a donc aucun assassin parmi les 13 autres passagers de l’autocar qui les conduit de châteaux en châteaux.
Mais Jane Marple va découvrir que sa mission est bien de rechercher un assassin, mais pas là où elle le pensait.

La tendresse d’Agatha Christie saute aux yeux dans ce roman quand on vient de lire plusieurs Poirot.
Miss Marple est décrite comme une charmante vieille dame attendrissante qui lit son journal tous les matins et s’occupe de son petit jardin à St Mary mead.
C’est d’ailleurs ce que pensent aussi la plupart des personnages.

L’intrigue se met doucement en place, les personnages sont présentés les uns après les autres et les crimes sont intimement mêlés au déroulement général des évènements. Comme toujours, la structure tient impeccablement, mais j’avoue m’être un peu perdue dans les diverses retournements de cette histoire.
Si je veux être honnête, je dois quand même dire que je me suis moins perdue que les fois précédentes. J’ai sans doute fait un peu plus attention, ou je suis habitué au bout du 6e roman lu à la suite J
Il y a quand même 13 personnes qui voyagent avec Miss Marple, et il faut les suivre !

J’ai découvert en cherchant une image pour ce billet, que ce roman était la suite de Le Major parlait trop. C’est sans doute pour cela que certaines informations m’ont échappée. J’y vois un peu plus clair, en tout cas.
Je suis toujours embêtée de vous faire éventuellement rater une superbe lecture à cause d’un avis forcément influencé par les conditions du moment, et je ne voudrais pas vous décourager de lire ce roman, car il est très intéressant.
Je crois qu’il vaut mieux lire le Major avant Némésis, mais je pense aussi que mon avis est un peu dur, ce soir ;).
Disons qu’il faudra que je relise Némésis une cinquième fois pour mieux l’apprécier.

Un sixième billet de lecture pour le challenge de George et un premier Miss Marple. 


Feux d’artifice d’Agatha Christie


Ma petite session Agatha Christie express de décembre se termine bientôt, rassurez-vous J
Mais il me reste encore deux ou trois romans.

Pour cette cinquième lecture, j’ai choisi un court roman d’une centaine de page (ou une longue nouvelle ?) bourré d’humour et de petites phrases rigolotes.

Pendant la fête de Guy Fawkes, où les anglais font exploser des pétards et des feux d’artifice, Poirot et l’inspecteur Japp rentrent du restaurant en devisant gaiement. Japp remarque alors que la soirée serait idéale pour commettre un meurtre, car le bruit des pétards couvrirait aisément le bruit d’un coup de feu.
Le lendemain matin, le téléphone sonne chez Poirot. Une jeune femme vient d’être découverte dans le même quartier. Elle s’est apparemment suicidé dans la soirée en se tirant une balle dans la tête.

Nos deux compères mènent ici deux enquêtes parallèles, l’un s’intéressant à la vie de cette jeune femme et à sa colocataire, tandis que l’autre s’attache à de petits détails.
Cela donne lieu à des répliques savoureuses, Japp ne comprenant absolument pas les petites obsessions de Poirot :
« Qu’est-ce qui vous arrive, ma vieille branche ? »… « Toqué, complètement toqué »… « quand même, il ne rajeunit pas ».
Évidemment, c’est Hercule Poirot qui va démasquer le meurtrier et montrer à Japp le chemin à suivre, mais ce dernier le laisse faire et attend même qu’il ait résolu l’affaire.
Il n’y a pas vraiment de rivalité entre ces deux personnages, on voit plutôt une complicité qui montre qu’ils travaillent ensemble depuis déjà longtemps.
Curieusement, même si l’intrigue est intéressante, elle passe presque au second plan, laissant la place au couple Japp-Poirot.
C’est donc une petite lecture charmante si vous aimez ces deux personnages.

Je m’amuse aussi à relever les descriptions de Poirot que fait Agatha Christie. En voilà une peu flatteuse (elles le sont rarement) :
« Le compagnon de l’inspecteur principal, petit homme d’un âge certain, au crâne ovoïde et à la moustache conquérante, semblait sourire aux anges. »

En ouvrant ce livre, j’ai aussi pensé à mon année de terminale pendant laquelle je bouquinais au fond de la classe (exemple à ne pas suivre bien sûr) car sur la page de garde, j’avais noté mon nom et ma classe et j’avais fait des petits dessins ;) .  


Un cinquième roman pour le challenge de George et un petit roman à 10 francs pour le challenge 2 € 




lundi 20 décembre 2010

Meurtre en Mésopotamie d’Agatha Christie


Les romans d’Agatha Christie que je préfère sont ceux qui se déroulent au Moyen Orient.
L’Égypte, la Mésopotamie, la Turquie, Istanbul, Bagdad, l’Orient-Express, tous ces lieux me font rêver.
Pour être honnête, ils me font rêver tels que l’écrivain les a connus, dans les années folles de l’entre deux guerre, ou plutôt tels qu’ils sont racontés dans ses romans. Ils me font rêver comme peut le faire le seul nom de « Bangkok » pour son exotisme sous-jacent qui n’évoque aucun gratte-ciel à celui qui n’y est jamais allé.
C’est également là qu’Agatha Christie a rencontré son second mari, Max Mallowan, ce qui ajoute évidemment une pointe de romantisme à ces lieux fantasmés.
J’en saurai bientôt plus, puisque La romancière et l’archéologue  doit rejoindre ma PAL à noël…

Mais revenons-en à mes relectures du moment. Le quatrième roman que j’ai pioché dans ma bibliothèque est Meurtre en Mésopotamie, un excellent spécimen de ces récits orientaux.
Il est évidemment dédié aux amis archéologues d’Agatha Christie et le personnage central est ouvertement inspiré d’une amie proche de l’auteur.
Le roman s’ouvre également sur une lettre exprimant le sentiment de cette femme habituée au luxe face à la réalité de Bagdad. Il semble qu’elle s’y soit bien adaptée, mais cela n’était pas donné au départ.

Miss Leatheran, infirmière britannique, est embauchée par le Pr Leidner, archéologue, pour s’occuper de sa femme sur le chantier de fouille qu’il dirige à coté de Bagdad.
Louise Leidner est une belle femme, plus jeune que son mari, mais semble névrosée. Certains membres de la mission archéologique la soupçonnent de se faire plaindre, tandis que quelques autres la ménagent en espérant un rétablissement.
Il faut dire que les membres de cette mission sont nombreux. Il y a un architecte anglais, un missionnaire français, miss Johnson, à qui l’on fait faire tout et n’importe quoi, un américain photographe, les Mercado, le jeune Coleman… une petite société fermée qui ne va pas manquer de s’écharper.
La jeune infirmière  s’installe et découvre la vie quotidienne de la mission, quand survient une première alerte. Certains ont entendu du bruit et l’on craint que des objets aient été volés. Mrs Leidner avoue également à l’infirmière qu’elle a peur d’être assassinée.
Ce qui va évidemment se produire quelques pages plus loin, laissant le champ libre à ce cher Hercule Poirot.

Dans ce roman, Miss Leatheran est le narrateur et elle raconte cette histoire après qu’elle ait trouvé son terme.
C’est un excellent choix. Il permet de disposer d’un point de vue omniscient, puisqu’elle a connaissance de tous les points importants de l’affaire, tout en conservant une part de subjectivité, notamment dans les rapports humains. La narratrice fait des commentaires personnels savoureux sur tous les personnages, y compris sur Poirot dont elle trouve les méthodes bien surprenantes.
C’est très réjouissant et j’ai redécouvert ce roman dont je ne me souvenais même plus du coupable, malgré au moins trois visionnages du téléfilm.
On sent également qu’Agatha Christie connait parfaitement ce milieu et tout est décrit avec une précision remarquable.
Une belle relecture !

J’ajouterais également cette petite réflexion personnelle.
Je lis et j’entends souvent des réflexions du genre : « décortiquer un roman, cela m’ôte le plaisir de lire » ou « l’analyse littéraire gâche la lecture ». Ce à quoi je réponds « oui, quand elle est mal faite ! » car voyez-vous, je trouve un réel plaisir à dégotter des sens cachés chez les écrivains du 19e ou à observer chez un auteur de roman policier son usage des règles de son art.
L’une des caractéristiques fortes de la paralittérature, c’est la présence d’un métadiscours, c’est-à-dire d’un discours réflexif portant sur sa propre écriture.
Ce genre de chose est fort rare dans les textes classiques où on lit rarement « on se croirait dans un vrai roman réaliste » dans la bouche d’un personnage.
En relisant Christie, j’ai trouvé un procédé récurrent qui montre qu’elle s’est approprié ce tic générique pour le transformer. Dans deux des quatre romans que je viens de relire, j’ai lu ces petites phrases du genre :
« je ne prétends pas être écrivain et connaître quoi que ce soit à la rédaction. » ou « ce n’est pas commode de savoir par quel bout commencer ».
Évidemment ce procédé est facilité par le récit à la première personne, mais cet excès de précaution est amusant quand on a lu Roger Ackroyd, où, au contraire, le narrateur affirme ses qualités d’écrivain !


Encore une belle relecture pour le challenge de George.
  

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