lundi 9 août 2010

Mort d'une héroïne rouge de Qiu Xiaolong

En ce moment, je lis des livres choisis de façon inhabituelle (pour moi, en tout cas).
J’ai parlé il y a quelques jours de L’Autre moitié du soleil, lu dans le cadre d’un partenariat, mais j’avais lu juste avant un roman policier Mort d’une héroïne rouge, choisi uniquement parce que le nom de l’auteur commençait par un X et que cette lettre me manquait pour le challenge ABC.
Je vous avouerais que je ne suis pas sure que Xiaolong soit bien le nom et Qiu le prénom de l’auteur, mais ça n’est pas si important ? Non ?

Ce roman policier est le premier d’une série qui commence à être assez longue et  comporte déjà 7 volumes, si mes informations sont exactes.
L’inspecteur principal Chen est le héros de cette série. Il est à la fois policier et poète, ce qui ne manque pas d’originalité, et se débat entre sa conscience personnelle, son métier de policier et les impératifs du parti.
Dans ce premier opus, on découvre un ensemble de personnages et la position particulière de ce héros.
Il a réussi à se faire une place enviable au sein de la police, grâce à son réseau d’influence, mais ses convictions politiques sont vite ébranlées lorsqu’il se heurte à ce que nous nommerions la raison d’état. On s’aperçoit vite, d’ailleurs, qu’il est très conscient du jeu qu’il faut jouer pour conserver sa place, et que son implication dans le communisme est assez limitée.
Son adjoint Yu croit encore moins que lui au communisme, mais aime son travail. Hostile à son supérieur au début du roman, il l’apprécie progressivement, et l’on sent se former un tandem solide, à la manière de Sherlock et de son cher Watson.
On croise aussi des personnages féminins, comme la mère de l’inspecteur Chen, la femme de l’adjoint Yu, une journaliste avec laquelle il passe quelques soirées, et une ancienne amie qui revient dans sa vie.
Le décor est planté.

Pour l’histoire, elle ressemble assez à une trame classique de roman policier, mais les implications politiques et la découverte de Shanghai lui apportent un peu de piquant :
Une jeune femme est retrouvée assassinée dans un canal. Il s’avère qu’il s’agit d’une travailleuse modèle de la nation, figure emblématique du régime qui doit représenter la perfection à atteindre pour l’ensemble des travailleurs chinois. Il n’est donc pas question d’attenter à son image pendant l’enquête, et l’inspecteur principal et son adjoint vont devoir composer avec la présence d’un commissaire politique pointilleux, avec un fils de dignitaire du parti pervers et influent, et avec des manœuvres politiques pour pouvoir résoudre l’enquête.
Je ne vous en dis pas plus, pour maintenir le suspens…

J’ai aimé ce roman dès les premières pages. Au début, je me suis dit que les longues tirades sur le communisme et ses opposants allaient m’ennuyer, mais c’est assez léger et la plupart du temps justifié par l’intrigue. Et j’apprécie aussi d’apprendre de nouvelles choses dans les livres que je lis. Et dans celui-là, j’ai appris plein de choses sur la Chine, sur le communisme, la révolution culturelle, la rénovation de Shanghai et l’ouverture au capitalisme.
Saviez-vous, par exemple, qu’il était possible pour les jeunes chinois de faire des études universitaires, mais quand celles-ci étaient terminées, ces mêmes jeunes étaient envoyés en rééducation politique à la campagne pendant une dizaine d’années. Impressionnant, n’est-ce pas ?

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé ce livre, et j’ai même déjà acheté la suite ! 


Ce livre est le deuxième lu pour le challenge ABC 2010




J'ajoute aussi un pays visité pour le challenge Tour du monde : la Chine.




Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine


dimanche 8 août 2010

Une bibliothèque climatisée...

La bibliothèque du jour est un peu particulière, puisqu'il s'agit de la médiathèque d'un centre culturel français à l'étranger.
Dans ce centre culturel, on apprend le français, on vient voir des films, il y a un café français, mais surtout, cette médiathèque est climatisée !
Je vous assure qu'une petite pause, entre deux ballades à vélo, est extrêmement agréable dans ce lieu où on peut lire la presse française, emprunter toutes sortes de livres et de dvd...
Le rayon qui a le plus de succès est celui des polars, et les lecteurs ne sont pas tous français expatriés. Il y a environ 40 % des abonnés qui sont locaux ou expatriés d'autres nationalités et d'autres langues maternelles.


Elle est jolie, n'est-ce pas ? 
Mais pas facile à trouver... 

D'autres indices : 




La réponse dans la soirée, mais c'est toujours dans la même région du monde (cf. dimanche dernier)

samedi 7 août 2010

Challenge Au bon roman

En vadrouille à la librairie, la semaine dernière, j’ai jeté mon dévolu sur le roman de Laurence Cossé Au bon roman.
J’avais vu le challenge lancé par Praline, et j’avais déjà un billet publié (celui sur le Peintre de batailles de Perez Reverte) qui pouvait participer. Il ne me restait plus qu’à acheter le roman…
Résultat, je suis en train de lire trois livres en même temps et je me tâte encore pour savoir si j’apprécie ou pas ce roman. Il faut dire que le début est un peu particulier.

Quoi qu’il en soit, pour ce challenge, je me propose donc de lire :
  •         Des nouvelles de Borges
  •         La Femme du dimanche de Fruttero & Lucentini
  •         Le Peintre de batailles c’est déjà fait
  •         Du Stendhal
  •        Du Jane Austen
  •         Du Balzac
  •         Du Virginia Woolf

L’avantage, c’est que j’ai déjà tout ça dans ma PAL. Donc pas de livre en plus, mais une nouvelle motivation pour la faire descendre un peu.

D’ailleurs il faut que je mette ma PAL à jour.
J’y cours... XD

Et j’ai été tagguée par Cathy du blog Tulisquoi. Il faut maintenant que je choisisse 10 blogs que j’aime bien. Aïe ! Que 10 ?

mercredi 4 août 2010

L'autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie

Cette lecture est la première que je fais grâce à un partenariat du blog de blog-o-book, le marque-page des blogueurs.
Comme ce sont les vacances, je me suis dit qu’il serait plus facile d’être sélectionné, et j’ai postulé pour lire L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et je suis plutôt tournée vers l’Asie en général. Je dois lire la Ferme Africaine depuis des mois, sans m’être encore décidé. Cette lecture était donc une découverte totale, d’autant plus que le résumé de quatrième de couverture est assez évasif.

J’ai donc guetté ma boite à lettre, et quand le roman est arrivé, ma première impression a été « Oh ! Quel pavé ! » . J’avais un mois pour le lire, et il fallait quand même s’y mettre.
Finalement, j’ai mis une semaine et demi pour lire les 660 pages, et j’ai adoré.

La structure du roman évolue au fil des pages et permet de croiser les fils tissés dans les premiers chapitres.
L’auteur réserve des surprises au lecteur, des retournements de situations et des croisements que je n’avais jamais lu jusqu’à maintenant. Certains évènements sont prévisibles, d’autres le sont moins.
Les quatre parties du roman, par exemple, sont d’abord organisés de façon chronologique, puis reviennent en arrière. C’est très bien trouvé, le lecteur croit qu’il a manqué quelque chose, qu’il n’a pas été attentif, mais il a en fait été « victime » d’une ellipse invisible.

Le sujet était aussi une surprise. Je n’avais sans doute pas été très attentive au résumé présent sur blog-o-book quand j’ai postulé, et j’ai découvert tout un pan de l’histoire du Nigéria et du Biafra. Je n’étais pas né à la fin des années 1960, mais les plus de trente ans ont tous entendus parler des petits biafrais qui mouraient de faim sans réellement identifier ce pays et sa population.
Les indépendances rapides et non réfléchies n’ont que rarement aboutit à des gouvernements viables et durables en Afrique, et la Nigéria a, si l’on peut dire, fait les frais des luttes de pouvoir entre les ex colonisateurs. Sans être trop didactique, l’auteur explique les origines de cette guerre, place en arrière plan les manœuvres des anglais qui ne souhaitaient pas lâcher trop vite le territoire riche du Nigéria, les armes offertes aux Nigérians, le blocus imposé au Biafra et la famine qui décime la population, les journalistes condescendants et l’opinion publique étrangère qui préfère penser que le Biafra est entièrement responsable.
On ne peut éviter de penser aux massacres récents au Rwanda, ou de s’interroger quant au découpage arbitraire effectué par les colons et aux conséquences que cela a depuis cinquante ans sur une population qui n’avait rien demandé.

Bien sûr, le roman ne parle pas que de cela !

Les trois premiers chapitres alternent les points de vue et s’enchainent pour présenter les personnages principaux.
 Ce choix est plutôt intéressant, car il permet de découvrir des aspects très différents de la société nigériane du début des années 1960.
Le premier personnage, Ugwu, est un boy qui arrive de la campagne. Il joue le rôle de la figure classique de l’ingénu et permet à l’auteur de nous dévoiler la vie quotidienne d’un professeur d’université,  son patron, l’organisation de son quotidien, de sa maison et de présenter les personnages secondaires qui fréquentent son salon. Ce professeur sera lui-même la figure du savant dans le roman et permettra à l’auteur de développer un discours politique clair et éclairant pour les évènements à venir.
Ce même patron, Odenigbo, fréquente une jeune femme qui est au centre du deuxième chapitre. Olanna est issue de la haute société de Lagos mais fréquente différents milieux et les décrits par opposition, pour montrer son rejet des conventions.
Richard, le personnage du troisième chapitre, est un anglais blanc qui a fait le choix de s’installer au Nigéria pour fuir les conventions de la bonne société britannique. Il rencontre la sœur jumelle d’Olanna et part rejoindre l’université de Nsukka, où enseignent également Odenigbo et Olanna.
Ces cinq personnages vont sans cesse croiser leurs vies puis traverser la guerre chacun à leur façon.

Chimamanda Ngozi Adichie campe des personnages qui ont une épaisseur, une vie intérieure et offre une description de la guerre sans complaisance.
Le récit va au-delà du devoir de mémoire car il pourrait être emblématique de toutes les guerres, mais le choix de cette guerre, pourtant largement oubliée, apporte la force supplémentaire du témoignage de l’auteur.
La multiplication des récits, exigée par le pluralité des vies décrites dans le roman, impose une vision plurielle de cette guerre où le lecteur devient lui aussi un témoin chargé de relayer la parole des victimes.

Seul petit bémol, certains personnages secondaires restent opaques ou sont simplement effleurés et j’aurais apprécié qu’ils aient plus de consistance. C’est sans doute un effet voulu par l’auteur, puisque ces personnages sont présents pendant un temps limité, mais leur multiplication fait que je me suis parfois perdue parmi les visiteurs, les cousins et les amis. Bon, le roman fait déjà plus de 600 pages, et une saga de ce genre impose une série de personnages de ce type.

Pour conclure, vous l’aurez sans doute deviné, je vous conseille cette lecture si :
-               -   Vous aimez apprendre quelque chose quand vous lisez un roman
-               -  Vous aimez les sagas familiales
-               -   Vous aimez vous identifier au personnage principal (ici, il y a du choix)
-               -   Vous aimez l’Afrique
-               - Vous avez envie de lire un bon bouquin !


Ce livre a fait l’objet d’un partenariat. Je remercie les éditions Gallimard pour l’envoi de ce livre et Blog-O-Book pour le partenariat.

J'ajoute aussi le Nigéria à ma participation au challenge Tour du monde

dimanche 1 août 2010

Une petite bibliothèque

En ce dimanche tout gris, je vous invite à faire un petit tour au soleil avec une nouvelle bibliothèque.

C'est un havre de paix et de fraicheur au milieu de l'activité de cette grande ville.
Elle n'est pas très grande, les publications qui s'y trouvent sont pour la plupart anglophones, mais cela ne signifie pas qu'il s'agisse de la langue maternelle des gens qui la fréquentent.


Il ne s'agit pas d'une bibliothèque très connue, mais elle a le mérite de nous faire voyager. 
Allez, je vous donne un indice, sinon ça va être très compliqué. 

* Vous aurez peut-être noté que j'ai parlé de grande ville, c'est même la capitale*

Et voilà une seconde photo avec un GROS indice...


Alors ? 
Vous avez trouvé ? 

Et chez Delphine's books, il y en a une autre.


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